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Liban - Noël Arménien

« L’aventure des Rois mages, c’est la nôtre... »

Icône arménienne de la sainte Nativité.

La communauté arménienne-orthodoxe célèbre aujourd'hui 6 janvier la fête de Noël. Cette fête comprend à la fois l'épisode de la Nativité proprement dite et celle du baptême du Christ (popularisée au Liban sous l'appellation de ghtas), considérés tous deux comme des épiphanies de Dieu. En revanche, selon la tradition occidentale, la fête de la Nativité et celle du baptême ont été dissociées. La fête de la Nativité a été fixée au 25 décembre, alors que la fête du baptême, connue aussi comme la fête de l'Épiphanie, un mot qui signifie en grec manifestation, est restée fixée au 6 janvier. Sous l'influence de l'Église latine toutefois, l'Épiphanie commémore aussi l'épisode de l'adoration des Mages, considéré aussi, comme celui du baptême, comme une manifestation de Dieu, cette fois au monde païen. Mais quelle que soit la tradition suivie, « l'aventure des Rois mages, c'est la nôtre », écrit le grand théologien jésuite allemand Karl Rahner (1904-1984), dans ce texte classique extrait de l'un de ses ouvrages...

 

(Lire aussi : Cocoon, le billet de Médéa Azouri)

 

« Le cœur des Mages s'est mis en route vers Dieu en même temps que leurs pas se dirigeaient vers Bethléem. Ils ont cherché Dieu, mais c'est Dieu qui conduisait leur recherche dès le moment où ils l'ont entreprise. Ils sont de ceux qui, dévorés par la faim et la soif de justice, aspirent vers le Sauveur, et repoussent la pensée que l'homme pourrait, sur la route de sa rencontre avec Dieu, négliger de faire le petit pas qui lui est demandé, sous prétexte que Dieu, lui, doit en faire mille.
Ils le cherchent donc, lui, le Salut. Ils le cherchent au firmament du ciel, mais aussi dans leur cœur ; dans le silence, mais aussi par les questions qu'ils posent aux hommes, y compris aux juifs et à leurs Saintes Écritures. Ils voient une étoile se lever au firmament d'une façon insolite, et voici que, par une douce condescendance de Dieu, leur science astrologique se trouve être le seul moyen de répondre à l'attente de leur cœur innocent.

Ah ! Leur cœur aura bien tremblé un peu lorsque leur science, rejoignant l'idée vague, répandue autour d'eux, que les juifs attendaient un Sauveur, a pris brusquement l'allure d'une exigence pratique, celle d'un voyage très concret à entreprendre. Ils se seront effrayés de leur propre audace ; n'était-ce pas pécher par manque de réalisme et d'esprit pratique que d'avoir pris ainsi au sérieux les nobles conclusions de la raison théorique ?

 

(Pour mémoire : Le « Dayem Dayem » toujours au cœur de la tradition chrétienne orientale)

 

Mais non, ils s'inclinent, ils partent. Et voilà soudain leur cœur plus léger dès le moment où, quittant leur chez-eux, ils ont risqué le saut hardi qui leur était demandé; ainsi en va-t-il toujours de celui qui, ayant tout risqué, se révèle plus courageux que ne l'aurait laissé supposer son existence quotidienne antérieure. Ils empruntent des chemins bien sinueux ; mais, aux yeux de Dieu, c'est justement le seul itinéraire qui mène à lui, dès lors qu'ils le cherchent avec confiance.

La panique les saisit, si loin de chez eux et de leur train-train habituel ; mais ils savent que telle est la condition humaine : perpétuel voyageur, l'homme doit renouveler constamment son horizon et ne s'accrocher nulle part, sous peine de ne trouver, au lieu de sa vraie patrie et de son vrai lieu de repos, qu'un simple campement de voyage. Ils réalisent ainsi de façon existentielle (et non à coups d'idées cérébrales) que la vie est une incessante transformation, et qu'on n'atteint son épanouissement qu'à travers mille renouvellements de soi-même. »

 

Pour mémoire

25 décembre-6 janvier : une même fête christologique avec des colorations différentes

 

La communauté arménienne-orthodoxe célèbre aujourd'hui 6 janvier la fête de Noël. Cette fête comprend à la fois l'épisode de la Nativité proprement dite et celle du baptême du Christ (popularisée au Liban sous l'appellation de ghtas), considérés tous deux comme des épiphanies de Dieu. En revanche, selon la tradition occidentale, la fête de la Nativité et celle du baptême ont...

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NOUS AVONS DES MAGES ET DES PAGES... QUAND NOUS AVONS BESOIN DE SAGES !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 37, le 06 janvier 2018

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Commentaires (2)

  • NOUS AVONS DES MAGES ET DES PAGES... QUAND NOUS AVONS BESOIN DE SAGES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 37, le 06 janvier 2018

  • Joyeux Noël à tous les arméniens dans le monde, à tous les chrétiens du globe et message de paix et de renaissance pour l'humanité entière.

    Sarkis Serge Tateossian

    11 h 18, le 06 janvier 2018

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