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Spécial Orientation professionnelle / Édition 3

L’Université islamique : francophonie, pluralisme culturel et communautaire

Légende. Photo Hassan ASSAL

Fondée en 1996, l’Université islamique (UIL) est rattachée au Conseil supérieur chiite. Sa directrice, Dina el-Maoula, est une ancienne professeure de droit, désignée à la présidence de l’université en septembre 2016. Elle est surtout la première femme à la tête d’une université dans tout le Moyen-Orient. L’établissement, ouvert sur la francophonie, dispose de quatre campus, à Baalbeck, Khaldé, Wardaniyé et Tyr. Depuis de nombreuses années, l’université a su s’imposer par sa diversité culturelle et confessionnelle, son ouverture d’esprit et son excellence académique. Elle possède neuf facultés dispensant un enseignement supérieur trilingue (arabe, français, anglais).
La première particularité évidente de l’école est son identité islamique. Elle possède notamment une faculté des sciences et des arts islamiques, avec une licence de la charia islamique, le Coran et ses sciences. Dina el-Maoula se réjouit d’ailleurs de l’excellence de cette formation : elle affirmait en 2017 que même des prêtres venaient s’inscrire à la faculté d’études islamiques. De la même façon, chaque faculté possède un cours intitulé « Culture, religion et éthique ».
Cependant, l’UIL est loin de se cantonner à des références islamiques et chiites. En témoigne le nombre d’étudiants provenant d’autres confessions, tout comme ceux venant de l’étranger. Et si ces derniers ont même la possibilité de participer à des fêtes chiites, d’autres fêtes, comme la célébration de Noël, montrent l’ouverture d’esprit de la nouvelle directrice. De la même façon, la bibliothèque du campus principal de Khaldé regroupe plus de 38 000 ouvrages de différentes langues ainsi qu’une cinéthèque dépourvue de toute censure. Enfin, le département des langues vivantes offre aux étudiants la possibilité d’apprendre certaines langues orientales et occidentales : le persan, le français, l’anglais et l’espagnol.
Moderniser l’établissement
Depuis deux ans, Dina el-Maoula s’est fixé comme objectif de moderniser en profondeur l’université afin que le terme « islamique » cesse de lui porter préjudice. Elle a ainsi su étendre de manière considérable ses liens avec les universités étrangères, telles que l’Université Sophia Antipolis à Nice, l’Université de Lyon 2 ou encore les universités de Limoges, de Bourgogne et de Franche-Comté.
Ancienne étudiante à Lyon et Montpellier, la directrice a tenu à remettre la francophonie à l’ordre du jour. En plus de ces partenariats, qui permettent également à des étudiants français de passer un semestre ou plusieurs à l’UIL, le campus de Tyr abrite un bureau de l’Institut français. Celui-ci permet aux étudiants de passer le diplôme Delf (Diplôme d’études en langue française, soit l’équivalent français du Toefl) jusqu’au niveau B1.
De plus, l’Université islamique conserve un aspect pionnier dans certaines facultés, telles que le tourisme ou les sciences biomédicales.
Si l’Université islamique offre un parcours universitaire de qualité, elle tente dans le même temps de permettre à tout un chacun de venir étudier entre ses murs. Des bourses sont ainsi disponibles dans ce cadre. À titre d’exemple, les premiers de promotion ayant des notes au-dessus de 85 ou 90 se voient attribuer un rabais de 50% sur les frais d’inscription. Quant aux meilleurs qui dépassent 95, la totalité de leurs frais d’études est couverte.
Dans le campus de Baalbeck, ouvert il y a quatre ans, les étudiants ont automatiquement un rabais de 40 % sur leurs frais universitaires (en plus des 200 dollars de frais d’inscription). Concernant les possibles bourses supplémentaires, les familles auront également la possibilité d’être soutenues par des assistants sociaux. L’université reste ainsi fidèle au rêve de l’imam Moussa Sadr, créateur de l’établissement, celui d’assurer « un enseignement supérieur aux plus démunis ».
Les différentes facultés
L’Université islamique comprend neuf facultés, dont certaines offrent des cursus non traditionnels : faculté de génie (notamment génie des instruments médicaux, génie informatique ou génie de topographie) ; faculté des sciences appliquées (communication, sciences informatiques, technologie de l’éducation, logistiques de la construction et de ses réseaux, industrie alimentaire, sciences administratives) ; faculté des sciences économiques et de gestion (comptabilité et finances, informatique de gestion, marketing, banking et marchés financiers, gestion industrielle); faculté de droit ; faculté de sciences politiques (notamment sciences administratives, relations internationales et diplomatie) ; faculté des sciences touristiques (gestion hôtelière, les voyages et service aérien, guide touristique) ; faculté des études islamiques ; institut supérieur de langues et de traduction ; faculté dentaire.

Fondée en 1996, l’Université islamique (UIL) est rattachée au Conseil supérieur chiite. Sa directrice, Dina el-Maoula, est une ancienne professeure de droit, désignée à la présidence de l’université en septembre 2016. Elle est surtout la première femme à la tête d’une université dans tout le Moyen-Orient. L’établissement, ouvert sur la francophonie, dispose de...

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