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Liban - Libertés

Les interrogations autour de l’arrestation de Ziad Itani se multiplient

Pour Achraf Rifi, l’arrestation du comédien est le fruit d’une erreur.

Ziad Itani.

L’affaire du comédien Ziad Itani, arrêté le 23 novembre 2017 et accusé de collaboration avec Israël, est restée entourée de mystères jusqu’à présent non éclaircis.
Après l’onde de choc provoquée par son arrestation, notamment dans les milieux culturels, artistiques et politiques, l’affaire est revenue sur le devant de la scène dimanche soir. Lors d’une émission sur la chaîne al-Jadeed, l’ancien ministre de la Justice Achraf Rifi a affirmé que M. Itani est innocent et qu’il a été injustement arrêté. M. Rifi a par la suite révélé que la personne visée était en fait un journaliste proche de lui, du même nom, responsable du site Ayoub News. « Un responsable politique a essayé en vain de transférer le dossier d’un service de sécurité à un autre plus objectif », a également révélé M. Rifi.

Une source a assuré à L’Orient-Le Jour qu’un autre responsable politique s’est opposé catégoriquement au transfert de ce dossier au service des renseignements des Forces de sécurité intérieure.


(Lire aussi : Les menaces sécuritaires qui pèsent sur le Liban)


Le 27 janvier, le journaliste Fidaa Itani avait publié sur son blog « Godot told us » trois articles consacrés à l’affaire du comédien Ziad Itani, intitulés « Pauvre Ziad », « Comment Ziad Itani est-il devenu un traître ? » et « Qu’a-t-il dit au juge d’instruction ? ».
Dans sa « trilogie », le journaliste raconte l’histoire de Ziad Itani.
« Dans ce qui suit, je vous raconte l’histoire de Ziad Itani que personne jusque-là n’a racontée. Toutes les histoires, dans lesquelles les auteurs le condamnent ou compatissent avec lui, ne sont pas fondées. Pendant les derniers mois, les données suivantes ont été recensées et elles sont écrites ici telles quelles », a écrit le journaliste dans un sous-titre qui a précédé chacun des textes des trois articles.

Plusieurs éléments qui n’ont rien à voir avec la question de la collaboration avec Israël pour laquelle le comédien a été arrêté figurent dans la version proposée par le journaliste Fidaa Itani. L’élément le plus marquant serait l’affaire de la destitution de l’ancienne directrice du bureau de lutte contre la cybercriminalité au sein des Forces de sécurité intérieure, Suzanne Hajj. « Ziad Itani a pris une capture d’écran du tweet de Suzanne Hajj pour lequel elle a été démise de ses fonctions et l’a tout de suite envoyée au conseiller de l’ancien ministre Achraf Rifi, Assaad Béchara », a écrit Fidaa Itani dans son deuxième article. Toujours selon le blogueur, Mme Hajj avait assuré que le journaliste Ziad Itani, responsable du site Ayoub News, avait envisagé de publier la capture d’écran après avoir coordonné avec une autre personne.


(Pour mémoire : Femmes du Mossad au Liban : retour sur les histoires les plus connues)


Nombreuses sont les interrogations suscitées par l’amalgame entre l’affaire de la destitution de Suzanne Hajj et celle du comédien. Une source estime que cet élément en particulier jalonne l’affaire de doutes et d’interrogations. « Ziad Itani a-t-il été interrogé sur l’affaire Suzanne Hajj ? Si oui, pourquoi ? Et quel serait le rapport entre les deux affaires ? » ajoute la source. Interrogée sur ce sujet par L’OLJ, le colonel Suzanne Hajj a affirmé ne pas être au courant des articles publiés par Fidaa Itani. Il convient de rappeler qu’après ses aveux présumés relatifs à la surveillance de personnalités politiques pour le compte d’Israël, selon un communiqué du service de la Sécurité de l’État, Ziad Itani s’était par la suite rétracté, niant les accusations portées contre lui.
La Rencontre de Saydet al-Jabal a elle aussi estimé que l’arrestation du comédien suscitait de nombreuses questions et a appelé les autorités concernées à prendre la décision de l’incriminer s’il y a des éléments constitutifs du crime, ou de l’innocenter et de l’acquitter. Le lendemain de l’arrestation de Ziad Itani, le coordinateur général du 14 Mars et ancien député Farès Souhaid avait regroupé dans un même tweet les noms de Ziad Itani, Fidaa Itani, Marcel Ghanem et Ahmad al-Ayoubi, pour ensuite écrire : « Non à l’État sécuritaire. » M. Souhaid avait mis en garde contre « un glissement vers un État sécuritaire qui rappelle les mandats de l’ancien président de la République Émile Lahoud, ou encore l’époque de la tutelle syrienne. L’arrestation ou l’émission de mandats d’arrêt contre nombre de journalistes et d’artistes en l’espace de 10 à 15 jours seraient-elles une pure coïncidence » ?

Pour une réouverture de l’enquête
Joint au téléphone par L’Orient-Le Jour, le président de l’association Life pour les droits de l’homme, l’avocat Nabil Halabi, affirme posséder des informations selon lesquelles Ziad Itani aurait été victime de torture. « Tous les aveux et les données livrés par le comédien ne peuvent être pris en considération parce qu’il a été soumis à la torture », a estimé M. Halabi, avant d’ajouter : « Il faut qu’il y ait une réouverture de l’enquête, d’autant que le Liban a ratifié la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, et il faut également transférer le dossier à un service de sécurité qui soit spécialisé dans les enquêtes en cybercriminalité, puisqu’il est accusé de communication avec l’ennemi. »

M. Halabi a également dénoncé la fuite du secret de l’instruction dans certains organes de presse, « qui constitue un délit en soi et qui doit faire l’objet d’une enquête ». Quant aux articles publiés par Fidaa Itani, l’avocat estime que ces textes doivent faire l’objet d’une dénonciation auprès du parquet qui, à son tour, est censé enquêter sur ces données.


Pour mémoire

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L’affaire du comédien Ziad Itani, arrêté le 23 novembre 2017 et accusé de collaboration avec Israël, est restée entourée de mystères jusqu’à présent non éclaircis. Après l’onde de choc provoquée par son arrestation, notamment dans les milieux culturels, artistiques et politiques, l’affaire est revenue sur le devant de la scène dimanche soir. Lors d’une émission sur la...

commentaires (4)

incompetence ? desinformation ? intoxication ? faits d'ordre crapuleux? corruption ? ALL OF THE ABOVE ? UN FLOU AUQUEL on est habitues,MAIS au CAS OU Z. ITANI SERAIT INNOCENTE DEMAIN on doit nous attendre a - pour le moins les excuses des ministres de la justice & de la defense, mais aussi celui de l'interieur EN LEUR NOM PROPRE & au nom du PEUPLE LIBANAIS.

Gaby SIOUFI

10 h 39, le 04 mars 2018

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Commentaires (4)

  • incompetence ? desinformation ? intoxication ? faits d'ordre crapuleux? corruption ? ALL OF THE ABOVE ? UN FLOU AUQUEL on est habitues,MAIS au CAS OU Z. ITANI SERAIT INNOCENTE DEMAIN on doit nous attendre a - pour le moins les excuses des ministres de la justice & de la defense, mais aussi celui de l'interieur EN LEUR NOM PROPRE & au nom du PEUPLE LIBANAIS.

    Gaby SIOUFI

    10 h 39, le 04 mars 2018

  • UN AMALGAME DE POUR ET DE CONTRE... MAIS IL SEMBLE QUE L,INCOMPETENCE A PREVALU DANS CETTE AFFAIRE...

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    09 h 05, le 06 février 2018

  • TO ALL THE LEBANESE PEOPLE : READ ABOUT THIS INJUSTICE IN LEBANON . THANK YOU

    LAWSON KASSHANNA

    03 h 50, le 06 février 2018

  • WE HAVE A DREAM OF JUSTICE FOR LEBANON

    LAWSON KASSHANNA

    03 h 44, le 06 février 2018

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