Photo d\'archives. Reuters/Ali Hashisho
Alors que le président russe Vladimir Poutine avait appelé, lors d’une rencontre à Sotchi il y a quelsues jours avec son homologue syrien Bachar el-Assad, au retrait de tous les combattants non syriens du territoire syrien (en l’occurrence les Gardiens de la révolution iranienne, le Hezbollah et les forces américaines et turques), l’Iran a répondu en demandant à son tour le retrait des forces américaines et de toutes autres forces qui ne bénéficient pas de la couverture légale du régime syrien. Téhéran assure que sa présence militaire sur le sol syrien est légitimée par Damas, contrairement à celle des États-Unis et de la Turquie.
Des sources diplomatiques occidentales estiment que le timing de la requête russe au président syrien est saisissant, après la rencontre d’Astana. Moscou a voulu « souligner son refus de tout partenariat sur le dossier syrien, que ce soit sur le plan politique ou sécuritaire », estiment ces sources.
L’attaque meurtrière menée dimanche par l’État islamique à Deir ez-Zor contre les soldats syriens et russes serait dans ce cadre une riposte aux positions du régime et de ses alliés. Après avoir recouvré de larges portions de territoires occupées par les rebelles, le regard de Bachar el-Assad est désormais braqué sur Deraa, qu’il cherche à regagner en profitant d’une donne extérieure favorable et d’un laisser-faire russe.
Cependant, les derniers développements ont modifié la scène politique régionale, après les résultats des élections irakiennes, défavorables à Téhéran et ses alliés. Au Yémen, il est question d’une solution prochaine, par le biais d’une conférence internationale qui se tiendrait en France le 29 juin prochain. Cette réduction de l’influence iranienne dans la région s’accompagne par ailleurs d’une hostilité déclarée de la part d’Israël à toute présence de Téhéran en Syrie.
C’est dans ce climat négatif que le Hezbollah aurait préparé son retour au Liban, par anticipation à ce qui pourrait se produire en Syrie. Le parti chiite aurait décidé de renoncer quelque peu à sa guérilla sur différents fronts pour s’investir dans les dossiers internes – d’où le discours marqué de son secrétaire général, Hassan Nasrallah, ces derniers mois, sur la lutte contre la corruption, et son intérêt de plus en plus prononcé pour les questions économiques. Ayant perdu son pari extérieur, le Hezbollah se focaliserait désormais, dans une logique de compensation, sur son propre foyer, sans pour autant perdre le Nord sur le plan stratégique : il refuse ainsi toujours la politique de distanciation et le principe de neutralité du Liban, continue de plaider pour une normalisation des relations avec Damas, et reste plus que jamais attaché au triptyque armée-peuple-résistance.
Des sources diplomatiques font état dans ce cadre d’un accord américano-russe concernant le sud de la Syrie, qui porte sur le retrait de cette région des combattants qui ne sont pas de nationalité syrienne, c’est-à-dire des Gardiens de la révolution iranienne et du Hezbollah, qui seraient remplacés par des forces du régime à Deraa. Cette zone se retrouverait aussitôt sous contrôle américano-russo-jordanien et serait considérée comme une zone de désescalade, avec revitalisation de l’accord signé en 2017 entre Moscou et Washington en Jordanie, et selon lequel le sud de la Syrie serait considéré comme une zone d’intérêt vital pour Israël, et, partant, libre de toute influence ou présence militaire iraniennes.
Le Hezbollah ne peut donc plus rester en Syrie, du fait d’une décision israélienne communiquée aux États-Unis et à la Russie, franchement hostile à toute présence iranienne en territoire syrien. Faute de quoi l’infrastructure des forces iraniennes et des milices alliées serait continuellement ciblée, comme l’a fait savoir le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, lors de sa rencontre à Moscou avec son homologue russe, Sergueï Choïgou. De fait, les frappes israéliennes n’ont pas cessé depuis.
Au plan libanais, le Premier ministre Saad Hariri ne souhaite pas, selon des sources bien informées, donner l’impression qu’il est en train de former « le gouvernement du Hezbollah », compte tenu du fait que les résultats des législatives étaient en faveur du binôme chiite pro-iranien. Le Hezbollah ne saurait être donné vainqueur du scrutin législatif à l’heure où l’étau international et régional se resserre de plus en plus autour de lui, sanctions obligent, et où le Liban se trouve au cœur des conférences internationales. La position de l’Irak, qui a soutenu l’application des sanctions américaines contre le Hezbollah, serait d’ailleurs l’indicateur que le vent commence vraiment à tourner pour le parti chiite au plan régional. Un accord entre Américains et Iraniens y aurait été du reste mis en place en vue de former un cabinet irakien d’entente nationale, après la victoire de Moqtada Sadr.
Le Hezbollah n’a donc plus d’autre solution que de retourner se blottir dans le giron de la légalité libanaise et de se fondre dans les institutions, à seule fin de se protéger.
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que les jeunes exhaltes du hezb retournent chez aux au Liban hier avant aujourd'hui! ils auront assez paye , tres cherement paye pour l'agenda des iraniens . mais la se pose une question d'ordre purement economique : hezb et allies ( cpl inclus ) voudraient ils copier les irakiens , incorporer l'armee du vali fakih branche Liban a notre armee - en finir du probleme epineux que pose l'ignoble trilogie , ET DU COUP alleger les depenses du meme vali fakih puisque les emoluments de ces jeunes gens devront ainsi etre pris en charge par NOTRE FIER PAYS aux finances florissantes !
10 h 28, le 01 juin 2018