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À La Une - Liban

"Affront", "ânes"... la fronde s'amplifie contre le cabinet McKinsey, chargé de restructurer l'économie libanaise

Le ministre de l'Economie répond vertement à Joumblatt.

De gauche à droite : Le leader druze Walid Joumblatt, le ministre de l'Economie et du Commerce, Raëd Khoury, et le député Boutros Harb. Photos Ani

Plusieurs responsables politiques libanais se sont élevés jeudi contre la décision du gouvernement d'engager le cabinet américain McKinsey & Company pour aider l'État à restructurer l'économie, estimant que le pays ne manquait pas de compétences.

 

"Affront aux compétences des Libanais"
Le député Boutros Harb s'est étonné de cette décision, affirmant que la mission de conseil en stratégie de ce cabinet avait été payée "près d'un million et demi de dollars". "Il s'agit d'un affront aux compétences des Libanais qui donne l'impression qu'il n'y a pas au Liban d'organismes dignes et capables d'élaborer un plan de croissance économique pour un pays dont ils connaissent les besoins", indique M. Harb. "Alors que l'on demande à tous de mettre un terme au gaspillage de l'argent public, à la conclusion d'accords douteux, à la corruption et au déficit public, le pays multiplie les contrats signés ne respectant pas la loi et échappant aux organismes de contrôle, comme sur les questions de l'électricité et du pétrole", estimé le député de Batroun, au Liban-Nord.

Le Liban souffre, depuis la guerre civile dévastatrice qui a ruiné ses infrastructures, (1975-1990), d'une dette colossale (près de 145% du PIB, l'un des taux les plus élevés au monde) et d'une corruption endémique.

 

(Lire aussi : La politique monétaire, un sujet tabou au Liban ?)

 

"Ceux qui ont engagé McKinsey sont des ânes"
Plus tôt dans la journée, le ministre libanais de l'Economie et du Commerce, Raëd Khoury, avait répondu du tac au tac au leader druze Walid Joumblatt, qui avait ironisé la veille sur la décision du gouvernement d'engager le cabinet McKinsey.

"N'avons-nous pas d'économistes et de compétences au Liban pour faire appel à McKinsey ? (...) Ceux qui ont engagé McKinsey sont des ânes", avait déclaré mercredi M. Joumblatt dans un entretien à la chaîne locale Future TV.

M. Khoury a réagi à ces propos sur son compte Twitter. "Si les gens intelligents ont essayé mais n'ont pas réussi pendant 28 ans, peut-être que les ânes arriveront à élaborer des plans pour un pays plus organisé et plus respectueux envers ses citoyens et sa jeunesse", a écrit le ministre. "Peut-être des ânes car nous n'avons plus de jeunes à exporter pour qu'ils travaillent à l'étranger et nous transfèrent leurs revenus et parce qu'il n'y a que deux pays dans le monde qui sont plus endettés que nous", a-t-il poursuivi.

 

 

La veille, le ministre de l'Économie avait annoncé s'être entendu avec le Conseil économique et social sur une "feuille de route" pour définir "la stratégie économique" du pays en identifiant les secteurs les plus porteurs.

 

Lire aussi
Roy Badaro : La vision économique avant la politique de gestion

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commentaires (19)

Il y a 18 ans environ, un gouvernement précédent avait engage Arthur D Little pour une même étude; personne n'y a donne suite...

Kettaneh Tarek

08 h 42, le 13 janvier 2018

Tous les commentaires

Commentaires (19)

  • Il y a 18 ans environ, un gouvernement précédent avait engage Arthur D Little pour une même étude; personne n'y a donne suite...

    Kettaneh Tarek

    08 h 42, le 13 janvier 2018

  • Une des rares décisions intelligentes émanant d’un gouvernement libanais depuis 28 ans. Il est important de noter qu’un grand nombre de libanais travaillent chez McKinsey et sont responsables de la région, y compris le Liban. Les experts nationaux (les vrais) sont trop marginalisés par les secteurs publics et privés pour être considérés. Même ci ils l’etaient, il subiraient une importante réduction d’honoraires. Avec une institution comme McKinsey, le marchandage de tapis reste très limité

    Photiades Nicolas

    15 h 20, le 12 janvier 2018

  • ET QUE PEUT-IL STRUCTURER CE CABINET ? AUGMENTER LES INVESTISSEMENTS LOCAUX ET ETRANGERS ? CA NE DEPEND POINT DE LUI ! PROPOSER DES SOURCES DE RENTREES MAGIQUES POUR L,ETAT ? OU LES TROUVER ? IL N,Y A QU,A CONSEILLER DES AUGMENTATIONS D,IMPOTS... CE QUE TOUS LES BUREAUX PAREILS CONSEILLENT A TOUS LES PAYS QUI LEUR FONT APPEL... EN DEUX MOTS : HARO SUR LE BAUDET ! DEVRAIT-ON EN PLUS REMUNERER EN MILLIONS DE DOLLARS POUR SURCHARGER ET ETOUFFER LE BAUDET ? PAUVRE PEUPLE LIBANAIS !!!

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    10 h 03, le 12 janvier 2018

  • IL Y A DES ANES ET DES ANES... LES UNS SONT BLANCS OU GRIS AVEC DES OREILLES LONGUES ET ILS NE SONT PAS DE CHEZ NOUS... ET LES AUTRES SONT GRIS-NOIR OU NOIRS AVEC DES OREILLES TRES LONGUES QUI PENDENT DE LEURS CRANES ET TOUCHENT SOUVENT LA TERRE... ET CES ANES SONT BIEN DE CHEZ NOUS !

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    09 h 49, le 12 janvier 2018

  • je n'irai pas les traiter d'ânes mais incompétents surement il suffit de regarder comment a été géré le dossier de la grille des salaires des fonctionnaires pour constater que les élus n'ont pas été bons mais ceux qui ont préparé le dossier alors là ce sont des nuls

    yves kerlidou

    09 h 18, le 12 janvier 2018

  • Ce qui leur fait peur surtout est que McKinsey ne se laissera pas influencer par des considérations politiciennes, et qu’il dira les vérités que tous essaient de cacher...

    Gros Gnon

    21 h 46, le 11 janvier 2018

  • Le Liban ne manque pas d’experts compétents techniquements c’est vrai, mais il manque cruellement de cabinets de conseils structurés, organisés et indépendants. Se reposer parfois sur des cabinets expérimentés étrangers est une décision sage à condition de mettre en application les recommandations du rapport.

    Ghassan

    21 h 15, le 11 janvier 2018

  • C'est franchement malheureux... J'ai quitté le Liban en 1989, avec une clique politique au pouvoir; et nous sommes en 2017 avec plus ou moins la même clique gouvernante, à quelques choses près... Les mêmes discours niaiseux, obsolètes, insignifiants! Que peut-on espérer avec une léthargie pareille; quelques bruissements rocambolesques (comme aurait dit Gaby Nasr) mais le fond est hélas le même. Libérez le Liban de la politique, et de ces/ses politiciens... les libanais seront à même de remettre leur pays sur les rails de la prospérité... Trop de personnes tout à fait qualifiées ont émigré, faute à ce que ces politiciens ont fait du Liban. Ces personnes-là brillent ailleurs, et assurément souhaiteraient rapporter leur savoir-faire à leur pays d'origine. Que dire de milliers de brillantes personnes toujours au Liban, mais qui n'ont droit à aucune reconnaissance. Laissera-t-on à ce monde-là éduqué, hautement qualifié le temps, la place? Poser la question, c'est y répondre dira-t-on... Au Liban il suffit de regarder les politiciens qui s'accrochent pour comprendre!!! J'aime le Liban, j'y ai sacrifié ma jeunesse, risqué ma vie comme secouriste des années durant, mais ai fini par quitter... J'y reviendrai volontiers... mais pas avant un changement drastique.

    Christian Samman

    19 h 43, le 11 janvier 2018

  • Sur plus de 15 milliards de dollars de dépenses annuelles de l'état libanais (dépenses courantes qui n'ont rien à voir avec les dirigeants, un état a ses dépenses) 1,5 millions de dollars sont alloués à un organisme chargé d'ouvrir les portes des perspectives économiques à court et long terme. Chacun donnera son opinion, pour ou contre .... Mais il y a une réalité qui ne doit échapper à personne. Le bénéfice d'un tel organisme chargé de conseiller l'état dans ses choix, pas seulement oriente le pays dans la bonne direction, mais en plus crédite l'état libanais aux yeux des Banques mondiales qui prêtent l'argent pour accompagner les pays en difficultés dans la construction de ses infrastructures. (le Liban en a besoin cruellement). Également, les pays occidentaux, d'Asie ou autres pays favorisés, quand ils allouent des subventions aux pays tiers se basent aussi sur la fiabilité du pays (en quelque sorte il s'agit d'éviter des subventions à pertes) Conclusion : Avec des cabinets de conseil de renommé mondial, on est gagnant sur plusieurs registres. Tant mieux et espérons que le Liban puisse en bénéficier pleinement.

