Afghanistan: les employés d'un centre électoral libérés

Les trois employés de la commission électorale (IEC) et les deux policiers enlevés avec eux mardi dans un centre d'inscription de Ghor ont été libérés après une médiation des anciens de cette province du centre de l'Afghanistan, ont rapporté jeudi des sources locales.
"Les barbes blanches nous avaient affirmé que tout se passerait bien si on ouvrait des centres d'enregistrement par ici. Ils nous avaient apporté une lettre, mais ensuite les talibans de la région d'Aliyar les ont enlevés", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police de Ghor, Mohammad Iqbal Nizami.
"Nous avons donc demandé à ces anciens de tenir leurs promesses et, après négociation avec les talibans, les membres de l'IEC kidnappés et les deux policiers ont été relâchés aujourd'hui, sans contrepartie ni rançon", a-t-il ajouté, promettant de "lancer une opération de nettoyage dans la zone dès que les centres auront rouvert".

La région d'Aliyar est largement sous contrôle des talibans, au cœur de la province de Ghor, isolée et difficile d'accès.
Le porte-parole du gouverneur de la province, Abdul Hai Khatibi, a confirmé la libération des cinq otages à l'AFP, sans autre précision.
Cependant, le responsable de l'IEC à Ghor, Fazlullah Jalali, a prévenu que les opérations ne reprendront "que lorsque les responsables de la sécurité auront donné la permission".
L'Afghanistan a ouvert samedi 14 avril l'inscription sur les registres électoraux, en vue des législatives du 20 octobre.

A ce jour, plus de 70.000 Afghans ont effectué la démarche, selon la Commission, qui estime à près de 14 millions le nombre d'électeurs.
Le président Ashraf Ghani a ordonné jeudi aux gouverneurs des 34 provinces et responsables de la sécurité d'accélérer le processus, lors d'une vidéo conférence depuis Kaboul.
Il a aussi ordonné aux mollahs, via le ministère des Affaires religieuses, de sensibiliser la population à l'occasion du prêche de vendredi dans les mosquées et les a incités à eux-mêmes s'inscrire.
D'une manière générale, il a appelé les employés du gouvernement à s'enregistrer avec leurs familles.

L'instabilité et l'hostilité des insurgés font craindre de nombreux incidents au cours de la campagne, le président de l'IEC ayant confié que "l'insécurité sera le premier défi" de ces élections, les premières depuis la présidentielle contestée de 2014.
Une agence gouvernementale américaine estimait en octobre à 43% la part du territoire désormais sous contrôle taliban ou disputée par les insurgés aux forces régulières.