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Culture - À l’affiche

Solo : un échec Star Wars

S’attaquer au mythe Han Solo était le pari le plus audacieux et le plus dangereux de Disney quand il a racheté la franchise et décidé de réaliser des spin-offs. Le résultat est plat et décevant, et constitue le premier échec du géant dans son plan de développement.

Alden Ehrenreich, une « cool attitude », mais ce n’est pas le charismatique Harrison Ford.

Personne ne doit se leurrer sur les raisons du succès de la première trilogie de Star Wars. Bien sûr les effets spéciaux, bien sûr l’histoire, bien sûr les combats spatiaux, bien sûr Darth Vador, bien sûr les sabres laser. Mais surtout Han Solo. Et surtout, surtout, Harrison Ford. Sa voix, son charme, sa virilité, son humour, son attitude, son charisme, ses grimaces et son détachement. En 2018, on appelle ça le swag. Tous les spectateurs mâles voulaient être Han Solo, le sexe féminin, et sans doute certains mâles, voulaient Han Solo. Il est le héros ultime de la série, celui qui fait se déplacer les foules. Parce que tout autour de lui est mieux que le reste. Son pistolet est le plus cool, son pote est le plus poilu et le plus sympa et, évidemment, son vaisseau est le plus génial de l’univers.

Où es-tu, Harrison Ford ?
Avec ce Solo A Star Wars Movie, Disney donne un sacré coup au mythe, écorne méchamment l’idole ultime. La stratégie de Disney est claire, il faut presser le citron galactique et sortir un film par an, alterner les films Star Wars et les histoires satellites, comme Rogue One il y a deux ans. Ces films sont censés relier les histoires entre elles et/ou expliquer les origines des personnages. Rogue One racontait comment les plans de l’étoile noire se retrouvaient avec la princesse Leia, et malgré des rumeurs désastreuses, le film était une réussite, à la fois commerciale et artistique. Il avait cependant connu un couac industriel avec le renvoi du réalisateur Gareth Edwards et son remplacement par Tony Gilroy. Mêmes causes, mêmes effets ici avec le renvoi du duo Phil Lord/Chris Miller, considéré comme prenant trop de libertés avec le script et livrant une version trop comique. Reprise en main par Ron Howard, la sortie du film était précédée par une campagne de presse désastreuse et une campagne de promo réduite à peau de chagrin. Le film est tellement boiteux qu’il est normal qu’il fût présenté au Festival de Cannes. Tout y passe, mais rien ne passe vraiment. L’histoire se déroule pendant 2 longues heures et quart et on assiste à la création absurde du nom Solo, à la rencontre insensée de Solo et de Chewie, à la rencontre invraisemblable de Solo et Lando Calrissian, à l’obtention toute simple de son pistolet par Solo et à sa prise de possession trop facile du Millenium Falcon. Le tout sans beaucoup d’émotion, sans beaucoup de personnification non plus, le pauvre Alden

Ehrenreich ayant accepté une mission impossible. Petite ressemblance physique, mais tellement éloigné du seul et unique pour tout le reste. Pas de swag. L’apparition du Millenium dans Le réveil de la Force avait déclenché des cris de joie dans toutes les salles du monde ; ici, elle met tellement de temps à arriver, elle est tellement attendue, qu’elle se déroule dans une indifférence gênante. À vouloir livrer un film à date fixe, Disney a donné le sabre laser pour se faire découper. Bâclé, parfois très mal joué, et surfait. Le personnage de Lando Calrissian est caricatural, on sent la volonté de lui donner de l’importance pour en faire ensuite un film. Et les scénaristes d’en rajouter en expliquant qu’il est la caution LGBT de Star Wars, puisqu’il aime les hommes, les femmes et même les droïdes… Ne sachant plus quoi dire pour vendre leur film, les équipes de Disney se débarrassent de la patate chaude et passent au prochain film, qui aura encore plus de pression. Il lui faudra racheter la déception des « derniers jedis » et faire oublier cette bouse galactique.


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