    Sarkis Serge Tateossian

    19 h 24, le 11 janvier 2018

  • Économie en déclin? Que pourra faire McKynsie et amis contre: un état de guerre permanent, des milices incontrôlées qui ont créer une dépendance sur l'aumône, des politiciens millénaires pour certains qui font plus d'argent que l'état, un spleen constant qui envoie jeunes et moins jeunes vers d'autres cieux pour échapper à ce moyen orient maudit, des réfugiés par centaines de milliers oubliés par le monde et leurs représentants pays... Les réponses sont connues mais les actions manquent... Allah yisseeiid...

    Wlek Sanferlou

    18 h 46, le 11 janvier 2018

  • La competence des libanais de tout bord n'est plus a demontree. Regarder partout dans le monde, les libanais brillent. Sauf en notre cher pays. Non pas que tous les competents sont partis. Loin de la. Si l'on veut redresser l'economie, que l'on arrete et jette en prison AliBaba et ses 128 voleurs. Le pays souffre de la corruption et du vol de l'argent public. Autrement le pays se redressera en moins d'un an.

    sancrainte

    18 h 02, le 11 janvier 2018

  • Cessons le gaspillage de l'argent public, et on n'aura plus d'ânes .

    Antoine Sabbagha

    17 h 42, le 11 janvier 2018

  • LES MEDECINES DE TELS BUREAUX LA OU ILS ONT ETE APPELES NE SONT QUE DES PRESCRIPTIONS D,IMPOTS !

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    17 h 29, le 11 janvier 2018

  • À Harvard on cite une parodie : Le consultant demande au responsable de l’entité à restructurer ; puis-je voir votre montre, le responsable répond pourquoi, le consultant lui dit : pour vous lire l’heure.

    DAMMOUS Hanna

    17 h 02, le 11 janvier 2018

  • Toute ma confiance à McKinsey & Company. Faudrait vraiment, pour l'intérêt du Liban et de ses générations futures, que les Libanais, officiels et autres, cessent de se prendre pour le nombril de l'univers, soit-disant irremplaçables dans tous les domaines. Un peu de modestie s'il vous plaît.

    Remy Martin

    16 h 40, le 11 janvier 2018

  • La réponse a Joumblatt est la meilleures qui puisse être: "Si les gens intelligents ont essayé mais n'ont pas réussi pendant 28 ans, peut-être que les ânes arriveront à élaborer des plans pour un pays plus organisé et plus respectueux envers ses citoyens et sa jeunesse". Tout est dit aux imbéciles de la trempe de Joumblatt et consort...

    Pierre Hadjigeorgiou

    16 h 34, le 11 janvier 2018

  • Qu'ont fait les "économistes et compétents libanais" jusqu'à présent pour relancer l'économie et la prospérité du pays ? Comme dans tous les pays où la corruption généralisée est reine, vous avez en haut les riches et certains responsables qui le deviennent toujours plus, et tout en-bas vous avez le petit peuple qui ne sait pas ce qu'il va manger le lendemain ! Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 20, le 11 janvier 2018

  • Il ne s'agit pas de délaisser les experts nationaux au profit des experts étrangers.... Il s'agit de donner au pays toutes ses chances pour redresser l'économie en identifiant les faiblesses et les points forts du Liban, et en élaborant un programme bien précis dans la règle de l'art suivant un mécanisme bien précis qui a déjà démontré son efficacité sous d'autres cieux. Pourquoi pas le Liban ? Ceux qui pensent, que faire appel à McKinsey est de l'ordre des "ânes" ... manque cruellement d'intelligence (ils m'excuseront) et surtout du respect à ce noble animal qui a fait le bonheur de nos pères et grand-pères en allégeant le fardeau du travail pénible dans nos montagnes du Chouf ou du mont Liban ....durant des siècles. Enfin McKinsey (je ne suis pas leur avocat et je m'en fiche complètement) est présent en France depuis plus de 50 ans et bon nombre d'institutions, de groupes ou l'état ont bénéficié de ses services avec succès. Faire appel à un groupe étranger permet tout simplement de travailler sur des dossiers importants et décisifs pour l'avenir du pays en toute objectivité, loin des pressions locales. Il est là probablement, l'intérêt réel de cet apport d'un groupe étranger. Avec une grande affection et un respect à nos experts nationaux que je salue. Bonne chance à l'état il y va de notre intérêt et de celui des futures générations.

    Sarkis Serge Tateossian

    16 h 16, le 11 janvier 2018

  • "Tous les ânes n'ont pas de grandes oreilles." Proverbe danois.

    Un Libanais

    15 h 53, le 11 janvier 2018

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