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À La Une - proche-orient

Israël suspend les actions ayant conduit les Églises à fermer le Saint-Sépulcre

Le lieu le plus saint du christianisme, doit rouvrir ses portes mercredi.

Des fidèles protestent devant le Saint-Sépulcre, à Jérusalem, le 27 février 2018. Depuis la fermeture de ce lieu saint du christianisme à la décision des Eglises, des milliers de visiteurs du monde entier ont manifesté devant ses portes fermées, improvisant des prières sur le parvis et exprimant leur dépit. AFP / Thomas COEX

Le Saint-Sépulcre, le lieu le plus saint du christianisme, doit rouvrir ses portes mercredi à Jérusalem, ont annoncé mardi les Eglises après une décision des autorités israéliennes de suspendre leurs actions ayant conduit à sa fermeture.

Après trois jours de bras de fer avec les autorités israéliennes, les Églises grecque orthodoxe, arménienne et catholique ont indiqué dans un communiqué conjoint que le Saint-Sépulcre serait "rouvert aux pèlerins demain à 04H00 locales (02H00 GMT)".

"Nous remercions Dieu pour le communiqué diffusé plus tôt par le Premier ministre et exprimons notre gratitude à tous ceux qui ont travaillé sans relâche afin de conserver la présence chrétienne à Jérusalem", ont-elles ajouté.

Quelques heures plus tôt, le gouvernement de Benjamin Netanyahu avait annoncé la suspension de la collecte des taxes ainsi que de l'examen d'une proposition de loi qui avaient entraîné la colère des Eglises.

Les chefs de ces églises, qui partagent la garde du site, avaient fait fermer dimanche le Saint-Sépulcre, construit sur les lieux présumés de la crucifixion et du tombeau du Christ.

Depuis lors, des milliers de pèlerins et voyageurs du monde entier, pour lesquels la visite s'annonçait comme le temps fort de leur séjour, ont trouvé portes fermées, exprimant leur dépit ou improvisant des prières sur le parvis.


(Lire aussi : Fermeture du Saint-Sépulcre à Jérusalem : une volonté « d’affaiblir la présence chrétienne »)



Netanyahu veut négocier
La mesure n'a que de rarissimes précédents au cours du quart de siècle écoulé et est à la mesure de la crispation qu'entendent exprimer les chefs des Églises. 

Ces derniers dénoncent la décision récente de la municipalité israélienne de Jérusalem de leur faire payer des impôts sur une partie de leurs biens immobiliers. Les taxes ne porteraient pas sur les lieux de culte comme le Saint-Sépulcre, mais sur les biens qui génèrent des revenus, des loyers par exemple, selon la municipalité.

Les arriérés sont chiffrés par la mairie à quelque 150 millions d'euros. Autant d'argent qui ne financerait plus leurs importantes oeuvres sociales, disent les Eglises.

Elles s'insurgent aussi contre une proposition de loi qui permettrait à l'Etat israélien d'exproprier des terres vendues par l'Eglise orthodoxe à des investisseurs privés, un texte dans lequel les Eglises voient une atteinte à leurs droits de vente et donc de propriété.

M. Netanyahu et le maire de Jérusalem Nir Barkat se sont entendus sur la création d'un groupe de travail "qui négociera avec les Eglises une solution" sur les impôts, ont dit mardi les services du Premier Ministre. Ce dernier, à la demande des Eglises, a aussi chargé un de ses ministres de se pencher sur la question des ventes de terrains, ont-ils ajouté. En attendant, "toute activité législative sur ce sujet est suspendue".

La proposition de loi vise selon ses promoteurs à rassurer les habitants de Jérusalem qui craignent de voir les investisseurs auxquels l'Eglise aurait vendu des terres les expulser pour des programmes plus rentables.

Au-delà des impôts et du texte parlementaire, les Eglises s'alarment d'agissements visant selon elles à amoindrir la présence chrétienne à Jérusalem.


"Soutenir notre Église"
Dans une ville comme Jérusalem, proclamée par les Israéliens leur capitale indivisible mais revendiquée par les Palestiniens pour capitale de l'Etat auquel ils aspirent, le soupçon d'hégémonisme au détriment des minorités n'est jamais loin. 

"Nous sommes ici pour soutenir notre Eglise", a dit l'un des participants à une manifestation de soutien devant le Saint-Sépulcre, Bishara Sahwani, 48 ans, un Palestinien soutenant une immense croix.

"En imposant les biens des Eglises, les Israéliens cherchent à terme à s'approprier les terrains dans une ville où la propriété foncière reste, avec la persistance du conflit israélo-palestinien, une affaire éminemment politique", a-t-il ajouté.

Les quelque 50.000 chrétiens de Cisjordanie et de Jérusalem partagent largement avec les musulmans palestiniens une vision nationale de Jérusalem.

Le Saint-Sépulcre se trouve dans la Vieille ville à Jérusalem-Est, annexée par Israël. L'annexion est considérée comme illégale par la communauté internationale.

Les Eglises s'étaient opposées en décembre à la déclaration du président américain Donald Trump reconnaissant Jérusalem comme la capitale d'Israël.



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Le Saint-Sépulcre, le lieu le plus saint du christianisme, doit rouvrir ses portes mercredi à Jérusalem, ont annoncé mardi les Eglises après une décision des autorités israéliennes de suspendre leurs actions ayant conduit à sa fermeture.
Après trois jours de bras de fer avec les autorités israéliennes, les Églises grecque orthodoxe, arménienne et catholique ont indiqué...

commentaires (3)

Tactique bien rodée de l usurpie. Tout en petites touches, ils ne lâchent rien , ils reportent , c'est tout. Comment ont ils pu voler une terre comme la Palestine ?

FRIK-A-FRAK

22 h 29, le 27 février 2018

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Commentaires (3)

  • Tactique bien rodée de l usurpie. Tout en petites touches, ils ne lâchent rien , ils reportent , c'est tout. Comment ont ils pu voler une terre comme la Palestine ?

    FRIK-A-FRAK

    22 h 29, le 27 février 2018

  • LE CHRIST DE NOUVEAU RESSUSCITÉ !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 19, le 27 février 2018

  • Ce n'est pas une victoire des communautés chrétiennes visées par l'état. C'est juste un recul stratégique de la part d'Israël. Il est totalement injuste de taxer ou imposer aux églises chrétiennes des impôts qui vont tous simplement les faire disparaître à terme.

    Sarkis Serge Tateossian

    19 h 47, le 27 février 2018

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