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Nos Lecteurs ont la Parole - Par Angel MOUAWAD et Sarah SIBAI

Pour la réintégration des délinquants juvéniles dans la société libanaise

Karim, un adolescent de 16 ans, vient de sortir de prison pour avoir consommé de la drogue. À sa sortie, il doit reprendre son parcours. Son premier jour d’école était semblable aux précédents : il se sentit rejeté, refusé et il était harcelé. Sa renommée l’avait précédé et avait influencé l’attitude de tous ceux qui l’entourent.
Des centaines de Karim souffrent quotidiennement du même sort : rejet et marginalisation.
Maintenant, oublions les raisons qui ont poussé ces enfants à commettre des crimes. Oublions le fait qu’ils ne sont pas matures et qu’ils peuvent être manipulés facilement. Mais ce que nous ne pouvons pas oublier, c’est qu’ils sont des mineurs, des humains qui commettent des fautes et qu’ils ont besoin de comprendre les raisons pour lesquelles ils sont détenus.
Quand un individu commet un délit, il est emprisonné ; mais la prison est-elle si efficace ? L’individu à sa sortie de prison est-il conscient qu’il a commis un délit ? La prison le prépare-t-elle à la réintégration ?
La seule loi pour mineurs est la loi n° 422 ; elle reconnaît que les mineurs ont besoin d’une assistance spéciale qui leur permettra de retrouver une place normale dans la société. Ainsi, cette loi tente-t-elle de garantir le droit des enfants en conflit avec la loi pour que ces derniers soient traités avec respect et dignité, ce qui facilitera leur réintégration sociale. Il existe aussi des conditions spécifiques auxquelles les lieux de détention doivent répondre. Malheureusement, ces conditions-là ne sont pas respectées. Les mineurs vivent dans des conditions complètement inadaptées à leur situation et contraires aux normes internationales relatives au traitement des détenus. Malgré l’existence d’un bâtiment aménagé pour les mineurs, les jeunes détenus partagent les cellules avec des adultes, ce qui augmente les risques d’exploitation. Cependant, lorsqu’il est question de réintégration sociale, les mineurs ne sont pas aidés, ils sont donc exposés à leur sortie de prison à des difficultés. En vue de faciliter leur retour dans la société, il existe des programmes de réinsertion sociale qui se basent principalement sur une approche du type « gestion de cas ». Ces interventions aident les détenus à préparer leur sortie de prison en développant chez eux les habiletés et compétences nécessaires à la réussite de leur intégration dans la communauté.
De ce fait, on se pose beaucoup de questions, mais la seule question qu’on ne se pose pas est la suivante : est-ce qu’on a un rôle à jouer dans la réintégration de ces mineurs dans notre société libanaise ?
En réalité, nous jouons un rôle important : celui d’accepter les délinquants juvéniles, de ne pas les rejeter et d’être capables de leur accorder une seconde chance.
D’après nos recherches et les sondages effectués, nous avons constaté qu’une bonne partie des étudiants libanais refusent d’accepter les mineurs (délinquants) sortis de prison, et cela pour diverses causes. Ils sont convaincus que leur réputation se dévalorise s’ils établissent un contact avec des délinquants. C’est pour cela qu’au Liban les centres de réhabilitation jouent un rôle majeur au service de la réintégration de ces mineurs, et cela en surmontant chaque obstacle afin de faciliter l’intégration. C’est à nous, maintenant, citoyens libanais, de compléter le travail de ces centres-là.

Angel MOUAWAD et Sarah SIBAI
 Liban-Nord

Karim, un adolescent de 16 ans, vient de sortir de prison pour avoir consommé de la drogue. À sa sortie, il doit reprendre son parcours. Son premier jour d’école était semblable aux précédents : il se sentit rejeté, refusé et il était harcelé. Sa renommée l’avait précédé et avait influencé l’attitude de tous ceux qui l’entourent. Des centaines de Karim souffrent...

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