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Irak : des déplacés seraient rapatriés contre leur gré

Le camp de déplacés irakiens d'Amriyat al-Fallouja, dans le centre de la province d'Anbar, en Irak, le 3 janvier 2018. REUTERS/Khalid al-Mousily

Des civils irakiens recueillis dans des camps de déplacés sont renvoyés contre leur gré dans des zones de la province majoritairement sunnite d'Anbar où leur sécurité ne peut être assurée, rapportent plusieurs dizaines d'entre eux et des membres d'organisations humanitaires.

Les combats contre les jihadistes de l'Etat islamique ont fait plus de deux millions de déplacés, dont le sort dépend désormais du gouvernement, mais les détracteurs du Premier ministre Haïdar al-Abadi lui reprochent de privilégier les préparatifs des élections de mai, à l'occasion desquelles il briguera un nouveau mandat.

Selon eux, les autorités renvoient les déplacés dans leur région d'origine, où ils sont censés voter, afin d'éviter un report du scrutin. Ces rapatriements forcés risquent toutefois d'exacerber l'hostilité de la minorité sunnite à l'égard d'un pouvoir aux mains des chiites, qui a largement contribué à l'émergence de l'EI, en 2014.

Des entretiens avec des travailleurs humanitaires et plusieurs dizaines de résidents des camps d'Amriyat al-Fallouja, dans le centre de la province d'Anbar, ainsi qu'avec des familles contraintes de retourner dans d'autres secteurs de la province, ont révélé que beaucoup y avaient été renvoyés sous la contrainte et que plusieurs avaient même été tués.

Selon les humanitaires, qui se sont tous exprimés sous le sceau de l'anonymat, des camions militaires arrivent à l'improviste dans les camps pour y prendre des déplacés auxquels les soldats laissent une heure pour plier bagage. De 2.400 à 5.000 personnes auraient ainsi été renvoyées de force entre le 21 novembre et le 2 janvier.

Interrogé par Reuters, le général Yahya Rassoul, porte-parole de l'armée irakienne, a nié l'existence de telles méthodes, tout en insistant sur le fait que "les citoyens (devaient) rentrer chez eux", maintenant que l'Etat islamique a été vaincu. "Notre principale préoccupation est la sécurité de nos citoyens, notre travail consiste à protéger les gens", a-t-il ajouté.

Des civils irakiens recueillis dans des camps de déplacés sont renvoyés contre leur gré dans des zones de la province majoritairement sunnite d'Anbar où leur sécurité ne peut être assurée, rapportent plusieurs dizaines d'entre eux et des membres d'organisations humanitaires.
Les combats contre les jihadistes de l'Etat islamique ont fait plus de deux millions de déplacés, dont le sort...