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Liban - Le portrait de la semaine

Ray Bassil, championne mondiale de tir, défie la société patriarcale

Nommée ambassadrice de bonne volonté du PNUD pour la jeunesse et l’égalité des sexes au Liban, elle veut transmettre son message aux jeunes Libanaises.

C’est en empruntant le chemin de son père, sportif et tireur, que la championne mondiale de tir Ray Bassil veut défier une société patriarcale jusqu’à la moelle. Elle est la seule femme libanaise à pratiquer un sport traditionnellement considéré comme réservé aux hommes. En octobre 2017, la jeune femme de 29 ans a été nommée ambassadrice de bonne volonté du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour la jeunesse et l’égalité des sexes au Liban. 

 « C’est lors de cet événement au Grand Sérail que j’ai réalisé qu’il fallait que je transmette un message aux jeunes Libanais et aux femmes libanaises en particulier », affirme Ray Bassil. Depuis, elle parcourt le Liban du Sud au Nord et effectue des visites dans des régions défavorisées, qui souffrent de manques au niveau éducatif ou sportif. « Les jeunes filles que j’ai eu la chance et l’occasion de rencontrer veulent changer leur réalité, mais il faut leur assurer les moyens et la motivation pour lutter », assure-t-elle. 

En choisissant de se consacrer au tir, Ray Bassil savait qu’elle allait ainsi se démarquer, mais ne le redoutait pas. « Lorsque j’ai commencé à véritablement me construire une carrière dans le tir, les gens trouvaient ce choix bizarre. Pour eux, ce sport était un sport d’homme, et l’absence de femmes tireuses consolidait leur impression », raconte-t-elle. « Ce n’est que plus tard, lorsque je suis devenue une sportive connue, que cette mentalité a petit à petit changé », affirme la championne, fière d’avoir brisé ce stéréotype. « De tout mon parcours, je n’ai jamais croisé une seule femme dans le champ de tir », souligne Ray. « De mon côté, je n’ai jamais été intimidée en tant que femme dans une foule d’hommes, assure-t-elle, confiante. Cela revient à mon éducation. J’ai été élevée dans une famille qui ne considérait pas qu’il y avait des sports pour homme et d’autres pour femme, et qui ne faisait cette distinction sur aucun plan d’ailleurs. » 

La championne ne se contente pas de faire parvenir un message aux femmes libanaises, mais elle leur sert d’exemple réel. « Mon message est celui de l’ambition et de la détermination », affirme-t-elle. « Pour parvenir à crier victoire à la fin des compétitions, je consacre entre sept et huit heures par jour à l’entraînement », précise Ray qui dit vivre dans une sorte d’isolement au cours des deux semaines qui la séparent de chaque compétition. « Il me faut du temps pour me concentrer et éviter toute sorte de distraction. Je commence à visualiser le champ de tir et je m’y transporte mentalement tout en étant toujours au Liban », raconte la championne. 

Un tir, puis un coup de foudre
Depuis qu’elle était toute jeune, Ray Bassil pratiquait toute sorte de sports et participait à des compétitions. Pourtant, le coup de foudre a eu lieu lorsqu’elle a accompagné son père pour la première fois dans un champ de tir. Moins d’une semaine plus tard, elle demandait avec insistance à y être ramenée.

« De tous les sports que je pratiquais, j’ai choisi de me consacrer au tir », affirme-t-elle. Si elle ne trouve pas des raisons toutes faites pour expliquer ce choix, la jeune sportive se souvient d’un sentiment d’autosatisfaction qu’elle a ressenti – et qui continue de ressurgir – lorsqu’elle a tiré pour la première fois. « C’est un sport qui exige une grande passion, de la précision et de la détermination, souligne-t-elle. Ce qui fait le charme et la particularité de ce sport, c’est le fait que le joueur est à la fois son propre partenaire et son propre adversaire. » Ray Bassil, qui avait à l’époque 15 ou 16 ans, a également été séduite par un autre aspect de ce sport, ce qu’elle appelle le trépied. « Le tir est un sport à trois niveaux : physique, mental et technique. Il suffit d’en manquer un seul pour tout rater », explique la championne. Pour le moment, la médaille d’or aux Jeux olympiques de 2020 à Tokyo est dans la ligne de mire de la tireuse. Ainsi, Ray Bassil représente une chance de médaille non seulement pour le Liban, mais surtout pour les femmes de son pays.


C’est en empruntant le chemin de son père, sportif et tireur, que la championne mondiale de tir Ray Bassil veut défier une société patriarcale jusqu’à la moelle. Elle est la seule femme libanaise à pratiquer un sport traditionnellement considéré comme réservé aux hommes. En octobre 2017, la jeune femme de 29 ans a été nommée ambassadrice de bonne volonté du Programme des Nations...

commentaires (3)

Depuis bien longtemps, les femmes sont partout, y compris dans l'Armée, la Gendarmerie Nationale et la Sûreté Générale, sans parler des banques et de l'Administration...Alors si elles ont envie de pratiquer le tir, rien ne les empêche! Et cessez de nous casser les oreilles avec votre société patriarcale, les femmes ont toujours mené les hommes par le bout du nez, surtout chez nous!

Georges MELKI

15 h 55, le 04 juin 2018

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Commentaires (3)

  • Depuis bien longtemps, les femmes sont partout, y compris dans l'Armée, la Gendarmerie Nationale et la Sûreté Générale, sans parler des banques et de l'Administration...Alors si elles ont envie de pratiquer le tir, rien ne les empêche! Et cessez de nous casser les oreilles avec votre société patriarcale, les femmes ont toujours mené les hommes par le bout du nez, surtout chez nous!

    Georges MELKI

    15 h 55, le 04 juin 2018

  • BRAVO A LA DAME ! MAIS PAS LA SEULE ! DE MON TEMPS BEAUCOUP DE JEUNES FILLES PRATIQUAIENT LA CHASSE AU FUSIL SURTOUT DES JEUNES BEYROUTHINES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 43, le 04 juin 2018

  • Serait ce la soeur de Amal Clooney?

    Marie-Hélène

    08 h 02, le 04 juin 2018

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