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Législatives libanaises : voici comment se déroule le décompte des voix

Début des opérations de dépouillement, dimanche soir, à Batroun. Dimanche 6 mai, les électeurs libanais étaient appelés à renouveler leur Parlement, pour la première fois depuis 9 ans. AFP / IBRAHIM CHALHOUB

Ce dimanche 6 mai se sont déroulées, au Liban, les premières législatives depuis près de neuf ans. Un scrutin marqué par un faible taux de participation. Le vote s'est déroulé cette fois-ci selon un nouveau mode de scrutin, fondé sur la proportionnelle, et un découpage modifié des circonscriptions électorales. Voici, à la lumière des aménagements décidés par le ministère de l’Intérieur, quelques clés essentielles pour comprendre la procédure du décompte des voix.


- Dans une première opération, on calcule le « coefficient électoral » de chaque circonscription en divisant le nombre total de suffrages exprimés dans la circonscription sur le nombre de sièges qu’elle comprend.

Prenons par exemple la circonscription de Saïda / Jezzine, qui comporte cinq sièges : deux à Saïda (sunnites) et trois à Jezzine (2 maronites et un grec-catholique). Supposons que trois listes A, B et C se sont présentées dans cette circonscription. La liste A a obtenu 35 000 voix, la liste B 37 500 et la liste C 2 500. Le nombre total de suffrages exprimés est donc de 75 000. On divise ce chiffre sur 5, ce qui nous donne un coefficient électoral de 15 000. La liste C est éliminée de la course ayant obtenu moins que le « seuil d’éligibilité » qui est fixé par la loi au coefficient électoral. Reste donc deux listes, A et B.

- Dans une deuxième opération, on calcule un nouveau coefficient électoral après avoir ôté du total des suffrages le « déchet », c’est-à-dire les voix de la liste éliminée. 75 000 – 2 500 = 72 500 à diviser sur 5 sièges = 14 500. C’est le nouveau coefficient.


- Pour connaître le nombre de sièges emportés par chacune des deux listes restantes, on divise le nombre de voix obtenues par chacune sur le nouveau coefficient électoral. La liste A obtient donc 35 000 à diviser sur 14 500 = 2,41 et la liste B 37 500 sur 14 500 = 2,59. On commence par ne pas tenir compte des décimales, ce qui donne à chaque liste deux sièges, mais il reste un cinquième siège à pourvoir. Comme la liste B a obtenu la décimale la plus élevée, ce siège lui reviendra. La liste B a donc emporté trois sièges et la liste A deux sièges.


À présent, pour connaître les candidats vainqueurs, on procède de la façon suivante :

- Tout d’abord on calcule la proportion des voix préférentielles obtenues par chaque candidat par rapport au total des voix préférentielles dans son caza (et non pas dans toute la circonscription).


- Ensuite, on unifie les deux listes en une seule et on y place les candidats en suivant un ordre décroissant des taux qu’ils ont obtenus.

- Et dans une troisième et dernière opération, on procède par élimination en déclarant vainqueurs les candidats ayant les taux les plus forts, mais en tenant compte, au fur et à mesure que l’on descend dans la liste, du filtrage imposé par trois paramètres : le nombre de sièges gagnés par chaque liste, le nombre de sièges par caza (lorsqu’il y a lieu) et l’identité confessionnelle des sièges.


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Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?

Marionet

01 h 32, le 07 mai 2018

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Commentaires (1)

  • Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?

    Marionet

    01 h 32, le 07 mai 2018

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