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À La Une - conflit

Des entités basées au Liban démentent être liées au programme chimique syrien

Récemment sanctionnées par la France, ces entités affirment se tenir prêtes pour une bataille judiciaire.

Un Syrien portant un masque à oxygène dans un hôpital après une présumée attaque au gaz menée par le régime syrien contre la ville rebelle de Douma, dans la Ghouta orientale, le 22 janvier 2018. AFP / HASAN MOHAMED

Des entités et responsables d'entreprises récemment sanctionnés par la France pour leur lien présumé avec le programme chimique du régime syrien ont démenti et affirmé jeudi à l'AFP se tenir prêts pour une bataille judiciaire.

Paris a gelé mardi des avoirs de 25 entités et responsables d'entreprises de plusieurs nationalités soupçonnés "d'alimenter le programme syrien de conception et réalisation d'armes chimiques". L'arrêté peut être contesté dans les deux mois à compter de sa notification.

Ces entreprises font partie de deux "réseaux d'acquisition du Centre d'études et de recherches syrien (CERS), principal laboratoire syrien en charge des programmes chimiques", selon des responsables français.
Cette décision a été prise dans le contexte du lancement d'un partenariat entre 24 pays, dont les Etats-Unis et la France, pour le partage d'informations et l'établissement de listes de personnes impliquées dans l'utilisation d'armes chimiques en Syrie.

Plusieurs de ces entreprises, basées en Syrie, au Liban, en Chine ou en France, sont liées à la famille Katranji, originaire de la province syrienne de Hama.
Amir Katranji, l'un des individus syriens sanctionnés et dont l'entreprise basée à Beyrouth Electronics Katranji Trading (EKT) a également été mise au ban, a affirmé qu'il "n'avait rien à voir avec (les produits) chimiques".
"Nous n'avons rien fait de mal. Nous n'avons jamais travaillé avec (de l'équipement) militaire", a-t-il dit à l'AFP à Beyrouth, précisant que la société avait engagé un avocat.
Ses frères Houssam et Maher sont aussi ciblés par le gouvernement français, tout comme deux filiales d'EKT, NKTronics et SmartPegasus.


(Lire aussi : Armes chimiques en Syrie : mobilisation à Paris, Washington accuse la Russie)


Sami Ballout, le propriétaire d'ABC Shipping, entreprise basée à Beyrouth et sanctionnée elle aussi, a également nié toute implication de sa société dans la mise au point d'armes chimiques. "Cette décision est infondée, je n'ai rien à voir avec ça, je vais entamer une action en justice", a-t-il indiqué à l'AFP. Selon lui, la décision française pourrait être liée à un incident survenu en 2016 lorsque sa compagnie a facilité le trajet de la Chine vers Beyrouth d'un cargo suspecté de se diriger vers la Syrie. L'affaire a été éclaircie et aucune charge n'a été retenue, a-t-il assuré.

Parmi les ressortissants libanais sanctionnés figure Mireille Chahine, qui a affirmé à l'AFP avoir travaillé au département de comptabilité d'EKT. Cinq membres de la famille syrienne Houraniyeh sont également sur la liste.

L'AFP a par ailleurs pu contacter par WhatsApp la société SmartLogistics, dont les bureaux à Beyrouth semblaient fermés et ses deux lignes téléphoniques hors-service. "Nous sommes à Dubaï en train de travailler sur ce dossier, nous embauchons un cabinet d'avocats international, il y a eu une erreur ou un malentendu", a répondu un homme se présentant sous le nom d'Alaa.

Ces entreprises font partie de deux "réseaux d'acquisition du Centre d'études et de recherches syrien (CERS), principal laboratoire syrien en charge des programmes chimiques", selon des responsables français.

Le CERS a déjà plusieurs fois été sanctionné, notamment par le Trésor américain, pour son rôle présumé dans la mise au point d'armes non conventionnelles.

Le régime syrien a encore démenti cette semaine recourir à des armes chimiques dans le conflit qui déchire le pays depuis 2011, après des accusations impliquant ses forces dans une nouvelle attaque chimique contre une enclave rebelle près de Damas. En 2013, après une attaque chimique dans la Ghouta dans laquelle il avait été mis en cause, le régime avait accepté de déclarer et de remettre son arsenal chimique dans le cadre d'un accord supervisé par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques.


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IL FAUT LE PROUVER NON EN PAROLES !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 26, le 26 janvier 2018

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Commentaires (2)

  • IL FAUT LE PROUVER NON EN PAROLES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 26, le 26 janvier 2018

  • Il n’y a pas de fumée sans feu . Et la justice libanaise doit elle aussi aider les français à découvrir ces entités basées au Liban.

    Antoine Sabbagha

    20 h 23, le 25 janvier 2018

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