Les ministres CPL et Amal s'écharpent à nouveau

L'échange d'accusations et les propos enflammés se poursuivaient samedi entre le Courant patriotique libre et le mouvement Amal, par le biais de leurs ministres respectifs. 

Déjà à couteaux tirés, le ministre libanais des Affaires étrangères Gebran Bassil, qui dirige le CPL, et le ministre des Finances Ali Hassan Khalil, affilié à Amal, ont à nouveau échangé des critiques dès vendredi. 

"La merveille du pays ne se suffit pas d'empoisonner les cerveaux des Libanais à l'intérieur mais elle élargit l'étendue de ses lamentables mensonges aux pays de la diaspora afin de récolter des fruits susceptibles de compenser son échec continu, dont le dernier en date a été en Afrique", avait écrit Hassan Khalil sur son compte twitter vendredi soir. 

"La diaspora a été empoisonnée parce qu'ils l'ont infectée de politique et l'ont divisée, a répondu M. Bassil. La diaspora est empoisonnée et nous sommes en train de lui faire une cure de detox. Comment quelqu'un peut-il être fier d'avoir saboté une conférence pour la diaspora?", s'est interrogé samedi M. Bassil. 

Un peu plus tard, le ministre de l'Agriculture Ghazi Zeaïter, affilié à Amal, a critiqué Gebran Bassil. "Comment quelqu'un qui prétend représenter un courant qui transcende les régions et les communautés refuse, pour des raisons communautaires, les nominations de personnes méritantes?", s'est interrogé M. Zeaïter lors d'un meeting à Baalbeck avec des gardes forestiers qui ont réussi l'examen de la fonction publique. La nomination de ces gardes forestiers avait fait l'objet d'un bras de fer au sein du gouvernement, certains ministres accusant d'autres de provoquer un déséquilibre communautaire en procédant à ces nominations. 

"Gebran Bassil doit avoir honte après avoir dit devant la diaspora libanaise que certains au Liban bloquent les décrets de nomination de consuls honoraires", a ajouté M. Zeaïter. 

Le ministre de l'Energie, César Abi Khalil, affilié au CPL que dirige Gebran Bassil, n'a pas tardé à lui répondre. "Est-ce possible que vous soyez ministre sans savoir que les consuls honoraires sont nommés sans passer de concours (...) ? Honte à de tels ministres".

"Je ne vais pas me rabaisser au niveau d'hommes qui ont été façonnés par le hasard", a répliqué Ghazi Zeaïter, avant d'effacer un peu plus tard son message Twitter dans lequel il mentionnait le concours des consuls honoraires, et de publier un autre dans lequel il utilise le terme "ceux qui sont dans leur droit".

"Nous avons été façonnés par nos sacrifices, quid de vous?" lui a alors répondu César Abi Khalil.

Lundi, le ministre des Finances avait accusé le ministre des Affaires étrangères de "tentative de vol et de corruption", en réaction aux propos du chef de la diplomatie qui lui a reproché d'avoir bloqué le dossier de la production d'électricité et empêché l'approvisionnement du pays en courant 24h/24. Le ministre Khalil (mouvement Amal) répondait aux accusations du chef du Courant patriotique libre qui lui avait reproché, lors d'une émission dimanche soir sur la MTV, d'avoir "empêché le financement de la centrale électrique de Deir Ammar" (au Liban nord) en 2015. 

Pour mémoire

Passe d'armes entre Bassil et Hassan Khalil sur le dossier de l'électricité

Lire aussi

Pour le Hezbollah, réconcilier les alliés est un véritable casse-tête