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Pelle à tarte

Il y a quelque chose de pathétique dans cette cataracte de prévisions en vue du prochain pince-fesse des législatives, devenues brusquement l’alpha et l’oméga du cirque politique libanais. Pas un lavedu de la ménagerie locale qui ne croit bon de nous livrer ses états d’âme sur les bienfaits de la démocratie, de l’alternance au pouvoir, de l’État de droit et naninanère… Après les stars du premier rang, on a droit à la tripotée des porte-serviettes palpitant d’émotion, seconds couteaux sans manche ni lame, venus déposer leur analyse laborieuse aux pieds des micros et caméras. À ce rythme, les chauffeurs de bus vont bientôt pondre des communiqués, et les ouvriers du bâtiment donner des conférences de presse.
Bien évidemment, les flagorneurs lourdauds se ramassent à la pelle. On y retrouve les passeurs de plumeau à l’adresse du gérant du Sérail, les manieurs de brosse à reluire sur les mocassins de l’un ou l’autre des protagonistes orangés engagés dans la « guerre des gendres », les lécheurs du taulier du Parlement avec l’espoir fou d’un retour rapide sur investissement, les masseurs de tonsure auprès du déplumé de Meerab… Sans oublier les Hezbollâtres qui tirent plus vite que l’ombre de leur maître. Y a plus qu’à attendre ceux qui vont s’étaler et déguster la tarte.
Entre-temps, les vedettes de circonstance s’emploient à balader les journalistes qui leur servent de faire-valoir dans leurs numéros de représentation. Ils ne les mènent pas en bateau mais en troupeau ! Toujours aussi serviables, y en a même qui lèchent la main qui leur donne de l’avoine. Faut dire que, par tradition, certains médias sont toujours bon public face aux demi-dieux exotiques. Ils copinent, puis opinent… C’est ce qu’on appelle le journalisme de cour, plutôt que le journalisme tout court.
À entendre les candidats officier tour à tour avec force hurlements et frétillements d’index, on finirait par se convaincre que les gentils sont invariablement dans un camp, alors que les méchants sont systématiquement dans l’autre. Bien entendu, seuls ceux qui sont profondément atteints avalent avec sérénité ce genre d’anaconda (Eunectes murinus, 9 m, 200 kg).
Bref, en un mot comme en mille, l’épée de Damoclès se balade au-dessus de nos têtes. Depuis le temps qu’on nous raconte que l’avenir du Liban ne tient qu’à un fil, c’est fou le prix du fil !

gabynasr@lorientlejour.com

Il y a quelque chose de pathétique dans cette cataracte de prévisions en vue du prochain pince-fesse des législatives, devenues brusquement l’alpha et l’oméga du cirque politique libanais. Pas un lavedu de la ménagerie locale qui ne croit bon de nous livrer ses états d’âme sur les bienfaits de la démocratie, de l’alternance au pouvoir, de l’État de droit et naninanère…...

commentaires (3)

C'est le style Gaby qui est excellent , sinon ce qu'il écrit avec tant d'humour acide est applicable à tous les pays du monde , même aux occidentaux , en période d'élections .

FRIK-A-FRAK

10 h 48, le 02 mars 2018

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Commentaires (3)

  • C'est le style Gaby qui est excellent , sinon ce qu'il écrit avec tant d'humour acide est applicable à tous les pays du monde , même aux occidentaux , en période d'élections .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 48, le 02 mars 2018

  • Deux citations de Georges Clemenceau : - "On ne ment jamais tant qu'avant les élections, pendant la guerre et après la chasse. - En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables.

    Un Libanais

    10 h 33, le 02 mars 2018

  • VOUS NOUS FAITES RIRE DE TOUT COEUR... QUAND NOUS DEVONS PLEURER NOTRE DEGRINGOLADE AVEC DOULEUR !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 58, le 02 mars 2018

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