Figure centrale du courant du Futur du Premier ministre Saad Hariri, dont il est l’un des plus proches conseillers, Ghattas Khoury, ministre de la Culture depuis décembre 2016, brigue un siège de député dans la circonscription du Mont-Liban IV (Chouf-Aley) aux élections législatives prévues le 6 mai.
En septembre 2000, alors président de l’ordre des médecins, Ghattas Khoury est élu à la Chambre au siège maronite de Beyrouth. Cinq ans plus tard, lors des législatives qui se tiennent quelques mois après l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri, ce membre actif de l’alliance du 14 Mars se retire de la course au profit de Solange Gemayel. En 2009, n’ayant pas été inclus dans la liste du courant du Futur, il brigue le siège maronite du Chouf en étant « le candidat de personne » sans se faire élire.
Aujourd’hui, Ghattas Khoury est soutenu par la formation haririenne pour briguer l’un des trois sièges maronites au Chouf-Aley, où le courant du Futur a scellé une alliance avec les Forces libanaises de Samir Geagea et le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt. Il revient pour L’Orient-Le Jour sur son bilan parlementaire et son action politique, et livre sa lecture de la situation actuelle du pays.
Dans quel domaine particulier avez-vous principalement axé votre activité parlementaire au cours de votre mandat ?
Le vivre-ensemble et l’union nationale sont à mes yeux les plus importants. J’ai œuvré à unifier les points de vue des différentes parties et responsables politiques présents au Parlement. J’ai donc déployé mes efforts au niveau des réconciliations, notamment avec les Forces libanaises, les Marada de Sleiman Frangié et le Courant patriotique libre, et ce afin d’obtenir l’élection du président de la République.
Dans quelle mesure avez-vous réussi à établir une coopération avec des députés des blocs adverses ?
Il y a eu un compromis dans le pays, qui s’est traduit par l’élection de Michel Aoun à la présidence de la République et la formation d’un gouvernement dirigé par Saad Hariri. J’ai contribué modestement à ce compromis. J’y ai œuvré au sein du Parlement, qui est une arène politique, mais en dehors de la Chambre également, du fait de mon affiliation au courant du Futur et étant le conseiller politique de Saad Hariri.
Dans quelle mesure votre expérience parlementaire a-t-elle eu pour conséquence de modifier ou de faire évoluer quelque peu votre perception de la situation dans le pays et votre position par rapport au camp adverse ?
Sans aucun doute, ma perception de la situation du pays a évolué. Il n’y a pas de pôle politique qui puisse diriger le pays seul, et nul pôle ne peut éliminer l’autre. Avant 2005, le pays était manipulé, de même que l’appareil politique, mais cela a changé avec la révolution du Cèdre, au lendemain de l’assassinat de Rafic Hariri. Aujourd’hui, nous n’avons pas d’alternative à l’entente. Être élu au Parlement signifie que tous les députés ont un rôle à jouer pour la consolidation de l’union nationale. Déclencher des conflits est chose facile, mais les résoudre est plus difficile. Nous sommes fiers d’avoir souscrit au compromis qui prévaut dans le pays aujourd’hui. Nous nous dirigions vers une vraie catastrophe, comme celle qui frappe la Syrie, l’Irak et le Yémen. C’est le compromis qui a sauvé le pays, qui a ramené la paix civile et le vivre-ensemble, qui a permis d’élire un président de la République et qui a renforcé l’autorité de l’État.
La question du lecteur : quel impact aura l’absence d’un candidat de la famille Chamoun sur votre liste au Chouf-Aley ?
L’alliance avec Dory Chamoun (le chef du Parti national libéral) n’était de toute façon pas possible, en raison des choix politiques de ce dernier qui diffèrent des nôtres, notamment ses contacts avec l’ex-ministre de la Justice Achraf Rifi (ancien allié devenu aujourd’hui rival de Saad Hariri).
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En septembre 2000, alors président de l’ordre des médecins, Ghattas Khoury est...
commentaires (6)
Le compromis, la synthèse, la modération .... sont nos amis. ATTENTION ne pas confondre avec la compromission ...que le citoyen libanais redoute le plus chez nos politiques.
Sarkis Serge Tateossian
19 h 27, le 19 mars 2018