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Culture - Sélection

Les 9 raisons qui vous scotcheront sur votre canapé en 2018

par Olivier GASNIER DUPARC, Maya GHANDOUR HERT, Colette KHALAF, Gilles KHOURY et Danny MALLAT

Le gavage télévisuel (binge watching) étant devenu une pratique très commune et même une addiction parfaitement avouable en société, « L’Orient-Le Jour » (qui compte parmi ses membres des serial visionneurs) vous propose neuf séries qui réinventent le concept d’addiction... sur petit écran.


Versailles


La règle d’or du scénariste est de savoir intégrer la petite histoire dans la grande, et de faire en sorte que la petite histoire enrichisse la grande. Versailles, diffusé depuis 2015, est une des grandes réussites de Canal +. Production internationale, casting international, ambitions internationales et succès international : la série royale et historique montre comment Louis XIV gère sa puissance et ses combats, entend faire de Versailles un symbole universel de sa puissance et une arme, à la fois de contrôle et de PR. Et la série se concentre aussi sur la relation compliquée entre le monarque et Monsieur, son frère, qu’il aimait profondément, mais qu’il devait gérer. Cette fratrie est un cas d’étude car elle montre à quel point la naissance royale était un fardeau. Parce que Louis XIII avait été inquiété pendant tout son règne par son frère, il avait été décidé par Mazarin et sa mère Anne d’Autriche que Philippe d’Orléans serait élevé comme une fille, pour éliminer toute source de conflit. S’aimant comme des frères mais devant faire face aux différentes situations et responsabilités, leurs conflits, retrouvailles, complots rythment les 2 saisons existantes, en attendant la 3e cette année. (Canal+)
O.G.D.



Kel el-Hob, Kel el-Gharam

Bassem Moughnieh et Carole el-Hajj s’affrontent de nouveau dans un duel amoureux à fleurets mouchetés. L’acteur aux faux airs de Ryan Gosling et l’actrice au minois très attachant s’aiment dans Kol el-Hob Kol el-Gharam, d’un amour qui dure depuis l’enfance. La série, réalisée par Élie Maalouf, se déroule dans un village libanais durant la période historique qui s’étend de 1914 à 1943.

Il faut passer outre quelques détails qui ne collent pas à l’époque, le botox à outrance et les sourcils (ah ces sourcils tatoués qui ruinent le visage !). Malgré ces quelques couacs, et la réalisation qui joue la carte du simple, on s’instruit, on se divertit, on s’amuse aussi, parfois, de la performance de Fadi Ibrahim, notamment. Et c’est ce qui compte. Ne pas omettre non plus le jeu plus que convaincant de la marocaine Gihane Khammas (également chanteuse et ancienne de Star Academy), dans le rôle de la méchante que tout le monde aime détester.
Un an et demi de tournage et il est toujours en cours. Avec une promesse de rebondissements dramatiques. Pour l’amour, charnel mais aussi pour celui du Liban. Du dimanche jusqu’au mercredi. (LBCI/LDC)

M.G.H.



How to get away with murder

Dans cette série conçue par la géniale Shonda Rhimes qui ne cesse de se renouveler au bout de 4 saisons, on voit bouillonner des étudiants en droit cornaqués par leur brillante prof Annalise Keating, alors qu’ils ne cessent de se mettre dans des situations effroyables en forme de puzzles impossibles à résoudre. Si l’outrance – à la fois celle des personnages délicieusement retors (en particulier le séduisant et manipulateur Connor Walsh) et celle de l’intrigue aux twists incessants – est le moteur profond de How to get away with murder, cet aspect est impeccablement maîtrisé, avec un mélange de premier degré et de subversion. Mais par-delà les punchlines, le script subtil et l’humour au vitriol qui sont autant d’ingrédients de ce show ultraserré, nerveux, addictif, dans ce grand mix où tout court et tout s’effleure, y compris les orientations sexuelles, les origines sociales et ethniques, c’est la performance magique de l’oscarisée Viola Davis, incarnant le personnage féminin sans doute le plus vénéneux et le plus complexe inventé par la télé américaine, qui fait de How to get away with murder un immanquable. (ABC/Netflix)
G.K.



This is us

Quand c’est nous, c’est vous et c’est eux, portés à l’écran, cela donne This is Us. Avec une moyenne d’audience (stable) de 9,84 millions de téléspectateurs, la série de Don Fogelman, lancée en 2016 sur la chaîne NBC, voit sa seconde saison démarrer avec un top de 12,94 millions et en promet une 3e.
Pourtant, à l’annonce de son lancement, on a crié à la guimauve, au mélo. Et tout d’un coup, la série devient un phénomène. On adhère à cette famille Pearson composée d’un papa (Milo Ventimiglia), d’une maman (Mandy Moore), qui s’aiment, et de triplés, dont un petit garçon noir adopté. Des allers-retours temporels, effectués en douceur, plongent dans le passé des cinq pour mieux brosser leur destinée. Ce Us est le miroir de chacun de nous : des frères et sœur qui se tapent dessus, se jalousent, mais s’aiment à s’étouffer ; des personnages authentiques, faillibles et tellement attachants malgré leur lot de frustrations. Préparez vos mouchoirs à chaque épisode qui reprend ce leitmotiv : « La vie se résume à prendre les citrons les plus amers et à en faire quelque chose qui ressemble à de la limonade. » Visible aussi sur Netflix.
C.K.



