Une édition 2018 sous le sceau des anniversaires

Des centaines de bougies soufflées… L’édition 2018 de Rétromobile, le plus grand Salon européen consacré aux voitures anciennes et de collection, qui s’est tenu à Paris en fin de semaine dernière, a été marquée par de nombreux anniversaires.

En premier lieu, celui de Renault. Le constructeur français a célébré ses 120 ans, exhibant plusieurs de ses modèles illustres : une type B de 1900, une type D de 1901, un modèle de compétition de 1903 ou encore une Limousine de 1907 ayant appartenu à la famille de Bourbon Parme. De son côté, la Citroën 2 CV – la plus emblématique des voitures françaises – célébrait ses 70 ans. La « Deuche » ou « Deudeuche », comme familièrement surnommée, dont le cahier des charges stipulait qu’elle devait notamment pouvoir traverser un champ avec un panier d’œufs sans en casser un seul, avait été dévoilée en 1948 sous la verrière du Grand Palais, à Paris. Pour l’occasion, la marque aux chevrons a exposé l’un des rares prototypes datant de 1939 ayant survécu. Chez Peugeot, les gâteaux avaient la forme d’une 203 et d’une 504 : la première fêtait elle aussi ses 70 ans, et la seconde ses 50 ans. Quant à Honda et Porsche, ils ont également célébré leurs 70 printemps.

Parallèlement, plusieurs hommages ont été rendus lors de Rétromobile. Pour le centenaire de la naissance du constructeur Paul Berliet, le Salon a exhibé le « Centaure », ce fameux tracteur routier Berliet 350 qui, par sa modernité préfigurant les modèles du XXIe siècle, fit tant d’effet en 1978 au Salon automobile de Paris. Le pilote français Jean-Pierre Wimille a également été honoré. Peu connu, il avait pourtant remporté les 24 Heures du Mans, à bord d’une Bugatti, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale et a, par la suite, brillé chez Alfa Romeo. Avant de disparaître tragiquement lors d’une course en Argentine.

Le bolide de Johnny déçoit

Mais le clou du spectacle, comme toujours, était la vente aux enchères. Cette année, plus de 80 véhicules d’exception étaient proposés sous le marteau, dont des Ferrari (166 MM Spider et 275 GTB), une McLaren P1 de 2014 et une Maserati MC12 de 2005.

Même si la maison Artcurial a finalement dû se passer de la Ferrari 250 GT Cabriolet de 1958, son joyau absolu, d’autres anciennes de prestige ont atteint de jolies sommes. C’est une Bugatti Type 57C Coupé Atalante de 1938 qui a été vendue au prix le plus élevé, à quelque 2 903 200 euros (frais inclus). Mais toutes proportions gardées, c’est bien la somme atteinte par une Ferrari FXX de 2006 qui a le plus impressionné : avec 2 674 400 euros, elle a fait presque aussi bien que la mythique Bugatti. Une Maserati A6 GCS/53 Spyder Fiandri & Malagoni de 1954 a complété le podium, avec un prix de 2 445 600 euros. Voir cette sportive terminer derrière la FXX constitue en soit une petite surprise…

Cependant, la plus grande déception est venue d’un rarissime bolide italien qui avait appartenu à Johnny Hallyday. Il n’a en effet pas trouvé preneur, a déploré la maison d’enchères RM Sotheby’s. Les offres ont été inférieures au « prix de réserve », montant secret fixé par le vendeur au-dessous duquel la vente ne peut se faire. Le propriétaire garde toutefois la possibilité de céder la voiture de gré à gré à un acheteur si le prix proposé lui convient, a encore indiqué Sotheby’s. Ce bolide était estimé entre 2,5 et 3 millions d’euros, montant supérieur à la cote du marché en raison de l’identité de son illustre premier propriétaire. Il s’agit d’une Iso Grifo A3-C de 300 chevaux, l’une des premières voitures de sport de Johnny Hallyday. Produite à dix exemplaires seulement, la Iso Grifo A3-C a été conçue en 1964 par l’ingénieur automobile Giotto Bizzarrini, un ancien de Ferrari. La carrosserie, en alliage d’aluminium pour l’aéronautique, est signée Bertone. Avec moins de 27 000 km au compteur, l’exemplaire proposé aux enchères avait été acheté en première main par Johnny Hallyday en 1965, puis revendu en février 1966.