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À La Une - Sécurité

L'Iran se tourne vers la diplomatie en pleines tensions régionales

Vladimir Poutine multiplie les contacts s'entretenant avec la chancelière allemande Angela Merkel après le président turc Recep Tayyip Erdogan, pour tenter de sauver l'accord sur le nucléaire iranien.

Des Iraniens brûlent un drapeau américain, le 11 mai 2018 à Téhéran, lors d'une manifestation après la prière du vendredi. Photo AFP / STRINGER

L'Iran joue la carte diplomatique pour tenter de sauver l'accord nucléaire abandonné par les Etats-Unis, au lendemain d'une escalade militaire impliquant Israël en Syrie qui a donné des sueurs froides à la communauté internationale.

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammed Javad Zarif entamera samedi, selon son porte-parole, une tournée à Pékin, Moscou et Bruxelles pour des discussions sur cet accord encadrant le programme nucléaire iranien, que continuent de défendre les autres signataires -France, Russie, Chine, Grande-Bretagne et Allemagne.

L'Iran semble déterminé à ne pas se laisser entraîner dans un conflit ouvert avec Israël, son ennemi juré, qui s'était félicité du retrait américain de cet accord qu'il juge insuffisant pour empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire, ainsi que du rétablissement des sanctions américaines.

Jeudi, dans une poussée de fièvre inédite, Israël a mené des dizaines de raids aériens meurtriers contre des cibles "iraniennes" en Syrie, en disant riposter à des tirs de roquettes "iraniennes" en provenance du territoire syrien contre la partie du plateau du Golan occupée par l'Etat hébreu.

Dans la Syrie en guerre, voisine d'Israël, l'Iran soutient militairement le régime de Bachar el-Assad dans sa guerre contre les rebelles et les jihadistes. Et Israël proclame qu'il ne permettra pas à Téhéran de se servir de la Syrie comme tête de pont contre lui.

Vendredi, dans une première réaction aux frappes, l'Iran a démenti la version israélienne. "Les attaques répétées du régime sioniste contre le sol syrien ont été menées sous des prétextes inventés qui sont sans fondement", a dit le ministère des Affaires étrangères.
Dès jeudi, le président iranien Hassan Rohani avait joué l'apaisement même s'il n'avait pas mentionné l'escalade en Syrie. Il a souligné que son pays ne voulait pas de "nouvelles tensions" dans la région et a de nouveau réclamé des garanties, principalement économiques, pour que son pays reste dans l'accord.


(Lire aussi : Lieberman à Assad : Mettez les Iraniens dehors)


Manifestations à Téhéran
Après ses visites à Pékin et Moscou, le ministre iranien tiendra une réunion mardi à Bruxelles avec la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini et ses homologues allemand, français et britannique, selon les services de Mme Mogherini.

L'accord conclu en 2015 vise à faciliter les échanges commerciaux avec l'Iran et à relancer son économie, en levant de lourdes sanctions internationales en échange d'un engagement de Téhéran à limiter ses activités nucléaires et à ne jamais chercher à obtenir la bombe atomique.
Mais les ultraconservateurs en Iran se sont mobilisés contre toute concession aux Européens, et des milliers de personnes ont manifesté à Téhéran contre l'accord en brûlant des drapeaux américains et en lançant également des slogans anti-israéliens.
"Les responsables ne doivent pas faire confiance à la France et à la Grande-Bretagne. Ils n'abandonneront jamais les Etats-Unis pour nous", a dit une manifestante.


Rôle russe
L'Iran, disent les experts, se trouve dans une position délicate: il veut montrer sa fermeté face aux Etats-Unis et à Israël, mais en même temps il a besoin du soutien des Européens pour préserver l'accord et les maigres gains économiques.
"L'administration Rohani aurait intérêt à sauver ce qui peut encore l'être de cet accord, en discutant avec l'Europe, les Russes et les Chinois, et donc à essayer plus ou moins de maîtriser l'escalade en Syrie, et de ne pas aller trop loin dans les ripostes", a dit à l'AFP Karim Emile Bitar, directeur de recherches à l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques.

De son côté, le président russe Vladimir Poutine, qui défend l'accord, a multiplié les contacts, s'entretenant notamment avec la chancelière allemande Angela Merkel après le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Selon Yossi Mekelberg, du centre de réflexion Chatham House à Londres, Moscou "n'est pas contente que l'Iran acquière trop de pouvoir, trop d'influence" en Syrie. Les frappes israéliennes, dit-il, ont probablement été menées avec l'accord tacite russe.
Selon le quotidien israélien Haaretz, les officiers israéliens du renseignement ont affirmé aux ministres qu'un nouveau clash avec l'Iran en Syrie était peu probable. Mais le journal avertit que "Téhéran pourrait activer son arme lourde, le Hezbollah, auquel cas le conflit pourrait être d'une toute autre ampleur".


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commentaires (2)

LA CRAINTE DE CONFRONTER ISRAEL ET DE SE VOIR BATTU EY CHASSE DE SYRIE ET DU LIBAN !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 01, le 11 mai 2018

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Commentaires (2)

  • LA CRAINTE DE CONFRONTER ISRAEL ET DE SE VOIR BATTU EY CHASSE DE SYRIE ET DU LIBAN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 01, le 11 mai 2018

  • - L,IRAN SEMBLE DETERMINE A NE PAS SE LAISSER ENTRAINER DANS UN CONFLIT OUVERT AVEC ISRAEL ! - LES ATTAQUES REPETEES DU REGIME SIONISTE ONE ETE MENEES SOUS DES PRETEXTES INVENTES ET SANS FONDEMENT ! LE REGIME DES AYATOLLAHS CRAINT DE S,ENGAGER DANS UNE CONFRONTATION D,OU IL SORTIRA BATTU ET PERDANT ET PARAIT-IL IL SE SATISFERAIT DU CHIFFON NUCLEAIRE GENEVOIS MEME RENIE PAR LA PLUS GRANDE PUISSANCE ET LES SANCTIONS SUIVIES PAR TOUS LES EUROPEENS RIEN QUE POUR SAUVER LES APPARENCES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 40, le 11 mai 2018

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