Rechercher
Rechercher

Liban - Polémique

Journalier giflé par un officier des FSI : sit-in aujourd’hui devant EDL

Les forces de sécurité affirment dans un communiqué que la vidéo à charge a été « tronquée ».

Un extrait de la vidéo où l’on peut apercevoir l’officier des FSI et le journalier qui a été giflé. Capture d’écran

Une vidéo montrant un officier des Forces de sécurité intérieure giflant un journalier d’Électricité du Liban a fait le tour des réseaux sociaux le week-end dernier et créé une vaste polémique. Un sit-in est prévu ce matin, à 9h, devant les locaux d’EDL à Beyrouth en appui à Hassan Akl et pour demander la régularisation de la situation des journaliers. Ces derniers réclament leur titularisation auprès d’EDL, alors que l’avenir de leur emploi est incertain au sein des sociétés prestataires de services qui les emploient. Ils réclament également le paiement de leurs salaires, non versés depuis plusieurs mois. 

La vidéo montre le journalier Hassan Akl, vendredi dernier lors d’un sit-in à EDL, assis sur une chaise et se faisant gifler par un officier qui lui intime l’ordre de se taire. Contacté par le quotidien an-Nahar, M. Akl a expliqué que l’officier avait menacé d’appeler les brigades antiémeute afin que les journaliers dégagent la porte d’entrée du service clients d’EDL. C’est alors que M. Akl affirme avoir posé une main sur la jambe de l’officier tout en lui expliquant que les journaliers n’ont pas touché leurs salaires depuis 4 mois. « L’officier m’a répondu : “Sans blague !” et m’a asséné un coup de poing. J’ai alors rétorqué que je n’avais rien dit de faux. C’est alors qu’il m’a giflé », a confié M. Akl au quotidien.

« La dignité du citoyen doit être préservée »  

Face à la polémique créée par la vidéo, les FSI ont publié un communiqué samedi dans lequel ils ont assuré avoir « toujours fait partie des institutions qui demandent des comptes à leurs membres quand ils sont fautifs » et que ces derniers sont « en premier lieu aux côtés de la population ». Les FSI affirment par ailleurs que la vidéo qui circule a été « tronquée ». « Le jeune homme qui était assis a agrippé la jambe de l’officier et lui a adressé des propos injurieux, ce qui a poussé l’officier à réagir spontanément après avoir été insulté, surtout qu’il représente un service de sécurité et que l’incident s’est produit pendant l’exercice de ses fonctions », indique le communiqué.

« Le comportement du journalier aurait dû nécessiter des mesures judiciaires, mais nous ne l’avons pas interrogé pour que les choses ne dégénèrent pas à EDL, car la mission principale des FSI était de garder le service clients ouvert, ajoute le communiqué. Les FSI assurent se conformer aux principes des droits de l’homme et respecter la liberté d’expression et vont ouvrir une enquête sur cet incident par souci de transparence. »

Interrogé par L’Orient-Le Jour, le directeur de l’association Legal Agenda, Nizar Saghiyé, a pour sa part critiqué le comportement de l’officier et appelé à respecter coûte que coûte la dignité du citoyen. « L’officier n’a pas le droit de gifler un citoyen et lorsqu’il se justifie en disant qu’il a été insulté, c’est encore pire, puisqu’il a utilisé son autorité à des fins personnelles. De plus, il n’a pas le droit de faire sa propre justice », a souligné M. Saghiyé.

« La loi prévoit des sanctions à cet égard, mais le premier obstacle est le parquet. Il prend rarement la défense de la population. Si la procédure suit son cours, l’officier pourrait passer devant le tribunal militaire, qui malheureusement sera probablement de son côté », a-t-il poursuivi, avant d’ajouter : « Nous allons présenter une note au procureur général près la Cour de cassation pour détailler les raisons pour lesquelles la cour doit suivre cette affaire. »

« Les forces de sécurité ne peuvent pas se laisser aller à ce genre de réactions ;

elles sont entraînées à se maîtriser vu qu’elles travaillent dans des circonstances difficiles. La dignité du citoyen doit être préservée » , a conclu M. Saghiyé.



Une vidéo montrant un officier des Forces de sécurité intérieure giflant un journalier d’Électricité du Liban a fait le tour des réseaux sociaux le week-end dernier et créé une vaste polémique. Un sit-in est prévu ce matin, à 9h, devant les locaux d’EDL à Beyrouth en appui à Hassan Akl et pour demander la régularisation de la situation des journaliers. Ces derniers réclament...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut