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À La Une - Contestation

France : grève et manifestations des fonctionnaires, pour leur statut et les services publics

Brèves échauffourées entre quelques dizaines de manifestants encagoulés et les forces de l'ordre, qui ont lancé des gaz lacrymogènes et procédé à des interpellations.

Les fonctionnaires ont manifesté dans une rare unité syndicale mardi en France pour défendre leur statut et s'opposer aux réformes du gouvernement. Photo AFP / ZAKARIA ABDELKAFI

Postiers, enseignants, égoutiers... Les fonctionnaires ont manifesté dans une rare unité syndicale mardi en France pour défendre leur statut et s'opposer aux réformes du gouvernement, lors d'une troisième journée de mobilisation depuis l'élection, il y a un an, d'Emmanuel Macron.

L'accueil dans les crèches ainsi que le fonctionnement des écoles et collèges étaient perturbés ; des avions étaient cloués au sol et des coupures de courant étaient à prévoir alors que le prochain épisode de grève de deux jours à la SNCF, l'opérateur du rail, débute à 20H00. Les cheminots mènent une grève marathon contre une réforme du rail depuis début avril.

Entre 130 et 140 manifestations étaient prévues à l'appel unitaire des syndicats de la fonction publique, forte de 5,7 millions de salariés. Le ministère de l'Intérieur a compté 139.000 manifestants en France (dont 15.000 à Paris).
Les syndicats dénoncent les orientations du gouvernement, qui constituent selon eux une "attaque" contre le statut de fonctionnaire: simplification du dialogue social, extension du recours aux contractuels, part accrue de rémunération au mérite et accompagnement des mobilités de carrière, y compris vers le secteur privé.
Des projets qui ont attisé la tension sociale régnant depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron.

Lundi, le secrétaire d'État français à la Fonction publique, Olivier Dussopt, a assuré que le gouvernement ne remettrait pas en cause le statut des fonctionnaires. "Il y aura des ajustements, une modernisation mais pas de remise en cause", a-t-il déclaré dans le quotidien Libération.


(Pour mémoire : Plusieurs universités bloquées en France)

Unité syndicale
A Paris, 16.400 personnes ont pris part au défilé, selon le comptage réalisé par le cabinet Occurrence, 15.000, selon la préfecture de police. Fait inédit depuis 2010, tous les grands leaders syndicaux étaient présents, derrière une banderole proclamant: "Pour une fonction publique de progrès social, pour l'augmentation du pouvoir d'achat, pour l'emploi public".

Cette manifestation a donné lieu à de brèves échauffourées entre quelques dizaines de manifestants encagoulés et les forces de l'ordre, qui ont lancé des gaz lacrymogènes et procédé à des interpellations. Le cortège s'est dispersé dans le calme sur la place de la Nation, où des manifestants ont brûlé une effigie d'Emmanuel Macron.

A Marseille (sud-est), facteurs, étudiants, enseignants et retraités avaient manifesté dans la matinée, de même qu'à Lyon, où ils étaient 4.500 selon la police. Souvent rejoints par des étudiants, des lycéens ou des cheminots, les fonctionnaires étaient 4.300 à Nantes (ouest), 2.500 à Grenoble (centre-est), 2.700 à Caen (nord-ouest), etc.
Des étudiants protestant contre les nouvelles modalités d'entrée à l'Université ont rejoint les cortèges presque partout.
"Des nouilles encore pour les fonctionnaires, des couilles en or pour les actionnaires", scandaient des manifestants à Brest (nord-ouest).

Anaïs, employée dans une cantine, a défilé à Montpellier (sud) contre un "gouvernement ultralibéral (qui) veut tout privatiser". Cette femme de 42 ans se défend d'être "une privilégiée". "Quand j'entends ça dans la bouche de Macron et compagnie, je trouve ça indécent".
L'unité syndicale est "une très bonne chose", s'est félicité Philippe Martinez leader de la CGT. "Les agents publics sont malmenés aujourd'hui et ils méritent d'être respectés", a commenté Laurent Berger (CFDT), tandis que Pascal Pavageau (FO) assurait que cette unité pourrait "prendre une dimension interprofessionnelle".
Les neuf syndicats du public, déjà unis le 10 octobre, n'avaient jusqu'alors pas lancé d'appel unitaire depuis une dizaine d'années.

Les relations se sont détériorées depuis un an avec l'exécutif qui envisage la suppression de 120.000 postes d'ici à 2022. Il a également reporté d'un an le plan de revalorisation des carrières des fonctionnaires conclu sous le gouvernement précédent, maintenu le gel du point d'indice qui sert au calcul des salaires, et réinstauré le jour de carence (paiement du salaire à partir du deuxième jour d'arrêt maladie).
La réforme doit déboucher sur un projet de loi au 1er semestre 2019.
Dans les écoles, le ministère de l'Éducation a recensé 15,5% d'enseignants grévistes et 10% dans les collèges-lycées.
Dans le secteur public, la précédente journée de mobilisation, le 22 mars, avait réuni 323.000 personnes dans la rue, selon le ministère de l'Intérieur (500.000 selon la CGT) et la toute première, celle du 10 octobre, 209.000 (400.000).


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