Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le 19 janvier 2018. Capture d'écran
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah s'est prononcé vendredi contre la décision d'autoriser la projection au Liban du film de Steven Spielberg, "The Post", en raison des positions pro-israéliennes du réalisateur américain.
Lors d'un discours retransmis en direct par la chaîne du Hezbollah, le leader du parti chiite, qui vit dans la clandestinité, a balayé les accusations américaines selon lesquelles sa formation utilise le trafic de drogue pour se financer.
Il écorche le nom de Spielberg
Evoquant le film de Spielberg qui a finalement été autorisé à sortir en salle cette semaine par le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, après un avis d'interdiction de la censure, Hassan Nasrallah a estimé que "la décision qui a été prise sur ce sujet est erronée et nous la rejetons".
Il a rappelé que M. Spielberg figure sur la liste noire du Bureau central de boycottage de la Ligue arabe, pour avoir donné un million de dollars à Israël pendant la guerre de 2006 entre l'Etat hébreu et le Hezbollah au Liban. "Comment peut-on projeter un film tourné par cette personne", s'est-il demandé.
"Que personne ne nous accuse de vouloir nous en prendre à l'art ou de fermer les cinémas. Mais certains, sous prétexte d'encourager l'art ou le cinéma, oeuvrent à la normalisation avec Israël". "Nombreuses au Liban sont les personnes à accepter la normalisation avec Israël, quelques fois avec la permission de certains responsables libanais", a-t-il encore dit.
Le leader du parti chiite a également évoqué le cas de Ziad Doueiri. "Lorsqu'un réalisateur libanais se rend en Israël pour tourner un film ; si cela n'est pas une normalisation, alors qu'est-ce que c'est ?", s'est-il interrogé.
"Je démens ces rumeurs"
Le leader du parti pro-iranien a par ailleurs rejeté les informations selon lesquelles le Hezbollah serait à la tête d'un réseau international de trafic de drogue. "Je démens catégoriquement ces rumeurs", a-t-il indiqué, lors de ce discours à l'occasion du 40ème jour du décès de Fayez Moughniyeh, le père de Imad Moughniyeh, le commandant militaire du parti chiite assassiné en 2008 près de Damas, en Syrie, et en mémoire des six membres du Hezbollah, dont le fils de Imad Moughniyeh, Jihad, tués le 18 janvier 2015 dans un raid israélien sur le Golan syrien.
Réaffirmant son opposition au recours au trafic de drogue, "même contre nos ennemis", le leader du Hezbollah a ajouté que "le trafic de drogue est interdit par l'islam".
Le 11 janvier dernier, la justice américaine a créé une équipe spéciale chargée d'enquêter sur l'utilisation par le Hezbollah du trafic de drogue pour se financer, sur fond de polémique avec l'administration Obama, soupçonnée d'avoir entravé une opération antidrogue pour ne pas nuire aux négociations nucléaires avec l'Iran. Cette annonce intervient alors que Washington tente de lutter contre l'influence de l'Iran et du Hezbollah sur la vie politique libanaise.
Le ministre de la Justice, Jeff Sessions, avait demandé en décembre l'ouverture d'une enquête sur la gestion du projet Cassandra, une opération lancée en 2008 par l'Agence antidrogue américaine (DEA) pour démanteler les réseaux de financement et de blanchiment du Hezbollah. Mais l'administration Obama aurait entravé l'opération afin d'éviter de faire capoter l'accord historique obtenu en juillet 2015 sur le programme nucléaire de Téhéran.
Ligne bleue
Réagissant aux informations autour de la construction d’un mur par Israël le long de la ligne bleue le séparant du Liban, le leader du parti chiite a déclaré que "la résistance se tient aux côtés de l'Etat libanais et l'armée libanaise", appelant Israël à prendre au sérieux la position des autorités libanaises sur ce sujet. "La résistance prendra ses responsabilités", a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la journée, le chef de l'Etat, Michel Aoun, avait critiqué la construction de ce mur , estimant que cela menaçait "le maintien de la paix et de la stabilité dans le sud". Le président libanais recevait à Baabda le commandant en chef de la Force intérimaire de l’Onu au Liban (Finul), Michael Beary.
La Force de l'Onu a été déployée dans le sud du pays dans le cadre de la mise en œuvre de la Résolution 1701 qui avait mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006.
Attentat de Saïda et législatives
Sur un autre plan, le leader chiite a accusé Israël d'être derrière l'attentat à la voiture piégée, survenue dimanche à Saïda,au Liban-Sud, qui a blessé un responsable du mouvement islamiste palestinien Hamas, reprenant les accusations palestiniennes.
"Je tire la sonnette d'alarme: cet attentat est un début dangereux (...) et le gouvernement libanais doit prendre ses responsabilités", a-t-il dit.
L'attentat n'a pas été revendiqué jusqu'à présent. Quelques heures après l'attentat de Saïda, le ministre israélien des renseignements Israel Katz avait démenti ces accusations, affirmant que le responsable du Hamas n'aurait pas survécu à l'attentat si son pays était impliqué.
En outre, Hassan Nasrallah a déclaré que "personne ne veut reporter ou torpiller les élections législatives" prévues en mai prochain. "Nous ne devons pas nous laisser aller à ce genre d'accusations qui alimentent les tensions au Liban", a-t-il dit. Plusieurs formations politiques accusent le CPL, dirigé par Gebran Bassil, de vouloir torpiller la tenue du scrutin en réclamant des amendements à la loi électorale.
"Aucun camp ne doit être marginalisé au Liban, même ceux qui s'opposent à nous. Le pays ne peut fonctionner que par le dialogue, non pas par l'élimination", a conclu sur le sujet le leader du parti chiite.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah s'est prononcé vendredi contre la décision d'autoriser la projection au Liban du film de Steven Spielberg, "The Post", en raison des positions pro-israéliennes du réalisateur américain.Lors d'un discours retransmis en direct par la chaîne du Hezbollah, le leader du parti chiite, qui vit dans la clandestinité, a balayé les...
commentaires (20)
Permettre ou non The Post de Spielberg? Voir ou non The Post? 2 questions importantes mais faciles! Suffit de voir la réponse dans le dictionnaire des éthiques éditions... Moyen âge ou mieux! Aasr Al Jahiliah! Wass'salamou aalaykoum
Wlek Sanferlou
17 h 24, le 20 janvier 2018