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Lifestyle - Rencontre

Un capteur électronique de pollution en temps réel inventé par deux Libanais

Fabriqué avec une technologie unique, le premier dispositif au monde, qui analyse en temps réel et en détail l’air qu’on respire, a été créé et développé par Cyril Najjar et Eve Tamraz Najjar. Ils remportent un prix de l’Innovation CES (Consumer Electronics Show), dans la catégorie « Tech for a Better World ».

Cyril Najjar et Eve Tamraz Najjar. Photo DR

Tous les ans en janvier, à Las Vegas, aux États-Unis, les chefs d’entreprise du monde entier et les grandes marques, dont Apple, Sony, Samsung, Nintendo, Honda et autres, présentent leurs dernières innovations au Consumer Electronics Show (CES), le Salon le plus important consacré à la technologie en électronique grand public. Lors de l’édition 2018, l’un des prix de l’Innovation CES, catégorie « Tech for a Better World », a été décerné aux fondateurs de la start-up White Lab, Cyril Najjar et son épouse, la Dr Eve Tamraz Najjar, qui ont créé et développé une technologie capable de mesurer et d’identifier les allergènes dans l’air en temps réel, le Sensio Air. « C’est le premier dispositif au monde qui analyse en détail l’air qu’on respire, et identifie les particules irritantes et allergènes, comme le pollen, les acariens, les moisissures, les spores et les gaz nocifs ! » précise Cyril Najjar. 

Breveté en Grande-Bretagne et aux États-Unis, et relié à une application mobile gratuite, ce moniteur intelligent est aussi « un accessoire de maison qui capte la qualité de l’air intérieur, qui prévient les utilisateurs des niveaux de pollution dans leur espace de vie ou de travail. Il permet d’enregistrer vos symptômes sur l’appli mobile et offre des mesures qui peuvent être prises pour prévenir les pollutions intérieures qui influent sur la santé », indique le président de la start-up White Lab. 

L’application, qui a suscité l’intérêt des hôpitaux, des écoles, des municipalités, des hôtels et bureaux, mais aussi des constructeurs d’automobiles, est développée dans 320 villes à travers le monde. Elle est aussi en pleine phase de déploiement au Royaume-Uni où 14 millions de personnes souffrent d’allergies diverses. White Lab a remporté l’année dernière un prix au Harvard Arab Weekend pour son innovation, ainsi que le prix « Qualité de l’air », du Hello Tomorrow Challenge 2016, concours ouvert aux jeunes chercheurs et entrepreneurs du monde entier, avec pour objectif de promouvoir des projets alliant science et technologie. 


Partage des talents

Résidant entre Beyrouth et Londres, les Najjar ont réussi à faire de leur couple un véritable atout. La jeune Eve Tamraz Najjar, qui détient un doctorat en neurosciences de l’École normale supérieure, figure, en effet, sur la célèbre liste 30 Under 30 du prestigieux magazine Forbes, qui paraît aujourd’hui. La liste, comme le titre l’indique, regroupe les 30 meilleurs innovateurs, entrepreneurs et dirigeants les plus prometteurs d’Europe, âgés de moins de 30 ans. Sensio Air étant une réelle prévention aux allergies, la cofondatrice de la société trône dans la catégorie Health Care. 

La start-up a offert au ministère libanais de l’Environnement « la lecture de la qualité de l’air sur tout le sol libanais ». Quant à l’application, elle est mise en ligne gratuitement. Le jour de la rencontre avec nos deux start-upeurs, l’indice de la pollution ambiante à Beyrouth était de 8/10, soit très mauvais. « Pas mal, d’habitude c’est 10/10 ! » rétorque M. Najjar, ajoutant : « Si vous cherchez dans les détails, vous découvrirez que les concentrations en mètre cube des gaz toxiques sont émises par le trafic routier. » Souffrant d’asthme depuis son enfance, il a découvert grâce à Sensio Air qu’à Beyrouth, ses symptômes sont dus aux pots d’échappement. 

Cyril Najjar, qui enseigne actuellement à Cambridge University et à UCL, a étudié pendant six ans l’architecture, puis fait deux ans de design industriel au Royal College of Arts à Londres et étudié l’entrepreneuriat avec Babson College, à Boston, et UCL à Londres. 

Le PDG de White Lab a fondé sa société White sur White, dont le nom est inspiré du Carré blanc sur fond blanc, toile peinte par Kazimir Malevitch en 1918. L’agence de design et d’architecture interdisciplinaire spécialisée dans les technologies et l’innovation porte aujourd’hui sur l’objet connecté et le « machine learning », sous catégorie de l’intelligence artificielle « vers laquelle je me dirige progressivement », dit-il. Ainsi White sur White développe un nombre de produits technologiques, comme la valise solaire capable d’alimenter l’éclairage d’une maison tout aussi bien qu’un camp de réfugiés ou des zones sans accès fiable à l’électricité ; ou encore la machine « Eye Tracker », une technologie qui permet aux tétraplégiques de contrôler l’ordinateur avec leurs yeux. 

À ses heures perdues, notre start-uper a un hobby : le design d’objets décoratifs, de luminaires et de sièges. Il a ainsi exposé dans la célèbre galerie milanaise Nilufar, mais aussi au PAD (Pavillon de l’art et du design), à Londres et à Paris, et à la galerie BSL, rue Bonaparte, ainsi qu’à la boutique du musée national de Beyrouth. 


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commentaires (3)

FELICITATIONS AU COUPLE LIBANAIS !

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 02, le 28 février 2018

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Commentaires (3)

  • FELICITATIONS AU COUPLE LIBANAIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 02, le 28 février 2018

  • Chapeau!

    NAUFAL SORAYA

    07 h 59, le 28 février 2018

  • Je ne laisse pas souvent de commentaire, mais je dois admettre être très déçu par la presse libanaise qui n'a pas vraiment couvert cet événement (alors que les réseaux sociaux étaient inondés). Ils ne se rendent peut-être pas compte qu'obtenir un prix de la sorte au CES a un impact significatif sur le produit et le CV de l'entrepreneur. Bravo à eux deux qui ont réussi à battre la concurrence de japonais, américains etc sur ce segment, ce que pas ou peu de libanais ont fait avant eux.

    Chikhani Karim

    07 h 06, le 28 février 2018

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