De gauche à droite, de haut en bas : Sethrida Geagea, Paulette Yacoubian, Rola Tabch Jaroudi, Inaya Ezzeddine, Bahia Hariri et Dima Jamali.
Six femmes seulement siégeront au Parlement libanais, au terme des législatives de dimanche 6 mai, les premières depuis 9 ans. Six femmes, c'est 2 de plus que dans la précédente Chambre. Mais ce n'est aussi toujours que 4,68% du Parlement qui compte 128 députés. 86 candidates, un record, étaient pourtant sur les rangs pour les législatives de dimanche.
Voici les six nouvelles députées :
Paulette ou Paula Yacoubian, Beyrouth I, arménienne-orthodoxe, société civile
Paulette Yacoubian, connue sous le nom de Paula Yacoubian, est née en 1976. Fille de Siragan, survivant du génocide arménien et de Rachel, une Libanaise de Jbeil, divorcée, elle est mère d’un garçon.
La nouvelle députée arménienne-orthodoxe est originaire de la région de Medawar à Beyrouth. Elle était représentante du parti Sabaa à Beyrouth I, au sein de la liste de la société civile, Koullouna Watani.
Mme Yacoubian est journaliste depuis l’âge de 17 ans. Durant de nombreuses années, elle a été rédactrice politique de télévision et présentatrice d’un talk-show sur la chaîne Future TV. Parallèlement, elle est activement engagée dans les causes sociales avec l’association Dafa, qui a apporté une assistance et des aides à plus de 100 000 familles pauvres à travers le pays. Elle a aussi pris l’initiative de recycler de vieux pneus en les transformant en sacs à main pour femmes. Sur le plan professionnel, elle est directrice exécutive et directrice générale de la société « Integrated communication », spécialisée dans la stratégie des communications et des relations avec les médias. En janvier 2018, c’est en direct qu’elle a présenté sa démission de la Future TV, pour rejoindre la liste de la société civile.
Il y a trois ans, elle a été invitée par la Banque mondiale à devenir membre d’un panel pour la diversité, pour récompenser ses efforts visant à développer les capacités des femmes au Liban et dans le monde arabe, et son refus de toute discrimination. En 2017, elle reçoit la distinction d’officier de l’Ordre de la Couronne, du roi Philippe de Belgique pour son parcours journalistique, humanitaire et environnemental. Elle est aussi récompensée par la Fondation René Moawad.
Dima Jamali, Tripoli, sunnite, Courant du Futur
Dima Jamali est née en 1971. Mariée, mère de deux enfants, elle est professeure de gestion et titulaire de la chaire Kamal Shair en leadership responsable, à la Olayan School of Business de l’Université américaine de Beyrouth. Elle est diplômée d’un doctorat en politique sociale et administration de l’Université de Kent à Canterbury, au Royaume-Uni. Ses recherches et son enseignement portent principalement sur la responsabilité sociale des entreprises et l’entrepreneuriat social. Elle est également auteure et éditrice de trois livres et d’une cinquantaine de publications internationales sur la question, au Liban et au Moyen-Orient. Elle est aussi lauréate du prix Shoman 2010 du meilleur jeune chercheur arabe et membre des Eisenhower Fellows, un réseau mondial de professionnels engagés pour un monde prospère, juste et pacifique.
Depuis deux ans, Dima Jamali a décidé de se lancer dans la chose publique. Elle est consultante experte sur des projets financés par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Commission économique et sociale de l’Asie occidentale (CESAO), la Banque mondiale, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USaid), le Centre de recherches pour le développement international du Canada (CRDI). Convaincue de la nécessité pour les femmes d’être mieux représentées au Parlement, elle veut travailler sur le partenariat public-privé, le développement des capacités des femmes et l’amélioration de l’école publique.
Rola Tabch Jaroudi, Beyrouth II, sunnite, Courant du Futur
Membre du barreau de Beyrouth depuis 1995, Rola Tabch est depuis 2016, directrice associée de l’étude d’avocat Alem et associés. Cette épouse et mère de famille trilingue, qui parle couramment l’arabe, l’anglais et le français, est détentrice d’un diplôme de droit de l’Université libanaise. Elle dirige également le siège social, les fusions-acquisitions et les pratiques immobilières du bureau de Beyrouth. Elle est l’auteure de plusieurs articles et publications légales sur la gouvernance d’entreprises, la restructuration d’entreprises et le management immobilier. Elle a contribué à la rédaction de propositions de lois. Elle est aussi membre du groupe chargé de l’amendement du code de commerce libanais.
Bahia Hariri, Saïda, sunnite, Courant du Futur
Née à Saïda en 1952, la sœur de l’ancien Premier ministre assassiné, Rafic Hariri, est députée depuis 1992. Elle a été ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur de 2008 à 2009. Elle est depuis 2009 présidente de la Commission parlementaire de l’Éducation, une fonction qu’elle avait déjà occupée entre 1992 et 2008. Bahia Hariri est connue pour son engagement humanitaire. Elle est mariée à Moustapha Hariri qui est aussi son cousin. Elle est mère de 4 enfants.
Inaya Ezzeddine, Tyr-Zahrani, chiite, Amal
La ministre d’État pour le Développement administratif est élue députée de Tyr Zahrani pour la première fois de sa carrière politique. Cette mère de deux filles, divorcée, née à Chehour-Tyr en 1961, est titulaire d’une licence en biologie, d’un doctorat en médecine, d’une spécialisation en médecine de laboratoire et sciences pathologiques, ainsi que d’une bourse en cytologie de l’AUB. Propriétaire et directrice d’un laboratoire médical, c’est une « self-made woman », comme elle se plaît à le dire. Son engagement politique remonte à son enfance, car sa famille était influencée par l’imam Moussa Sadr. En 2009, le chef du mouvement Amal, Nabih Berry, lui demande d’intégrer le bureau politique. Elle s’investit alors dans l’action partisane et dans la politique.
Sethrida Tok Geagea, Bécharré, maronite, Forces libanaises
Sethrida Tok est née en 1967 au Ghana au sein d’une famille de notables de Bécharré. Son engagement politique a commencé à l’Université libano-américaine, (LAU), où elle a obtenu une licence en sciences politiques en 1994. Lors de ses études, elle a rencontré le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qu’elle a épousé en 1991. Elle est membre du Parlement depuis 2005. Elle est aussi membre de la Ligue maronite. Lors de sa carrière parlementaire, Mme Geagea avait présenté une proposition de loi sur l’abolition des circonstances atténuantes prises en compte dans les procès de crimes d’honneur.
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commentaires (6)
Bon courage, vous serez la voix de tout les libanais
Wlek Sanferlou
01 h 26, le 10 mai 2018