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Urne fois de plus

Nous y voilà, la foire aux cobayes électoraux est bel et bien terminée : redistribution de cartes, de turbans, de soutanes, et l’on se retrouve sunnites, chiites, druzes et chrétiens gros clans comme devant. Mais qu’est-ce qu’on a pu lire entre-temps comme jus de crâne dans la presse ! Ceux qui en sont à l’origine auront au moins compris la leçon : ne pas confondre lecteurs et électeurs, ni lu et élu. Telle pourrait être la devise des médias : ne jamais prendre les gens pour des cons… mais ne jamais oublier qu’ils le sont.
Bref, entre les candidats vainqueurs qui commencent déjà à s’entraîner à la langue de bois, et ceux qui se sont étalés comme une crêpe Suzette, la classe politique a visiblement de quoi faire pendant les semaines et mois à venir.
Superstars de cette tombola aux résultats connus d’avance : le Sayyed Barbu et son faire-valoir Istiz Nabeuh qui ont vitrifié leurs opposants, ce ramassis d’espions qui s’ignorent. Eux ont lancé depuis des lustres une OPA sur les chiites, réduisant la communauté en un bloc monochrome calcifié. Certes, les deux compères ont été confrontés à quelques prouts rageurs ici ou là dans quelques cailloux éloignés de la Békaa ou du Sud, mais pas de quoi changer le sens de la girouette.
Un qui est tombé du cocotier, c’est bien le Futuroscope de la Maison du Milieu. Qu’est-ce qu’il a dû avaler comme boas constrictors, le pauvre… Et surtout comprendre que la vengeance est un falafel qui se mange froid. Bon, il est vrai qu’il n’y a pas de quoi pleurer sur son sort. Il ne dormira pas sous les ponts, c’est son père qui les a construits.
En doublant son groupe parlementaire, le déplumé de Meerab quant à lui va se sentir pousser des ailes et pourquoi pas un ou deux cheveux sur la tonsure. De quoi faire enrager le Basileus, qui pourtant n’a pas encore de problèmes capillaires.
Parmi les moutons noirs débarqués, on retiendra sans conteste les orphelins des Syriens, Nicolas Fattouche et Wi’am Wahhab, qui ont vu s’évaporer devant leurs yeux un strapontin parlementaire nommé désir. En bons politiques orientaux concentrant en eux toutes les boursouflures de l’ego théâtral, ils ont éructé un bon paquet d’amabilités littéraires à l’adresse de leurs rivaux qui ont eu l’outrecuidance de les coiffer au poteau.
Mais tout espoir n’est pas perdu. Le temps de digérer l’anaconda, ils pourront toujours briguer la présidence d’un syndicat de copropriété dans un immeuble de quartier. Ou pire encore – nous sommes au Liban, que diable ! – se voir affubler chacun d’un ministère de consolation…

gabynasr@lorientlejour.com

Nous y voilà, la foire aux cobayes électoraux est bel et bien terminée : redistribution de cartes, de turbans, de soutanes, et l’on se retrouve sunnites, chiites, druzes et chrétiens gros clans comme devant. Mais qu’est-ce qu’on a pu lire entre-temps comme jus de crâne dans la presse ! Ceux qui en sont à l’origine auront au moins compris la leçon : ne pas confondre...

commentaires (9)

Il fait bon en rire quand on devrait pleurer

LA VERITE

15 h 22, le 11 mai 2018

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • Il fait bon en rire quand on devrait pleurer

    LA VERITE

    15 h 22, le 11 mai 2018

  • Vu que Hassan Nasrallah a imposé Nabih Berry à la tête du prochain Parlement, Gaby Nasr aura du pain su la planche durant les 25 prochaines années avec Istiz Nabeuh pour le plaisir de tous ses admirateurs.

    Un Libanais

    14 h 24, le 11 mai 2018

  • Gaby, super comme toujours. Style Picasso littéraire qui décortiqué notre situation comme un "Guernica"...

    Wlek Sanferlou

    13 h 42, le 11 mai 2018

  • Excellent !!! je vais essayer dorénavant de placer cette phrase mémorable dans mes échanges en politique. "Ne jamais prendre les gens pour des cons, mais ne jamais oublier qu’ils le sont".

    Shou fi

    13 h 20, le 11 mai 2018

  • Ce vendredi, L'Orient-Le Jour, serait morne sans le "Billet de Gaby Nasr" avec sa crêpe Suzette, ma crêpe Georgette et nos crêpes bretonnes sucrées ou salées.

    Un Libanais

    12 h 22, le 11 mai 2018

  • C'est vrai qu'on rit mais c'est plus grâce au style épistolaire de Gaby que du fond de ses écrits qui eux , font pleurer dans les chaumières libanaises.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 22, le 11 mai 2018

  • Oui ,on a besoin de rire...merci Mr Nasr...

    Soeur Yvette

    10 h 50, le 11 mai 2018

  • A se tordre de rire... devant ce tableau "impressionniste" haut en couleurs ! Merci pour ce bon moment passé à vous lire, et bon week-end Monsieur Gaby Nasr ! Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 25, le 11 mai 2018

  • J,AVAIS BESOIN DE RIRE CE MATIN... MERCI GABY NASR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 19, le 11 mai 2018

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