Le président du syndicat des propriétaires de restaurants, boîtes de nuit et cafés, Tony Ramy, s’est réjoui, selon un communiqué publié hier, de l’effervescence que connaît le secteur avec le début hier de la Coupe du monde de football.
Programmé du 14 juin au 15 juillet en Russie, l’événement est traditionnellement très suivi au Liban et coïncide avec une hausse de la fréquentation des établissements qui diffusent les matchs. M. Ramy a de plus assuré que les prix pratiqués par ces derniers n’augmenteraient pas pendant cette période. Selon lui, les propriétaires d’établissements sont « conscients » qu’ils ne peuvent pas hausser leur prix dans le contexte économique actuel, qui rend difficile de répercuter les droits qu’ils ont dû payer pour pourvoir diffuser les matchs.
Pas de « minimum charge »
L’activité du secteur de la restauration connaît une importante augmentation à chaque Mondial de football organisé par la Fédération internationale de football association. L’édition 2018 ne devrait pas faire exception, selon le secrétaire général du syndicat des hôteliers, Wadih Kanaan, qui relaie les retours de plusieurs restaurateurs et propriétaires de bars concernés. « Les établissements qui n’ont pas acheté les droits risquent de voir leur fréquentation diminuer de 40 % pendant le Mondial. Les autres s’attendent à afficher complet », résume-t-il. M. Ramy n’était pas joignable.
C’est le groupe de chaîne de télévision qatari beIn qui détient l’exclusivité de la diffusion de la Coupe de football au Moyen-Orient depuis plusieurs années. La grille tarifaire des droits que les propriétaires de restaurants, de bars et autres lieux publics de même type ont dû payer pour pouvoir diffuser les matchs a été fixée à l’issue d’un accord conclu entre l’État – via le ministère du Tourisme – et la société SAMA, distributeur officiel du bouquet qatari au Liban. Selon plusieurs sources, les montant s’élèvent à des milliers de dollars et varient selon la capacité des établissements. Selon M. Ramy, l’accord exclut la possibilité pour les établissements d’imposer un ticket minimal (minimum charge) ou une surcharge de prix liée au Mondial. Ils sont en revanche autorisés à proposer des menus spéciaux à l’occasion de la Coupe du monde.
Dernière minute
Si l’accord concernant le secteur touristique est gravé dans le marbre depuis plusieurs semaines, celui qui concerne les conditions auxquelles les matchs seront retransmis sur la télévision publique Télé-Liban a été officialisé mercredi soir, selon plusieurs sources proches du dossier, alors même que l’accord avait été annoncé comme conclu par plusieurs officiels dont le ministre de l’Information, Melhem Riachi. La dernière annonce a été faite vendredi dernier lors d’une cérémonie organisée au Phoenicia avec les dirigeants de SAMA, des représentants de beIn ainsi que le ministre des Télécoms, Jamal Jarrah, aux côtés de celui de l’Information. « En fait, les parties s’étaient mises d’accord sur l’essentiel, mais les derniers détails ont été réglés à la dernière minute », confie une source proche du dossier. Si aucun détail n’a encore été révélé au public, une source officielle au ministère de l’Information avait évoqué une facture de 5 millions de dollars au moins, réglée par les opérateurs libanais de téléphonie mobile, Alfa et Touch, pour permettre aux particuliers de suivre le Mondial gratuitement sur le câble ou le réseau hertzien.
Il reste que le flou régnait hier concernant ces conditions de diffusion. Lors du coup d’envoi du match d’ouverture de la compétition, opposant la Russie à l’Arabie saoudite (voir page 10), certains foyers abonnés à des fournisseurs agréés de câbles ont pu suivre la rencontre sur Télé-Liban – parfois avec un cadre d’image tronqué –, tandis que d’autres n’ont eu d’autres choix que de la suivre sur la chaîne publique via les ondes hertziennes, avec une mauvaise qualité d’image. Certains foyers ont commencé à recevoir une chaîne beIn Sports « en clair », sur laquelle ils ont pu suivre la rencontre.
Pour mémoire
Coupe du monde 2018 : l’accord entre le Liban et Sama officialisé
commentaires (2)
Mais les tenant de ces resto et bars... doivent payer la modique somme de 6000 USD, pour une capacité de 45 personnes... Abusé !
Toni Pantaloni
15 h 01, le 15 juin 2018