Rechercher
Rechercher

Culture - À l’affiche

Red Sparrow : le moineau Lawrence se déplume

Le film réalisé par Francis Lawrence, avec Jennifer Lawrence, marque un tournant dans la carrière de l’actrice, qui semble vouloir sexualiser son image. Le personnage qu’elle incarne ressemble à la nouvelle Jennifer qui mène ses combats tambour battant, pour les femmes, contre la corruption et contre Trump.

Jennifer Lawrence, dans Red Sparrow de Francis Lawrence.

En dehors de ses rôles de post-adolescente dans la trilogie Hunger Games et X-Men, Jennifer Lawrence a joué surtout des personnages dramatiques, forts, comme dans Mother, le dernier opus tourmenté de Darren Aronofsky. Suivant les traces de Charlize Theron dans Mad Max ou Atomic Blonde, et d’Alicia Vikander dans le prochain Tomb Raider, elle s’attaque aux films d’action et aux rôles de femmes « badass ». L’angle choisi par la promotion du film Red Sparrow repose sur la nouvelle nudité assumée de l’actrice et le symbole « d’empowerment » qu’elle en retire. Posant avec des robes très sexy, elle assume sa scène de nu et retourne la situation pour mieux coller à la position nouvelle des femmes dans l’industrie cinématographique. Jennifer Lawrence estime maintenant que la nudité et montrer son corps sont, pour une femme, un moyen de s’imposer aux autres et de montrer sa force. Ces scènes ne seraient plus tournées pour attirer les ados mais pour montrer à tout le monde qu’elle est maintenant une femme puissante et bien dans son corps. On peut douter des arguments, mais ça n’empêchera pas les ados d’aller voir le film et ça pourrait attirer les autres spectateurs. Sauf au Liban ou ces scènes n’apparaissent pas, les ciseaux de la censure étant passés par là. Le rôle de Lawrence y perd malheureusement en profondeur et en force…



Espionnage et séduction
Retrouvant à l’occasion Francis Lawrence, aucun lien familial, son réalisateur des 3 derniers Hunger Games, elle campe le personnage de Dominika Egorova, ballerine déchue et reprise en main par les services secrets russes pour intégrer le programme Sparrow. Ce programme forme de jeunes femmes et hommes à devenir des armes de séduction massives à la fois physiques et mentales. C’est justement pendant son séjour dans l’école que le film est charcuté et que le rôle de Jennifer Lawrence est mis à mal. Son évolution est tellement rapide qu’on trouve qu’il est un peu facile de devenir Sparrow. S’ensuit néanmoins une aventure faite de séduction, de retournements, de surprise, de trahison, bref, du pur roman d’espionnage. La trame ressemble beaucoup à Nikita de Luc Besson, avec Anne Parillaud, mais on ne peut les accuser de plagiat car le film est tiré d’un roman éponyme, l’auteur du livre étant un ancien de la CIA, créateur d’un programme similaire, Besson avait juste eu le nez creux en 1990 ou il était très bien renseigné sur les us et coutumes des services de renseignements… Une fois ce pavé lancé dans la mare hollywoodienne, force est de constater que le film a beaucoup de qualités, un script intelligent, une direction maîtrisée, un environnement contemporain qui dépeint une Russie cynique, violente et corrompue, à l’image d’un certain Vladimir Poutine qui dirige le pays depuis des siècles. Dernière qualité, un casting trois étoiles. Les seconds rôles sont très bien tenus par un Joel Edgerton au jeu subtile, un Matthias Schoenaerts très poutinien, une Charlotte Rampling toujours aussi froide et effrayante, et un Jeremy Irons pendant masculin de Rampling. Jennifer Lawrence, quant à elle, est royale dans le film. Elle porte chaque scène avec force, talent et séduction, comme son rôle le demande et comme visiblement sa carrière le nécessite. Elle habite littéralement chaque scène de ce thriller psychologique et montre qu’effectivement, son corps et son pouvoir de séduction sont maintenant des données que les producteurs hollywoodiens doivent inclure dans leur algorithme de la réussite. Si le film est un succès, Jennifer Lawrence pourra continuer son combat pour la nudité et ses fans pourront continuer à savourer ses talents d’actrice, même habillée. Et Harvey Weinstein pourra continuer à se demander pourquoi il a laissé passer ce moineau dans son tableau de chasse morbide.

En dehors de ses rôles de post-adolescente dans la trilogie Hunger Games et X-Men, Jennifer Lawrence a joué surtout des personnages dramatiques, forts, comme dans Mother, le dernier opus tourmenté de Darren Aronofsky. Suivant les traces de Charlize Theron dans Mad Max ou Atomic Blonde, et d’Alicia Vikander dans le prochain Tomb Raider, elle s’attaque aux films d’action et aux rôles de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut