Notre confrère Marcel Ghanem, animateur de la plus vieille émission politique encore à l'antenne, Kalam el-Nass, devrait comparaître ce matin devant le premier juge d'instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour.
Cette démarche s'inscrit dans le cadre de la procédure lancée par le ministre de la Justice, Salim Jreissati, à l'encontre du journaliste-vedette de la LBCI. Pour rappel, quelques jours après la démission du Premier ministre, Saad Hariri, le 4 novembre dernier, M. Ghanem avait reçu sur son plateau deux journalistes saoudiens qui ont vivement critiqué le régime et de hauts responsables libanais. Le journaliste est aujourd'hui accusé d'avoir « porté atteinte à la dignité du président de la République, Michel Aoun ».
Si les milieux proches du pouvoir réduisent l'interrogatoire de M. Ghanem à une procédure judiciaire, il reste que certains y voient une grave atteinte à la liberté d'expression et de la presse dans un pays qui se veut démocratique.
À la faveur de cette logique, Pierre Daher, PDG de la LBCI, a appelé à un rassemblement populaire ce matin, devant le Palais de justice de Baabda, pour stigmatiser les atteintes à la liberté d'expression.
Joint par L'Orient-Le Jour, M. Daher ne manque pas d'accuser « la classe politique dans son ensemble » de « porter atteinte à la LBCI, et par le fait même aux libertés publiques au Liban ». « Il s'agit d'un camouflet porté aux journalistes, mais aussi au pays dans son ensemble », ajoute-t-il, assurant que « la LBCI continuera à mener la bataille des libertés, en dépit des agissements du pouvoir politique ».
Si certains estiment que l'affaire Marcel Ghanem a fortement secoué les rapports entre la LBCI et le Courant patriotique libre, Pierre Daher fait savoir que des représentants de tous les partis politiques seront présents au rassemblement de ce matin, exprimant, toutefois, « le souhait de voir des aounistes participer aussi ».
De leur côté, les Kataëb ont exprimé leur solidarité avec Marcel Ghanem et la LBCI. Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion de son bureau politique, le parti s'est indigné « des atteintes à la liberté des médias au Liban », indiquant qu'il suivra l'affaire Ghanem « pour préserver les libertés publiques et la dignité des journalistes libres ». Le département des jeunes et des étudiants Kataëb avait d'ailleurs appelé hier à la plus grande participation au rassemblement devant le Palais de justice de Baabda.
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13 h 42, le 04 janvier 2018