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Liban - Éclairage

L’armée appelée à prendre le contrôle de toute la frontière Est au début de l’année

A girl scout waves a national flag next to a Lebanese Army soldier on a military vehicle, during a celebration of the soldiers’ return from battling Islamic State (IS) group jihadists on the country’s eastern front bordering with Syria, in the eastern town of Ras Baalbek on August 30, 2017. / AFP / STRINGER

L'appui américain et européen à la stabilité du Liban, depuis que le Premier ministre Saad Hariri est revenu sur sa démission, sur base d'un engagement officiel du gouvernement en faveur de la politique de distanciation des crises de la région, n'a pas tardé à se concrétiser. Beyrouth attend aujourd'hui la visite de la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, qui a été précédée, la semaine dernière, par celle du commandant en chef du Central Command (CentCom) américain, Joseph Votel.

Les deux visites doivent être interprétées comme un appui direct à Saad Hariri en tant que partenaire essentiel de la communauté internationale dans le maintien de la stabilité politique et sécuritaire du Liban, et, dans un sens plus large, celle de la région.

Il faut dire que dans le contexte actuel, c'est autant l'aspect politique que pratique si l'on peut dire, qui prime, au niveau du maintien de la stabilité. Durant les entretiens du général Votel avec les responsables libanais, il a été beaucoup question du contrôle des frontières pour barrer la voie au trafic d'armes et à la circulation des éléments armés. Les forces régulières envisagent de lancer au début de la nouvelle année une série de mesures pour consolider leur présence tout le long de la frontière Est avec la Syrie. L'urgence de cette entreprise s'est d'ailleurs manifestée par la démonstration de force du Hezbollah à la frontière sud du pays, lorsqu'une vidéo montrant le chef de la puissante milice irakienne, Assaïb Ahl el-Haq, Kaïs el-Khazaali, près de la porte de Fatima, avec des combattants du Hezb, tous en treillis, a été diffusée, au lendemain de la réunion du Groupe international de soutien au Liban, le 8 décembre à Paris. Le Hezbollah a ainsi voulu montrer que c'est lui qui maîtrise toujours le terrain, à l'heure où l'armée entame, forte de l'appui de la communauté internationale, un processus visant justement à limiter sa liberté de mouvement, en conformité aux résolutions internationales du Conseil de sécurité, notamment la 1701 et, dans une moindre mesure, la 1559 qui prévoit le désarmement des milices.

L'armée a déjà équipé cinq brigades qui auront pour mission de contrôler et de protéger toute la ligne de la frontière avec la Syrie. Elle s'attelle à constituer une sixième brigade qui sera sur pied de guerre avec le début de l'année et qui permettra ainsi au commandement militaire de parfaire cette mission, d'autant que l'installation de miradors, notamment dans les jurds où d'âpres combats avaient été menés avec les jihadistes, a pris fin.

 

(Lire aussi : Kaïs el-Khazaali au Sud : une (re)confirmation du rôle de la résistance)

 

Pour la petite histoire, c'est la Grande-Bretagne qui a pris à sa charge la construction des tours de contrôle tout le long de la frontière est, un projet fortement soutenu par Washington et l'Union européenne, et plus particulièrement par la France. Lors du bref séjour de Joseph Votel au Liban, la semaine dernière, une réunion a été organisée avec pour seul point à l'ordre du jour le contrôle des frontières Sud et Est. Elle s'est tenue en présence, outre de l'officier américain, des commandants en chef de l'armée et de la Finul, les généraux Joseph Aoun et Michael Beary, et des ambassadeurs des États-Unis, Elizabeth Richard, et de Grande-Bretagne, Hugo Shorter. De sources proches des personnes réunies, on a fait état d'une concordance de vues sur le fait qu'il appartient à l'armée d'assumer cette mission, avec une aide internationale appropriée, notamment américaine, et qu'il est nécessaire, au vu de l'affaire Khazaali, de lancer sans tarder un nouveau processus de contrôle, d'autant que, selon les résultats de l'enquête initiée par Saad Hariri, Kaïs el-Khazaali serait entré au Liban par l'une des voies de passage illégales empruntées par les combattants du Hezbollah entre la Syrie et le Liban. Celles-ci devraient être également fermées et placées sous le contrôle des forces régulières, sur insistance de l'Occident, de peur que de nouvelles figures jihadistes ne s'introduisent au pays du Cèdre.