American Crime Story


La saison 1 avait mis la barre très haut avec une passionnante reconstitution du procès OJ Simpson. Pour la saison 2, les réalisateurs Scott Alexander et Larry Karaszewski ont choisi de se pencher sur l’assassinat de Gianni Versace à Miami à la fin des années 90. Représentant officiel d’une mode ultracolorée, sexuée et limite vulgaire, le designer italien avait été tué devant sa maison par un ex-amant de passage, qui s’était avéré être un schizophrène serial killer. La promo a vendu beaucoup de glam, un casting all star avec Edgar Rodriguez en Versace, Ricky Martin en amant, Penelope Cruz en Donatella et une ville de tous les excès. Mais la vérité de la série est qu’elle se concentre sur le tueur, son passé, ses autres meurtres, et une situation sociale américaine pas aussi moderne qu’on le penserait. Les droits des homosexuels sont au centre des débats, la faculté de la société américaine à créer des monstres aussi, mais on voit très peu la famille Versace pour le moment. Après 5 épisodes, c’est comme si la série n’avait pas encore démarré. Il reste que les décors, costumes et le casting sont d’un niveau très élevé, respectant ces fameuses années 90, faites de too much. Sous le glitter, il peut y avoir du sang.
O.G.D


Le bureau des légendes


Le Bureau des légendes, la série d’espionnage créée par Éric Rochant pour Canal+ n’est peut-être pas entièrement conforme à la réalité selon Alain Chouet, ancien officier des services secrets français, mais elle reste une série aux émotions fortes et aux rebondissements inattendus. Mathieu Kassovitz incarne à merveille le rôle de Malotru, un agent clandestin de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) qui mène des missions spéciales à haut risque dans des pays hostiles sous le couvert d’une double identité, sous les ordres de son chef Henri Duflot (Jean-Pierre Darroussin). Deux acteurs troublants de réalisme plongent le spectateur dans l’actualité du monde d’aujourd’hui, celui qui confronte le terrorisme et tente en vain de l’anéantir. Plus qu’un film, un documentaire haletant de suspense qui porte l’attention sur les rouages des services secrets. À voir aussi parce que les Français font de l’anti-James Bond. (Canal+)
D.M.


Black Mirror

Depuis son lancement discret en 2011 sur Channel 4, avant même d’être récupérée par Netflix, la création révolutionnaire et futuriste de l’anglais Charlie Brooker a provoqué un choc sismique dans la planisphère des séries. En tissant des ponts entre science-fiction, sociologie et philosophie, Black Mirror (qui signifie écran numérique) s’interroge avec inquiétude et subversion sur les dérives liées à nos addictions aux nouvelles technologies. Il y est question, entre autres, d’un logiciel capable de créer un simulacre d’un mort, d’un dispositif d’enregistrement de la mémoire sensorielle, d’un jeu vidéo qui se confond avec la réalité ou encore d’une ville fictive où les citoyens sont régis par un système de rating comme sur réseaux sociaux. À travers un troublant chapelet d’épisodes indépendants, la série qui se situe dans un futur déglingué mais si probant qu’il pourrait facilement passer pour le présent laisse à méditer alors qu’elle place un miroir déformant face à la société prosternée sur – et gouvernée par – ses black mirrors. (Netflix)

G.K.


Vantanim Sensin


Après la Première Guerre mondiale et l’occupation alliée de l’Empire ottoman, ce dernier, qui était l’un des plus grands d’Orient, tombe en déconfiture. C’est la fin de « l’homme malade ». L’action de la série Anta Watani, à voir en turc sous-titré ou carrément doublé en arabe, se situe entre la guerre des Balkans et l’arrivée de Mustapha Kemal (alias Atatürk) au pouvoir. Un soldat turc, devenu véritable héros de la guerre des Balkans, se voit trahi par son ami. Pour pouvoir mieux aider son pays et à la fois se venger, il va devoir changer de camp et jouer à l’espion. Tout en n’avisant pas sa famille qui le traitera de traître et le rejettera, Jawdat se mettra dans la peau d’un double, triple, et multiple personnage. Anta Watani est un mélodrame turc qui suit l’histoire d’une famille faisant face aux affres de la guerre. Amour et conflits ne riment souvent pas ensemble. Dans Anta Watani, Halit Ergenc (acteur planétaire de Harim el-Sultan) et Berguzar Corel prouvent le contraire. Joli. (Sur MBC1)
C.K.


The good doctor


Dans un monde qui tend à l’uniformité des mœurs et des idées, la différence implique un risque constant de marginalisation. Toléré dans certaines limites, le droit à la différence ne va pourtant pas de soi. Et pourtant, « être, c’est déjà être différent ». L’autre devient alors le purement autre, le rien que l’autre qui, n’ayant rien de semblable, se trouve exclu de la convivialité et de la société. Atteint du syndrome d’Asperger, le chirurgien Shaun Murphy, interprété par Freddie Highmore, est ce que l’on qualifie dans le jargon universel d’autiste. Fraîchement diplômé, il rejoint le prestigieux hôpital de San José, grâce au support de son père spirituel Richard Schiff, dans le rôle du docteur Aaron Glassman.
The Good Doctor, crée par David Shore, est l’histoire de ce jeune prodige qui devra se battre contre les autres et contre lui-même pour imposer son génie. Dans sa différence, il est simplement désarmant, attachant, et brillant. (ABC)
D.M.




Le gavage télévisuel (binge watching) étant devenu une pratique très commune et même une addiction parfaitement avouable en société, « L’Orient-Le Jour » (qui compte parmi ses membres des serial visionneurs) vous propose neuf séries qui réinventent le concept d’addiction... sur petit écran. VersaillesLa règle d’or du scénariste est de savoir intégrer la petite histoire dans...

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