Le journaliste Ali el-Amine, qui a formé une liste d’opposition au Hezbollah dans la circonscription du Liban-Sud III en vue des élections législatives, a été violemment agressé dimanche dans la localité de Chaqra, dans le caza de Bent Jbeil, par une trentaine de partisans du parti chiite, selon plusieurs médias locaux.
Le candidat, sérieusement blessé, a été transporté à l'hôpital de Tebnine, pour des examens complémentaires.
Ali el-Amine, allongé sur un lit d'hôpital, passant des examens médicaux à l'hôpital de Tebnine, le 22 avril 2018. Photo Ani
Dans une vidéo diffusée dans la journée, M. el-Amine indique qu'il avait été empêché de quitter la localité de Chaqra. "J'ai été la victime d'une attaque de la part de plus de 30 partisans du Hezbollah", explique-t-il dans cette vidéo, dans laquelle il indique avoir perdu des dents après avoir été frappé sur tout le corps.
Dans cette vidéo, le candidat, opposant notoire au Hezbollah, a qualifié ses agresseurs de "voyous" en référence aux propos tenus il y a quelques semaines par le leader du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, à l'encontre du leader du mouvement Amal Nabil Berry en le traitant de voyou. Ces propos avaient suscité la colère de partisans d'Amal qui avaient investi les rues dans certains secteurs de la capitale.
Ali el-Amine s'est ensuite adressé au chef de l'Etat, Michel Aoun. "Ce sont tes partisans du Hezbollah qui sont les vrais voyous". Il s'est également adressé à la commission de supervision des élections législatives. "J'ai été agressé parce que je collais des affiches à mon effigie malgré les menaces dont j'ai été l'objet", a-t-il déclaré. "Je dirai d'autres choses dans les prochains jours", a-t-il prévenu.
Dans la journée, le courant du Futur a condamné cette agression, dénonçant "les intimidations contre les citoyens". Le Hezbollah ne s'est pas encore exprimé sur cette affaire mais son leader, Hassan Nasrallah, doit prendre la parole dans l'après-midi à l'occasion d'un meeting électoral destiné aux habitants de Jbeil et du Kesrouan. L'ancien ministre de la Justice, Achraf Rifi, s'est dit solidaire avec Ali el-Amine et a dénoncé une "agression terroriste, +daechiste+ de la part de partisans du Hezbollah".
La campagne des législatives s'est considérablement durci ces dernières semaines, notamment autour des opposants déclarés au Hezbollah. L'un d'eux, le cheikh Abbas Jawhari, a été, selon lui, empêché de présenter sa candidature à Baalbeck-Hermel.
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commentaires (8)
La victime Ali El-Amine est le petit David contre le geant Goliath - Hezbollah-Wilaayet el Faqih ! Democratie??? Chou???
Bibette
10 h 38, le 23 avril 2018