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Liban - Réformes budgétaires

Au Liban, les associations d’aide aux personnes handicapées lancent un véritable cri d’alarme

Les ONG observeront un sit-in jeudi et menacent de fermer leurs portes à partir de vendredi.

Des directives s’inscrivant dans le cadre des réajustements financiers requis par les pays donateurs à la veille de la conférence Paris IV pourraient se traduire par une réduction de 20 % du montant de l’aide que perçoivent du ministère libanais des Affaires sociales les associations d’aide aux enfants handicapés pour chaque élève. Photo bigstock

Face au risque d’une réduction de 20 % du budget du ministère des Affaires sociales, les associations d’aide aux personnes handicapées montent au créneau. Jeudi, parallèlement à la tenue du Conseil des ministres, elles observeront un sit-in pacifique dès 9h30 devant le palais de Baabda en guise de protestation contre les réformes budgétaires annoncées récemment par le Premier ministre Saad Hariri, qui avait demandé, dans une circulaire aux différents ministères, de réduire leurs dépenses de 20 %. Ces directives s’inscrivent dans le cadre des réajustements financiers requis par les pays donateurs à la veille de la conférence Paris IV.

Sur le terrain, ces directives se traduisent par une réduction de 20 % du montant de l’aide que perçoivent du ministère des Affaires sociales les associations d’aide aux enfants handicapés pour chaque élève. Ces aides sont fixées selon les cas entre 5 500 et 19 500 LL par jour et par élève. « Il s’agit des chiffres fixés en 2011, lorsque le salaire minimum était encore à 450 000 livres libanaises », explique à L’Orient-Le Jour une directrice d’une école de sourds. « Or, depuis, tout a renchéri, poursuit-elle. Le salaire minimum a été réévalué et les taxes ont augmenté, surtout après l’adoption de la loi pour le financement de la grille des salaires avec tout ce que cela a impliqué comme dépenses et taxes supplémentaires. »

La responsable explique qu’au début de chaque année, le ministère des Affaires sociales effectue une étude en fonction de laquelle il réajuste le montant des aides accordées aux ONG. « La dernière étude remonte à 2012 et avait prévu une augmentation de près de 22 % sur les coûts de 2011, poursuit-elle. Or ces nouveaux tarifs n’ont jamais été pris en compte, alors que les dépenses augmentent. »


(Lire aussi : Les hôpitaux privés protestent à leur tour contre les mesures d’austérité budgétaire)


Quelque quatre-vingts associations d’aide aux personnes handicapées, aux orphelins et aux personnes en danger se sont réunies samedi à l’hôtel Padova à Sin el-Fil pour décider des démarches à suivre. « Les associations réclament que les tarifs fixés en 2012 soient appliqués le temps que l’étude de 2018 soit achevée, avance la responsable. Entre-temps, nous allons observer avec les parents des personnes qui bénéficient de nos services et les employés dans ces associations un sit-in pacifique le jeudi 1er mars, à partir de 9h30, sur l’autoroute menant au palais de Baabda, parallèlement à la tenue du Conseil des ministres. À partir du 2 mars, toutes les associations fermeront leurs portes jusqu’à l’obtention des droits de nos enfants. »

 « Au cas où un nouveau coût qui soit conforme aux services apportés par les associations n’est pas fixé pour 2018, le gouvernement assumera seul la responsabilité des conséquences de notre décision de fermeture, qui constitue une menace à la stabilité sociale », ont mis en garde les associations dans un communiqué publié à l’issue de leur réunion.

La responsable de l’école a en outre précisé que les associations ont demandé à être reçues par le chef de l’État et le Premier ministre, « mais nous n’avons toujours pas eu de réponse ».

Par ailleurs, le ministre des Affaires sociales Pierre Bou Assi a affirmé dans une déclaration à la chaîne MTV que « la baisse du budget de son ministère aura des conséquences sur le travail des associations sociales ». Il a affirmé dans un tweet que « la stabilité sociale est au-delà de toute considération ».

De son côté, le ministre de la Santé, Ghassan Hasbani, a lui aussi appelé samedi à préserver le secteur de la santé et le garder à l’abri des réformes budgétaires.


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