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Liban - Interview express - législatives 2018

Élie Gharios : Priorité à la souveraineté et au droit à la santé

Un sens du service inhérent à sa carrière de médecin, une passion pour l’histoire et la politique, et un désir profond de faire avancer le pays ont poussé Élie Gharios à se présenter aux législatives. Candidat indépendant à l’un des trois sièges maronites dans la circonscription de Baabda (Mont-Liban III) sur une liste formée par la société civile et les Kataëb, le propriétaire de l’hôpital du Mont-Liban compte, s’il est élu, défendre dans l’hémicycle notamment la souveraineté et le droit à la santé.

Quel est votre positionnement au sujet des grands dossiers politiques qui sont au centre du débat national dans le pays (armes du Hezbollah; ligne de conduite du Hezbollah ; attitude à l’égard des conflits régionaux; position au sujet du régime syrien ; décentralisation…) ?
Toutes les armes doivent être sous le contrôle de l’État et aux mains de l’armée. Il est inadmissible de rester à la merci des décisions de guerre ou de paix du Hezbollah, d’autant que l’objectif de libération du territoire est déjà pratiquement réalisé et que nous n’avons aucun intérêt à entrer en conflit avec Israël au vu des ravages que les guerres provoquent. Je souhaite que l’examen de la stratégie commune de défense, promis par le chef de l’État, Michel Aoun, et évoqué par Hassan Nasrallah lui-même, puisse mettre fin à cette situation dans laquelle un parti armé ne dépend pas de l’État et prend ses ordres de l’Iran.
Je plaide dans ce cadre contre l’ingérence du parti chiite dans les conflits régionaux, notamment en Syrie où il prête main forte à un régime qui s’est montré néfaste pour le Liban depuis son entrée sur le territoire (1976) jusqu’à présent. À l’égard de son propre peuple, ce régime baassiste oligarchique ne respecte pas les normes de gouvernance, tant en période de paix où il foule aux pieds les valeurs de démocratie, qu’en temps de guerre où il commet les pires oppressions. Pour moi, le régime syrien actuel est voué à l’échec.
Au plan de la décentralisation, je ne peux que défendre ce système, en vertu duquel les différents services seraient détachés de la capitale et contribueraient ainsi à diminuer les nombreux tracas des Libanais. Ceux-ci verraient résolus leurs problèmes liés par exemple à la crise des déchets, laquelle pourrait se régler par la construction d’incinérateurs dans les municipalités. Un autre exemple est la réduction du stress quotidien que cause actuellement le trafic automobile, vu que la circulation deviendrait moins dense du fait que les formalités se feraient dans les régions.


(Lire aussi : Charbel Nahas : Restaurer la légitimité de l’État comme État laïc)


Avec quel camp ou bloc parlementaire comptez-vous coopérer au Parlement ? Envisagez-vous une coopération avec un bloc ou un camp au cas par cas, en fonction des développements ou des dossiers examinés ?
Je coopérerai avec le camp de l’opposition dans son ensemble, espérant former un groupe de pression sur le pouvoir en place. Je ne serai pas complaisant avec les autres parties et n’entrerai pas dans des combines parce que n’ai pas de velléité de devenir ministre ou profiter de marchés douteux. Je soutiendrai certes le président de la République dans les dossiers stratégiques, comme par exemple les questions liées à ses prérogatives, mais je ne travaillerai qu’avec ceux qui respectent l’application des lois et œuvrent pour une législation favorable à l’intérêt des gens. J’évaluerai ainsi au cas par cas chacune des positions de ces parties pour décider si je m’associe à elles ou non.


(Lire aussi : Michel Mecattaf : Il est de notre devoir de préparer une nouvelle classe politique)



En dehors du champ politique, quel est le domaine que vous envisagez de privilégier dans votre action parlementaire ?

Je vais essayer de faire aboutir l’instauration de la carte santé et de l’assurance-vieillesse. Ces deux projets me tiennent particulièrement à cœur, d’autant que du fait de ma profession, je suis en contact permanent avec des malades et des personnes âgées, qui, outre leurs problèmes sanitaires, pâtissent de difficultés financières ne leur permettant pas de bénéficier d’une couverture sociale.
Mon programme ne laisse pas en reste les jeunes. Toujours du fait de mon métier, je constate par exemple que le nombre de médecins fraîchement sortis des universités atteint un seuil trop élevé. C’est pour cela que, comme dans de nombreux pays, je propose l’établissement d’un quota (numerus clausus) sur base d’un concours sélectif, en fonction des besoins à pourvoir. Ce système éviterait aux jeunes d’effectuer de longues études au terme desquelles ils risquent de se retrouver sans débouchés. Il faudrait donc, à mon avis, œuvrer à leur assurer une meilleure orientation professionnelle.
Sur un autre plan, je me pencherai également sur la recherche de solutions pour améliorer les conditions écologiques et pour optimiser l’état des routes et réduire ainsi le nombre d’accidents mortels.


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