Le patron du Futuroscope a fini par apprendre le métier. Depuis qu’il a été nommé Premier ministre, il s’emploie à appliquer une vieille recette de politique politicienne dont les Libanais sont friands : donner ce qu’on n’a pas et promettre ce qu’on ne peut pas donner. À partir de là, le bazar surréaliste est lancé et il suffit de savourer la transformation qui s’opère sur la trombine du Désigné, qui a commencé droit dans ses bottes et finira probablement maladroit dans ses babouches.
Pour l’heure, rien de bien nouveau sous le bananier : l’ex-Barbichu continue de fonctionner suivant la formule « laissez venir à moi les petits sunnites », ce qui fout en rogne le cartel amalo-barbu, qui lui ne se gêne pas d’exercer une mainmise amicalement armée sur la communauté chiite.
Côté chrétien, la friture a repris de plus belle entre le Tondu déplumé et le patron de l’Orange pelée, chacun des deux rigolos traînant derrière lui une camarilla d’accessoires applaudisseurs. Le premier a maintenant des démangeaisons ministérielles tenaces, pendant que le second est atteint d’une gloutonnerie maroquine sans précédent et ne veut laisser à son rival que les portefeuilles miteux : celui des gueux (Affaires sociales), des ordures ménagères (Environnement) et des ronds de cuir (Développement administratif).
Autre pomme de discorde : le ministère des Finances, qu’Istiz Nabeuh veut se manger à lui tout seul. Normal, c’est là où se trouvent les cordons de la bourse qui servent à étrangler les autres ministères. Sans compter qu’il a d’autres appétits et garde au frais une guirlande d’affreux à caser. Et pas des ministères peigne-culs du genre Culture ou Jeunesse et Sports, mais du juteux façon tiroir-caisse et machine à sous.
Qu’à cela ne tienne, les uns et les autres finiront bien dans un peu plus de très longtemps par nous pondre un clone du cabinet sortant avec probablement les mêmes glandeurs ou leurs sosies crachés. Il n’y a pas qu’en informatique où le copier-coller fait des merveilles.
Une crise après l’autre, voilà une classe politique dont le prestige se dégrade comme du papier hygiénique issu du commerce équitable. À sa décharge, on pourra toujours dire qu’elle est au bout du rouleau…
gabynasr@lorientlejour.com
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LA LIBRE EXPRESSION
10 h 33, le 01 juin 2018