Avec une édition spéciale d’un jour, « an-Nahar » réaffirme sa pérennité

Il y avait du remue-ménage hier, dans les locaux de notre confrère an-Nahar, au centre-ville. Le journal s’apprête à accueillir un événement majeur aujourd’hui, prélude à une édition spéciale qui paraîtra demain 8 février : sous le thème Ensemble pour bâtir une nation, des contributions de plus de 200 personnalités seront publiées, sous la houlette du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, rédacteur en chef d’un jour. Des personnalités venues des mondes de la politique, de l’économie, des médias, de la société civile, du sport, des arts de toutes sortes, des blogs, des start-up, de la mode… 

Nayla Tuéni, PDG d’an-Nahar, explique à L’Orient-Le Jour que l’objectif primordial de cette initiative est de montrer à tous ses invités, de quelque bord qu’ils soient, la difficulté d’exercer le métier de journaliste. « Le message que nous voulons véhiculer, c’est que ce métier doit être préservé à tout prix, dit-elle. Le travail d’un journaliste suppose beaucoup d’investigation, de transparence, d’objectivité, de vérification des données… » L’autre objectif est en phase avec le thème même de l’événement : comment chacun peut être impliqué dans la reconstruction de la nation, et dans la redynamisation du sentiment d’appartenance au pays. 

Sur le choix du gouverneur de la BDL comme rédacteur en chef, elle souligne que « c’est une personnalité qui donne de la crédibilité à cette initiative, étant à égale distance de tous. N’étant pas un homme politique, Riad Salamé représente une référence qui fait l’unanimité, capable de rassembler les gens autour de lui ».

M. Salamé sera au centre de l’événement qui doit se tenir aujourd’hui au Nahar : il mettra sa touche personnelle à la maquette, à la une, au titre principal de l’édition. « Nous recréons l’atmosphère d’une réunion de rédaction, au cours de laquelle M. Salamé pourra discuter avec les rédacteurs », poursuit Mme Tuéni. L’événement sera retransmis sur le web, avec une couverture live sur Facebook, il sera donc entièrement filmé. 

« Les médias traditionnels, source fiable » 

Le journalisme reste au cœur de cette initiative, à un moment où toute la presse traverse des moments difficiles. Est-ce qu’un tel événement est conçu comme une impulsion au journal papier ? « C’est un nouvel élan autant pour le papier que pour le web, et notamment pour le nouveau service premium que nous avons lancé, qui est un service payant, explique Mme Tuéni. Le public ne comprend pas toujours pourquoi il faut payer pour accéder au site web d’un journal, mais c’est finalement comme acheter l’édition papier ! Et puis les tarifs restent très accessibles. » Elle poursuit : « Il est indispensable de préserver les médias traditionnels. Je ne dis pas que les réseaux sociaux ne sont pas importants, mais le public a tendance à s’y fier énormément, or les informations qu’on y trouve ne sont pas de source sûre. » 

À la question de savoir ce qu’elle attend de cette initiative, Mme Tuéni rappelle qu’an-Nahar est passé par des difficultés économiques. « On peut affirmer aujourd’hui qu’an-Nahar va se perpétuer, qu’il ne va pas fermer ses portes. Nous avons mis en marche un processus qui comprend le papier – qui va donc continuer de paraître –, le site web, le service premium, le an-Nahar TV, avec ses interviews diffusées sur Facebook, ainsi qu’un nouveau produit baptisé Sayhat, un site d’information qui s’adresse aux jeunes, sans oublier le site en anglais. » 

Rendez-vous donc ce soir à 17 heures dans les locaux d’an-Nahar.

Pour mémoire

Azouri menace « an-Nahar » de saisie conservatoire si les salaires des journalistes demeurent impayés

Hamadé : Si Ghassan Tuéni était vivant, il aurait appelé à « laisser “an-Nahar” vivre »