Rechercher
Rechercher

Campus - INTERVIEW

Khalil Hélou : « Dans le domaine de la nutrition, les débouchés sont multiples et assurés »

Fondé en 2002, le département de nutrition rattaché à la faculté de pharmacie de l’Université Saint-Joseph reste peu connu. Pour en savoir plus sur ce département qui offre un large éventail de formations et de débouchés, rencontre avec son directeur depuis sa création, le professeur Khalil Hélou.

Le département de nutrition rattaché à la faculté de pharmacie de l’Université Saint-Joseph, dirigé depuis sa création en 2002 par le professeur Khalil Hélou, offre un large éventail de formations très demandées par le marché du travail.

Pouvez-vous nous donner un bref aperçu du département de nutrition de l’USJ ?
Ce département a été créé à l’initiative de l’ancienne doyenne de la faculté de pharmacie, la professeure Dolla Sarkis, aujourd’hui vice-rectrice à la recherche à l’USJ. J’étais à ses côtés. C’est un département diplômant. Les étudiants sont recrutés après le bac, sur concours ou sur dossier. Les demandes d’admission se font normalement au mois de janvier. La première étape de la formation est une licence de trois années d’études selon le système de crédits européens ou eurocrédits. Nous offrons ensuite à nos étudiants trois mastères : en nutrition humaine, en nutrition et physiologie du sport et en technologie alimentaire.
On compte 130 étudiants environ, parmi lesquels il y a une majorité de filles, comme un peu partout dans les facultés au Liban. Le département recrute en moyenne 25 étudiants par année. Nous avons la capacité de recruter le double, mais nous nous suffisons de ce nombre pour maintenir notre niveau.

Qui dispense les formations ?
Nous avons une cinquantaine de professeurs, certains en commun avec les facultés de médecine et de pharmacie. Les dix membres du conseil du département sont engagés chacun dans deux projets de recherche au moins : en gériatrie, sur la vitamine D, sur l’obésité, sur l’amélioration de la qualité du pain…
En ce moment, nous menons des recherches sur les margines ou déchets de la pression de l’huile, en collaboration avec l’université de Poitiers. Notre département avance dans la recherche avec des dizaines de publications dans des revues internationales. Par ailleurs, nous participons à des congrès mondiaux. Lors de l’un des derniers événements internationaux auxquels nous avons pris part, organisé au Japon sous le thème principal : « Des polluants de l’environnement chez l’homme », nous avons reçu le prix d’excellence pour notre travail.

Pourquoi ce département est-il rattaché à la faculté de pharmacie ?
La nutrition est une science nouvelle. Elle figurait comme un petit détail dans les études médicales. En pharmacie, on lui accordait un peu plus d’importance car les pharmaciens traitent avec les vitamines minérales, l’alimentation des nouveaux-nés, les aliments enrichis. Ne pouvant se constituer en faculté indépendante, le département a été rattaché à l’agriculture au sein de la majorité des universités du monde, à l’heure où celle-ci était en plein essor. Mais, progressivement, on s’est rendu compte que la nutrition fait partie de la médecine préventive, un sujet qui relève davantage du corps médical. Pour cela, à l’USJ, nous avons choisi de rattacher la nutrition à la faculté de pharmacie.

Quelles sont les particularités de vos formations ?
Au Liban, le master en nutrition et physiologie du sport n’est offert qu’à l’USJ. Il est d’ailleurs peu répandu de par le monde. Le master en technologie alimentaire est en lien avec l’industrie agroalimentaire, un domaine extrêmement vaste. Ces trois masters sont donnés au département où nous recevons aussi des étudiants en provenance d’autres universités du Liban.
Quant à la formation en ingénierie alimentation et santé, un domaine d’avenir, nos licenciés sont admis sur titre en quatrième année à l’université Lasalle Beauvais où en deux ans ils obtiennent un diplôme d’ingénieur en alimentation et santé. Nous avons déjà entre 80 et 90 diplômés. Des échanges se font entre notre département et l’université de Beauvais. Des profs de Lasalle viennent donner des cours chez nous et vice versa. Cette dernière formation est primordiale pour faire face aux défis alimentaires du XXIe siècle.

Et les débouchés ?
Les débouchés sont multiples et assurés. Dans les unités de production de l’industrie agroalimentaire pour la qualité, la recherche, le développement et le marketing. Dans le domaine de la salubrité alimentaire : contrôle des denrées, de la cuisine, de la cuisson, sur les tables. Dans les minoteries et boulangeries… De nombreux postes d’officiers de santé ont été créés après une campagne menée par le ministre Bou Faour. Il existe, de même, plusieurs laboratoires de contrôle alimentaire, le plus important étant l’Institut de recherche industrielle (IRI) créé en 1960 et le seul certifié. C’est un service autonome relevant du ministère de l’Industrie. Plusieurs de nos diplômés y travaillent, d’autres ont intégré le laboratoire de l’USJ.
Je suis en contact avec tous les anciens et nous n’avons pas de diplômés sans emploi. Ils sont enseignants dans presque toutes les universités du Liban. Ils occupent les plus hauts postes relatifs à la nutrition dans l’administration publique, aux ministères de la Santé, de l’Industrie et du Commerce, au service de protection du consommateur. Plusieurs sont chefs de service de nutrition dans les hôpitaux, sans parler de ceux qui brillent à l’étranger, dans les pays arabes et en Occident.

Les diplômés en nutrition peuvent-ils travailler dans le domaine de la diététique ?
Pour devenir diététicien, d’autres conditions sont à remplir après la licence ou le master en nutrition. Selon la loi libanaise, il faut faire de 6 à 8 ou même 12 mois de stage hospitalier en diététique hospitalière, sous la supervision du sponsor de l’université. Nous sommes conventionnaires avec 17 hôpitaux. Il faut ensuite présenter l’examen de validation du stage à l’université puis le colloquium de diététique à l’issue duquel un décret du ministère de la Santé autorise la pratique de la profession sur le territoire libanais.


Lire aussi

Georges Merhej, l’ambitieux travailleur

« Course pour une bourse » à l’USEK

Quand l’art et les artistes s’invitent en classe à l’UL

Pouvez-vous nous donner un bref aperçu du département de nutrition de l’USJ ? Ce département a été créé à l’initiative de l’ancienne doyenne de la faculté de pharmacie, la professeure Dolla Sarkis, aujourd’hui vice-rectrice à la recherche à l’USJ. J’étais à ses côtés. C’est un département diplômant. Les étudiants sont recrutés après le bac, sur...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut