Le plus amusant dans les républiques peau-de-bananières c’est leur capacité à produire des excités de base, qui se croient obligés de défendre bec et ongles les âneries débitées par leur patron, et des adversaires toujours prompts à faire la fête à deux ou quatre roues dans les quartiers de la ville, en fichant la trouille au riverain de la communauté d’en face.
Sous-fifres obséquieux ânonnant les insultes du Maître, son plat du jour, ses flatulences ou raclures en rogne toutes dents dehors tirant et cliquetant de la kalach, au milieu des désœuvrés vautrés devant les réseaux sociaux qui boivent ces événements à grandes gorgées gloutonnes.
Sachant conjuguer à merveille le verbe lécher à l’arabe singulier, tous sont prêts à larguer femme, enfants, veaux, vaches, cochons, couvées pour s’en aller en pèlerinage dans une manif, guettant une bribe, une onomatopée, une diphtongue de leur Phénix, un peu comme si c’était le pape à son balcon. La vie est belle ! Allez, une dernière tournée de « Istiz voyou » et de « Mort au Basileus », avant que l’intermittent du neurone n’aille regarder, narguilé au bec, les autres neuneus de la politique, le soir à la télé. Prions pour que le destin des deux demi-dieux vedettes de la semaine soit aussi brillant que leurs chaussures sont cirées…
Le pompon de l’histoire est que ces saillies servies avec tendresse font porter le chapeau de l’avenir du gouvernement à ce beau couple de parangons de la modernité, de la démocratie et de l’alternance politique. On devrait d’ailleurs rendre payant ce genre de singerie, ça renflouerait les caisses des partis et autres courants, qui redoubleraient alors d’efforts en matière de culte niais et grotesque de la personnalité pour rameuter encore plus d’adorateurs. Bref, un denier du culte pour têtes de cultes.
Mais le plus dur pour l’idolâtre, c’est quand les deux Maîtres retourneront leur caleçon fatigué et qu’après des semaines d’invectives, on les verra se rouler une pelle et se peloter devant les photographes. Pourquoi faire léger quand on peut faire gros?
Alors orange ou vert ? Qu’importe, du moment où une large gamme de couleurs reste encore disponible, parmi lesquelles des agités du bulbe sont toujours prêts à s’entretuer pour choisir le ton approprié.
Rendez-vous à la prochaine bronca, quand la quasi-totalité du landernau politique se lancera à nouveau dans la gadoue. À ce rythme, ce n’est plus le couteau qu’on remue dans la plaie, mais la brosse à récurer dans la cuvette des WC.
gabynasr@lorientlejour.com
La photo de la réunion de Hadath entre les cravatés et les sans-cravates m'a fait mourir de rire. On dirait que des groupes de personnes gonflent un ballon, le font exploser et qui viennent par la suite se tenir par les mains, bras-levés en plus, pour que tout le monde puisse témoigner de notre unité nationale. Dans l'intervalle l'électeur qui voulait voter pour le changement n'ose plus le faire car son "Zaim" traditionnel est très fort et il sait comme traiter avec les autres. Il a des appuis et une expérience en politique inégalée. Comme Il est rassurant de voter comme avant, pour les mêmes !!
17 h 40, le 02 février 2018