Walid Joumblatt (droite) et Rafic Hariri. Photo publiée par le leader druze sur son compte Twitter.
Le leader druze Walid Joumblatt a vertement répondu jeudi au député Jamil Sayed qui, lors de sa deuxième journée de témoignage, mercredi, devant le Tribunal spécial pour le Liban, a affirmé que la tentative d'assassiner le député druze Marwan Hamadé le 1er octobre 2004 avait pour but de "rendre fou" M. Joumblatt.
La tentative d'"assassinat de Marwan Hamadé avait pour but de provoquer Walid Joumblatt et de le rendre fou, avait affirmé M. Sayed devant les juges. Joumblatt est devenu dix mille fois plus fou qu'il ne l'était parce qu'il a considéré que c'était un message qui lui était adressé de la part de la Syrie".
"Merci de m'avoir traité de fou après avoir essayé de tuer Marwan Hamadé et plus tard après l'assassinat de (Rafic) Hariri", a répondu M. Joumblatt sur twitter. "Je vous rappelle que je suis toujours fou. Ils sont entrés en faisant couler le sang de Kamal Joumblatt et sont ressortis en faisant couler le sang de Rafic Hariri", a-t-il ajouté en allusion aux Syriens. "Faut-il vous rappeler que votre ami Bachar el-Assad a assassiné un peuple tout entier, le peuple syrien?", a conclu le chef du Parti socialiste progressiste.
Le témoignage de M. Sayed devant le TSL qui juge les auteurs présumés de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri a été clôturé jeudi, après que l'accusation ait choisi de ne pas l'interroger. M. Sayed avait menacé de se retirer de la séance si l'accusation lui posait des questions avant qu'il ne s'exprime devant le tribunal. Jeudi, il a accusé l'accusation de dissimuler des preuves et de protéger de "faux témoins".
Jamil Sayed, ancien directeur général de la Sûreté générale, et trois autres généraux avaient été arrêtés en avril 2005 et libérés en 2009 dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri, le 14 février 2005 dans un attentat à la voiture piégée dans le centre-ville de Beyrouth, avant d'être libérés faute de preuves.
Le TSL a délivré cinq mandats d'arrêt depuis 2011 contre des membres du Hezbollah, qui a rejeté toute paternité de l'attentat et exclu la remise des suspects. Les deux principaux accusés sont Moustafa Badreddine, décrit comme le "cerveau" de l'attentat par les enquêteurs, mort depuis et qui ne sera donc pas jugé, et Salim Ayyash, accusé d'avoir été à la tête de l'équipe qui a mené l'attaque.
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Oh la belle époque! Kamal Joumblatt, les sunnites et les palestiniens étaient en train d'écraser les chrétiens et Hafez El Assad les a empêché de le faire. C'est la triste vérité pour l'anti Assad primaire que je suis mais c'est la vérité.
08 h 09, le 08 juin 2018