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Liban - Contrôle des frontières

Pluim : Le Liban est un partenaire-clé de l’UE pour la sécurité régionale

« Les frontières libanaises sont compliquées, certains emplacements sont difficiles à contrôler en raison du terrain escarpé et montagneux », souligne l’expert.


Martijn Pluim, directeur des dialogues et de la coopération autour de la migration à l’ICMPD.

Optimiser la gestion des frontières est et nord du pays, à l’heure où la crise des réfugiés syriens bat son plein, tel est l’objectif du programme IBM pour le contrôle des frontières (Integrated Border Management in Lebanon), qui a célébré hier sa cinquième année d’opération lors d’une conférence au Club des officiers non commissionnés à Yarzé. Financé par l’Union européenne, le programme IBM est mis en place depuis 2013 par le Centre international pour le développement des politiques de migration (ICMPD). L’Orient-Le Jour a rencontré à cette occasion Martijn Pluim, directeur des dialogues et de la coopération autour de la migration à l’ICMPD, en visite au Liban pour une évaluation du programme sur le terrain.  

Depuis 2013, l’ICMPD travaille conjointement avec l’armée, les Forces de sécurité intérieure, la Sûreté générale, la Défense civile et la douane, « pour leur donner des outils dont ils ont besoin » afin de mieux gérer les postes frontaliers du nord et de la Békaa, ainsi que l’entrée illégale de certains réfugiés.

« Nous essayons non seulement de développer chacune des institutions avec lesquelles nous sommes partenaires, mais également de stimuler la coopération entre elles en matière de gestion des affaires relatives à la frontière. Il y a quelques années, les institutions libanaises ne coopéraient pas assez au niveau de ce dossier, mais nous avons réussi à améliorer l’alignement des procédures, de façon à ce qu’une même procédure ne soit pas répétée par chaque institution », explique M. Pluim.

« L’idéal, c’est d’avoir une frontière bien sécurisée mais avec moins de points de contrôle des gens et de leurs bagages. Pour cela, il faut davantage travailler sur l’analyse des risques, souligne l’expert. Les frontières libanaises sont compliquées, certains emplacements sont difficiles à contrôler en raison du terrain escarpé et montagneux, mais nous avons une bonne coopération avec l’armée et les forces de sécurité. »

Le Liban, qui accueille près d’un million de réfugiés syriens, a mis en place en janvier 2015 des règles rendant plus difficile l’entrée de nouveaux arrivants en provenance de Syrie. De nombreux réfugiés tentent par conséquent de s’introduire clandestinement dans le pays.

L’ICMPD travaille également sur les droits de l’homme, le trafic d’êtres humains et le traitement des migrants à la frontière. « Avec l’aide de la Suisse, nous avons entraîné les officiers pour qu’ils puissent traiter les réfugiés de façon convenable, et éviter ainsi de traumatiser des gens qui sont probablement déjà traumatisés par ce qu’ils ont vécu », indique Martijn Pluim.

Si la réponse des autorités libanaises face à l’afflux des réfugiés s’est nettement développée, Martijn Pluim relève que les formations permanentes restent essentielles. « Il faut également une amélioration des capacités techniques, un investissement dans les infrastructures ainsi qu’une amélioration des procédures », ajoute-t-il.


(Pour mémoire : L’armée appelée à prendre le contrôle de toute la frontière Est au début de l’année)


« Préserver la sécurité de l’Europe »  

 « Le Liban est un partenaire-clé de l’UE pour la sécurité régionale. Il accueille un grand nombre de réfugiés, et rien que pour cela, nous lui devons notre soutien », déclare Martijn Plum, avant d’ajouter : « De par son emplacement géographique, le pays du Cèdre est très proche de l’UE et de Chypre. Préserver la sécurité du Liban est dans l’intérêt de l’UE et permet de préserver la sécurité de l’Europe. »

« Le Liban est dans une situation qui pose beaucoup de défis, puisqu’il n’y a aucun pays dans le monde qui a un taux aussi élevé de réfugiés et de migrants. Mais cette situation donne lieu aussi à beaucoup d’opportunités économiques, même si aujourd’hui il y a un peu moins de patience face aux réfugiés et que personne ne sait à quoi va ressembler le futur », remarque M. Pluim.

Récemment, le Danemark a rejoint les pays donateurs du programme IBM en offrant une expertise technique et un entraînement, notamment à travers la formation d’unités canines chez les FSI. Les Pays-Bas et la Suisse font également partie des pays qui prennent activement part au programme IBM en apportant leur soutien en matière de contrôle des personnes et des véhicules, de la surveillance de la frontière ou du traitement éthique des migrants.

« Nous nous attendons, lors de la conférence Rome 2 (consacrée au soutien à l’armée et aux forces de sécurité et prévue le 15 mars), à un engagement des donateurs internationaux pour soutenir le Liban au niveau sécuritaire », indique l’expert.

Il révèle par ailleurs une volonté de travailler avec la direction de l’Aéroport international de Beyrouth, dans le cadre de la lutte antiterroriste. « Il y a des craintes que l’aéroport ne soit utilisé pour le transit des combattants de Daech ou qu’il ne soit visé par un attentat par exemple. Nous voulons le préparer à toutes les situations », explique-t-il.


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