Un immeuble s'effondre partiellement à Bourj Brajneh : une fillette et sa mère tuées

Une fillette et sa mère ont été tuées jeudi à l'aube dans l'effondrement partiel de l'immeuble qu'elles habitaient à Bourj Brajneh, dans la banlieue-sud de Beyrouth, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

L'immeuble, appartenant notamment à Mohammad Ali Obeid Anan et composé d'un rez-de-chaussée et d'un étage habité, est situé dans le quartier de Aïn el-Sekké près du siège de la municipalité de cette localité. L'effondrement a coûté la vie à la petite Sally Itani., 7 ans. Sa mère Zeinab Ammar, gravement blessée, a finalement succombé à l'hôpital Rassoul al-Aazam. Son père, Samer Itani, est dans un état critique.

Interrogé par la chaîne LBCI, le président de la municipalité de Bourj Brajneh, Atef Mansour, a confirmé la mort de la fillette et de sa mère et expliqué que le bâtiment en question était vétuste, tout comme de nombreuses habitations du quartier. Il a souligné avoir déjà lancé plusieurs appels afin de consolider ces immeubles.

"Il faut vérifier toutes les habitations (vétustes) au Liban. Ce qui s'est passé est un signal d'alarme à toutes les personnes concernées, nous appelons l’État à assumer ses responsabilités", a de son côté lancé le député Ali Ammar (Hezbollah), qui s'est rendu sur les lieux du drame.

Le secrétaire général du Haut comité de secours (HCS), le général Mohammad Kheir, s'est aussi rendu sur les lieux à la demande du Premier ministre, Saad Hariri. Il a expliqué que le bâtiment qui s'est partiellement effondré avait été construit il y a environ 80 ans. "Ce bâtiment doit être démoli, de même que celui le jouxtant", a-t-il indiqué. Il a également fait savoir qu'il incombait aux municipalités de rénover les immeubles vétustes si le propriétaire n'en est pas capable. M. Kheir a également assuré que l’État se tenait prêt à aider les municipalités dont les revenus sont limités. Le chef du HCS a enfin annoncé que des indemnités seront versées aux habitants de l'immeuble qui s'est partiellement effondré et aux propriétaires des commerces situés à proximité. Des indemnités seront également versées aux proches des deux victimes.

Le syndicat des propriétaires des terrains et des immeubles loués a pour sa part déploré le drame et "a fait assumer la responsabilité à l’État, sachant que l'immeuble qui s'est partiellement effondré appartient à la catégorie des vieux bâtiments dont les propriétaires attendent toujours l'autorisation des autorités pour pouvoir les rénover". Le syndicat, qui a publié un communiqué, a dit "refuser que soit tenus pour responsables les propriétaires du bâtiment en question, alors qu'ils sont eux aussi victimes (...)". "Jusqu'à présent, l’État laisse les propriétaires des vieux bâtiments dans l'incapacité de rénover leurs biens et les tiennent pour responsables en cas de sinistre", conclut le syndicat.

Plusieurs cas d'effondrement d'immeubles, partiels ou complets, ont eu lieu à travers le Liban ces dernières années. Des appels avaient été lancés à plusieurs reprises aux autorités concernées pour qu'elles recensent les bâtiments à risques, mais aucun effort sérieux n'a été effectué sur ce plan. L' incident le plus grave reste l'effondrement d'un immeuble résidentiel à Fassouh, dans le quartier d'Achrafieh, le 15 janvier 2012, provoquant la mort d'une vingtaine de personnes.

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