À ce sujet, il convient de rappeler que c'est Paris, après Washington, qui avait réclamé le contrôle des frontières et mis en avant la nécessité, pour le Hezbollah, de remettre ses armes aux autorités officielles, en l'encourageant à prendre pour exemple l'Irak où, à l'appel de l'ayatollah Sistani, les milices chiites du Hachd el-Chaabi (« mobilisation populaire ») devaient se soumettre à l'autorité de l'État.

De sources diplomatiques occidentales, on apprend ainsi que des responsables militaires américains et européens de sécurité tiennent des réunions dans une des bases américaines en Syrie pour discuter de la question de la prolifération des armes après l'anéantissement du groupe jihadiste, État islamique. Les Russes n'y participent pas, mais sont mis au courant de l'évolution des discussions, au cours desquelles il est surtout question de désarmer l'ensemble des milices, notamment chiites, et de réduire l'influence militaire iranienne dans la région pour parvenir à y instituer une certaine stabilité. De mêmes sources, on révèle qu'au cours de son entretien avec le président français, Emmanuel Macron, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, aurait assuré que son pays n'a pas l'intention d'embraser le front avec le Liban et qu'il n'est nullement concerné par les crises politiques dans ce pays. Il a souligné que tout ce qui lui importe est que le front du Sud reste calme et que cette région ne soit pas utilisée comme boîte postale par certaines forces régionales ou organisations armées. Entendre l'Iran et le Hezbollah.

 

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L'appui américain et européen à la stabilité du Liban, depuis que le Premier ministre Saad Hariri est revenu sur sa démission, sur base d'un engagement officiel du gouvernement en faveur de la politique de distanciation des crises de la région, n'a pas tardé à se concrétiser. Beyrouth attend aujourd'hui la visite de la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, qui a été...

commentaires (4)

attendez vous a une surprise . tt ca n'est que poudre aux yeux. ces memes americains & europeens vont l'enfoncer a cette institution -armee par eux - souvent gratuitement - par les moyens de quels ENNEMIS pensez vs? ben par wali fakih et ses sbires locaux ET visiteurs aussi. jugez donc: C la logique meme.S' ILS s'occupent tellement de l'armee C slt pour mieux la casser .

Gaby SIOUFI

14 h 19, le 19 décembre 2017

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Commentaires (4)

  • attendez vous a une surprise . tt ca n'est que poudre aux yeux. ces memes americains & europeens vont l'enfoncer a cette institution -armee par eux - souvent gratuitement - par les moyens de quels ENNEMIS pensez vs? ben par wali fakih et ses sbires locaux ET visiteurs aussi. jugez donc: C la logique meme.S' ILS s'occupent tellement de l'armee C slt pour mieux la casser .

    Gaby SIOUFI

    14 h 19, le 19 décembre 2017

  • ET INCHALLAH LES FRONTIERES DU SUD TRES PROCHAINEMENT ! IL EST A NOTER QUE L,ELEMENT CHIITE EXPLOITE JUSQU,AUJOURD,HUI PAR L,IRAN DANS LES PAYS ARABES COMMENCE A SE REVEILLER ET A PROCLAMER SON APPARTENANCE NATIONALE... ESPERONS LA MEME CHOSE POUR LE LIBAN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 34, le 19 décembre 2017

  • "L’armée appelée à prendre le contrôle de toute la frontière est au début de l’année". Bonne nouvelle, mais ce qui est incompréhensible, c'est qu'on ait attendu si longtemps pour autoriser l'armée à remplir ce qui est sa mission essentielle: la défense des frontières. Enin, mieux vaut tard que jamais!

    Yves Prevost

    06 h 10, le 19 décembre 2017

  • l'armée est dans son rôle ! Qui, est plus légitime que l'armée de la république ? Vive le Liban, paix et prospérité à tous les libanais

    Sarkis Serge Tateossian

    01 h 43, le 19 décembre 2017

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