Le tripatouillage électoral selon le mode proportionnel n’aura produit en définitive qu’un retour aux bonnes vieilles pratiques issues des débats d’alcôve, avec des acteurs aux allures de conspirateurs pilotant à leur guise les échéances institutionnelles, au milieu de la truellée des fayoteurs, paillassons et autres rase-moquette. Gageons que dans deux ans, à mi-mandat de la législature, l’histoire repassera les plats puisque dans cette République de peu, rien n’est plus semblable à l’identique que ce qui est pareil à la même chose…
Nouveau tour de piste donc pour l’indéboulonnable Istiz Nabeuh ! Il faut dire que le Taulier du Parlement fait depuis longtemps partie des meubles de la Chambre, où il pantoufle depuis près de trois décennies sans aucune alternance. Du haut de son extrait de naissance, plus de trois quarts de siècle le contemplent et il ne dédaignerait pas que, par un miracle de la biologie, sa rondelle restât vissée sur le fauteuil du perchoir pendant une dizaine d’années encore.
Cet homme fiable et sûr, qui fut sadrien sous Moussa Sadr, hraouien sous Hraoui, haririen sous Hariri, lahoudien sous Lahoud, et aujourd’hui nasrallien avec Nasrallah, saura certainement prendre le prochain virage. Un pur chef-d’œuvre de casuistique qui a laissé plus d’un jésuite sur le culte…
Mais incontestablement, le prix spécial de l’originalité va à l’inénarrable Élie Ferzli, qui le premier a flairé le nouvel air du temps. En bavasseur primé, cet orphelin de la tutelle syrienne ne sait plus comment tresser des lauriers à Orangina 1er, depuis que ce dernier a choisi de le laisser s’ébrouer chez lui. Loquace, pugnace et coriace, il a l’amour vache et l’amitié féroce. Maintenant que par la grâce du Koullouna en chef il a retrouvé son poste de sous-tenancier du Parlement, il ne mégotera plus sur le cirage pour passer la brosse à son nouveau maître à penser. Et comme aujourd’hui le climat est chaud et qu’il faut du vent, le brave Lilou sera à ce titre le responsable le plus éolien de l’hémicycle. Heureux temps où tous les soirs, il lisait des heures avant de se coucher. Il est vrai qu’à l’époque, les instructions de Damas étaient un peu trop longues…
Pour l’heure, on ne sait pas si notre ami va payer la note de son dépoussiérage après dix années de friche, au cours desquelles il était devenu aussi muet que les succulentes carpes de son bled. Mais on a au moins la confirmation qu’il est impayable.
gabynasr@lorientlejour.com
Chassez le naturel ,Istiz Nabeuh et Ferzli reviennent au galop . C'est notre folklore coucou les Amis .
19 h 19, le 25 mai 2018