Rechercher
Rechercher

Liban - interview express - législatives 2018

Ghattas Khoury : C’est le compromis qui a sauvé le Liban

Le ministre de la Culture, candidat du courant du Futur à l’un des trois sièges maronites du Chouf-Aley pour les législatives du 6 mai, revient pour « L’Orient-Le Jour » sur son bilan parlementaire et son action politique, et livre sa lecture de la situation actuelle du pays.

Photo Dalati et Nohra

Figure centrale du courant du Futur du Premier ministre Saad Hariri, dont il est l’un des plus proches conseillers, Ghattas Khoury, ministre de la Culture depuis décembre 2016, brigue un siège de député dans la circonscription du Mont-Liban IV (Chouf-Aley) aux élections législatives prévues le 6 mai.

En septembre 2000, alors président de l’ordre des médecins, Ghattas Khoury est élu à la Chambre au siège maronite de Beyrouth. Cinq ans plus tard, lors des législatives qui se tiennent quelques mois après l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri, ce membre actif de l’alliance du 14 Mars se retire de la course au profit de Solange Gemayel. En 2009, n’ayant pas été inclus dans la liste du courant du Futur, il brigue le siège maronite du Chouf en étant « le candidat de personne » sans se faire élire.

Aujourd’hui, Ghattas Khoury est soutenu par la formation haririenne pour briguer l’un des trois sièges maronites au Chouf-Aley, où le courant du Futur a scellé une alliance avec les Forces libanaises de Samir Geagea et le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt. Il revient pour L’Orient-Le Jour sur son bilan parlementaire et son action politique, et livre sa lecture de la situation actuelle du pays.

Dans quel domaine particulier avez-vous principalement axé votre activité parlementaire au cours de votre mandat ?

Le vivre-ensemble et l’union nationale sont à mes yeux les plus importants. J’ai œuvré à unifier les points de vue des différentes parties et responsables politiques présents au Parlement. J’ai donc déployé mes efforts au niveau des réconciliations, notamment avec les Forces libanaises, les Marada de Sleiman Frangié et le Courant patriotique libre, et ce afin d’obtenir l’élection du président de la République.

Dans quelle mesure avez-vous réussi à établir une coopération avec des députés des blocs adverses ?

Il y a eu un compromis dans le pays, qui s’est traduit par l’élection de Michel Aoun à la présidence de la République et la formation d’un gouvernement dirigé par Saad Hariri. J’ai contribué modestement à ce compromis. J’y ai œuvré au sein du Parlement, qui est une arène politique, mais en dehors de la Chambre également, du fait de mon affiliation au courant du Futur et étant le conseiller politique de Saad Hariri.

Dans quelle mesure votre expérience parlementaire a-t-elle eu pour conséquence de modifier ou de faire évoluer quelque peu votre perception de la situation dans le pays et votre position par rapport au camp adverse ?

Sans aucun doute, ma perception de la situation du pays a évolué. Il n’y a pas de pôle politique qui puisse diriger le pays seul, et nul pôle ne peut éliminer l’autre. Avant 2005, le pays était manipulé, de même que l’appareil politique, mais cela a changé avec la révolution du Cèdre, au lendemain de l’assassinat de Rafic Hariri. Aujourd’hui, nous n’avons pas d’alternative à l’entente. Être élu au Parlement signifie que tous les députés ont un rôle à jouer pour la consolidation de l’union nationale. Déclencher des conflits est chose facile, mais les résoudre est plus difficile. Nous sommes fiers d’avoir souscrit au compromis qui prévaut dans le pays aujourd’hui. Nous nous dirigions vers une vraie catastrophe, comme celle qui frappe la Syrie, l’Irak et le Yémen. C’est le compromis qui a sauvé le pays, qui a ramené la paix civile et le vivre-ensemble, qui a permis d’élire un président de la République et qui a renforcé l’autorité de l’État.

La question du lecteur : quel impact aura l’absence d’un candidat de la famille Chamoun sur votre liste au Chouf-Aley ?

L’alliance avec Dory Chamoun (le chef du Parti national libéral) n’était de toute façon pas possible, en raison des choix politiques de ce dernier qui diffèrent des nôtres, notamment ses contacts avec l’ex-ministre de la Justice Achraf Rifi (ancien allié devenu aujourd’hui rival de Saad Hariri).


Dans la même rubrique

Sami Nader : La loi électorale bloque la réforme et vide la proportionnelle de son contenu

Naufal Daou : « Priorité à la restitution de la souveraineté »

Salim Karam : J’en ai marre du Parlement actuel...


Figure centrale du courant du Futur du Premier ministre Saad Hariri, dont il est l’un des plus proches conseillers, Ghattas Khoury, ministre de la Culture depuis décembre 2016, brigue un siège de député dans la circonscription du Mont-Liban IV (Chouf-Aley) aux élections législatives prévues le 6 mai.
En septembre 2000, alors président de l’ordre des médecins, Ghattas Khoury est...

commentaires (6)

Le compromis, la synthèse, la modération .... sont nos amis. ATTENTION ne pas confondre avec la compromission ...que le citoyen libanais redoute le plus chez nos politiques.

Sarkis Serge Tateossian

19 h 27, le 19 mars 2018

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Le compromis, la synthèse, la modération .... sont nos amis. ATTENTION ne pas confondre avec la compromission ...que le citoyen libanais redoute le plus chez nos politiques.

    Sarkis Serge Tateossian

    19 h 27, le 19 mars 2018

  • Pourquoi Ghattas Khoury, le champion du compromis, n'a pas employé tout son art pou incorporer Camille Dory Chamoun dans sa liste au Chouf-Aley ? Un Chouf sans un descendant du président Camille Nemr Chamoun, héros national, n'est pas un vrai Chouf.

    Un Libanais

    15 h 21, le 19 mars 2018

  • Oui c'est bien ça qui a sauvé le Liban, entre autres.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 54, le 19 mars 2018

  • De l’opportunisme politique par excellence depuis la présidence de l’Ordre des Médecins et la saga du « Beit El Tabib »... Au moins, il n’appartenait à aucune dynastie politique ni des finances et il a su se faire un nom contre vents et marées comme un pion indispensable entre les mains de Hariri et son rapprochement avec les courants maronites! Faut le faire!

    Saliba Nouhad

    13 h 29, le 19 mars 2018

  • MAIS LE LIBAN EST UN COMPROMIS... CONDAMNE A VIVRE COMME TEL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 18, le 19 mars 2018

  • il a raison de le penser. encore s'agit il de determiner et de s'entendre sur l'acceptation de ce liban - sauvé - , de ce qu'il vaut sauvé de la sorte : est ce le citoyen qui en est satisfait ou les poltiques ? est ce le pauvre libanais qui apprecie ou les gros pontes qui corrompent les politiques ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 22, le 19 mars 2018

Retour en haut