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Liban - Fêtes

Le « Dayem Dayem » toujours au cœur de la tradition chrétienne orientale

La fête de l'Épiphanie, appelée Eid al-Daneh dans l'Église maronite, est célébrée le 6 janvier. C'est toute une tradition millénaire qui s'exprime à cette occasion.

Pâte sans levure accrochée à la porte attendant le passage du Christ.

Ce coucher du soleil du 5 janvier n'était pas comme les autres dans les villages libanais. Dès l'arrivée du soir, on apercevait des lampes spécialement allumées devant les entrées des habitations, et cette lumière allait durer jusqu'aux premières lueurs du matin. Les croyants se préparaient pour cette fête de l'Épiphanie qui, à la différence de la tradition occidentale qui fête ce jour-là la visite des trois mages chez l'Enfant Jésus, est une commémoration du baptême du Christ dans le Jourdain.
« Ma femme ne se contente pas d'allumer toute la maison mais, vers minuit, elle allume aussi des cierges et les place tout autour du toit, pour accueillir Jésus », explique Boutros, un grand agriculteur de la région de Jbeil, le diocèse aux cent prêtres maronites.
« Dayem Dayem », entend-t-on crier dans la rue. C'est un souhait signifiant « que ça dure », « que la bénédiction dure ». On reçoit ces mots même sur WhatsApp.
Selon la tradition chrétienne orientale, cette nuit-là, Jésus passe vers minuit, Il bénit les maisons, les personnes et les biens. Comme toute fête, la tradition veut qu'on prépare des gâteaux. Zalabiya, ouwaymet et pâte sans levure accrochée dehors attendant la bénédiction du Sauveur qui la fait monter miraculeusement. Plus tard, durant l'année, les ancêtres l'utilisaient comme levain pour les autres pâtes. Depuis une dizaine d'années, la galette européenne des rois a fait sa grande entrée dans la tradition libanaise. On l'offre maintenant pour cette fête, dans une sorte de syncrétisme socioreligieux.

La messe de minuit
Même sur Twitter, les Libanais célébrant cette fête lancent de vieux dictons, proverbes, concernant ce jour, dont la veille s'appelle populairement Laylet al-Qadr (nuit miraculeuse ou nuit du destin). « Ne dormez pas tôt cette nuit-là, n'oubliez pas d'allumer vos cierges, car Jésus passera et bénira vos maisons », écrit Rima. Quant à l'actrice Carolina de Oliveira, elle dit : « Yalla, c'est le Dayem, ne dormez pas, la pâte sans levain sera fermentée et les arbres s'agenouilleront au passage du Christ. »
Mais l'essence de la fête ne s'arrête pas là, les gens vont participer à la messe de minuit, durant laquelle le prêtre bénit l'eau. « L'une des caractéristiques les plus importantes de l'Épiphanie, explique monsignor Charbel Antoun, vicaire épiscopal à la paroisse Saint-Élysée à Amchit, c'est la descente de l'Esprit Saint. Le baptême de Jésus, puis notre baptême, ont été l'occasion de la venue de l'Esprit Saint et nous devons nous souvenir du jour de notre baptême comme de notre anniversaire! Et le prélat de conclure sa messe de minuit : Dayem Dayem. »

Ce coucher du soleil du 5 janvier n'était pas comme les autres dans les villages libanais. Dès l'arrivée du soir, on apercevait des lampes spécialement allumées devant les entrées des habitations, et cette lumière allait durer jusqu'aux premières lueurs du matin. Les croyants se préparaient pour cette fête de l'Épiphanie qui, à la différence de la tradition occidentale qui fête ce...

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