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Économie - Diffusion

Diffusion du Mondial de foot au Liban : ce que l’on sait sur les accords avec Sama

Les particuliers qui avaient souscrit un abonnement annuel à beIn Sports via leur revendeur se retrouvent lésés.

Les négociations pour permettre à Télé-Liban de diffuser le Mondial ont démarré il y a plusieurs semaines. Michael Dalder/Reuters

Tous les quatre ans, la retransmission de la Coupe du monde de football au Liban monopolise l’attention d’une partie de l’opinion publique et des dirigeants. En 2014, les Libanais avaient dû attendre le début du Mondial pour qu’un accord soit trouvé entre l’État et le libanais Sama, distributeur officiel du bouquet qatari beIn qui détient l’exclusivité de la diffusion de la compétition au Moyen-Orient.

Pour éviter une réédition de ce scénario en 2018, l’exécutif a pris les devants. Le ministre sortant de l’Information, Melhem Riachi, a ainsi annoncé hier, depuis la Maison du centre à Beyrouth, que la Coupe du monde – qui se tient du 14 juin au 15 juillet en Russie – sera retransmise sur la chaîne publique Télé-Liban qui sera accessible gratuitement sur tout le territoire libanais.

Annonce vendredi
Selon une source officielle au ministère, « le gouvernement a conclu un accord avec Sama afin que Télé-Liban puisse retransmettre les matchs et pour que les revendeurs agréés de chaînes satellitaires soient autorisés à diffuser la chaîne publique gratuitement pendant le Mondial ». Les Libanais qui captent Télé-Liban sur les ondes hertziennes pourront eux aussi assister à la compétition sans mettre la main au porte-monnaie.

Les négociations, dont les premiers échos avaient été relayés dès avril dans les médias, ont été pilotées côté gouvernement par une commission réunissant M. Riachi, le ministre sortant des Télécoms, Jamal Jarrah, et celui de la Jeunesse et des Sports, Mohammad Fneich. La facture serait d’au moins 5 millions de dollars, selon le ministère, un montant déjà évoqué par une partie de la presse il y a quelques jours. Selon le ministère, cette somme est plus élevée que celle déboursée en 2014 – qui gravitait autour de 3 millions de dollars, selon un article publié par Le Commerce du Levant dans la foulée de l’accord. Sama, qui n’avait pas souhaité communiquer à l’époque le montant négocié il y a quatre ans, n’était pas joignable hier pour confirmer les chiffres avancés. Le diffuseur pourrait toutefois en dire plus lors de la conférence de presse prévue vendredi avec des représentants de beIn pour communiquer sur cet accord dont les détails ne sont pas encore connus par tous les revendeurs libanais.

Enfin, comme en 2014, l’ardoise sera réglée par les opérateurs de téléphonie mobile Alfa et Touch. En contrepartie, ces derniers pourront s’afficher comme sponsors de l’événement et pourraient même offrir la possibilité à leurs abonnés de voir les matchs sur leurs mobiles à travers une application dédiée, toujours selon le ministère de l’Information. Télé-Liban, de son côté, aura, en principe, le droit de profiter de l’opportunité pour vendre des créneaux publicitaires aux annonceurs.

Deux accords
S’il doit en principe permettre aux Libanais de regarder gratuitement leurs joueurs préférés évoluer dans les stades russes, l’accord trouvé par le gouvernement ne fait pas que des heureux. Ainsi, ceux qui avaient déjà souscrit un abonnement annuel, via leurs revendeurs, pour avoir accès au bouquet beIn Sports devront normalement s’acquitter d’un supplément de 100 dollars pour regarder les matchs sur les chaînes du groupe qatari. À défaut, beIn devrait suspendre la diffusion à la source pour les abonnés récalcitrants. Il en est de même pour les chaînes étrangères qui ont le droit de diffuser le match sur leur territoire, mais pas en dehors, et dont le signal pourrait être suspendu en fonction des zones géographiques.

Enfin, l’accord conclu entre l’État et Sama ne profitera pas aux propriétaires de bars, de restaurants et autres lieux publics désireux de diffuser la compétition et qui n’auront d’autres choix que de payer les montants réclamés par Sama pour avoir accès aux chaîne de beIn. Le ministre de la Jeunesse et des Sports rappelle qu’un autre accord a déjà été conclu entre le diffuseur et le ministère du Tourisme dans cette optique, avec des abonnements démarrant aux alentours de 2 000 dollars et qui peuvent dépasser les 8 000 dollars, en fonction de plusieurs critères dont la capacité de l’établissement en question. Le ministre de l’Information a prévenu que les bars et les restaurants qui diffuseront illégalement Télé-Liban seront sanctionnés.


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