Le dossier des déchets ? Biffé. La démission-suspension-pschitt du Premier ministre ? Zappée. La politique de distanciation ? Gommée. En cette fin d'année, le colifichet-cotillons destiné aux Libanais pour faire mumuse est un gros pétard étincelant à double décharge : l'une venant du tandem Barbo-barbichu/Tondu, l'autre issue du binôme Mongénéral/Istiz Nabeuh. Réveillon animé garanti...
Le premier couple, lui, est à cran. Le déplumé de Meerab s'est jeté goulûment sur les chocolats envoyés par son compère, mais il n'a toujours pas digéré les cancans de la Futuroscopie, selon lesquels il aurait un peu trop massé les Saoudiens, déclenchant la bronca avec leur patron. Devant le suspense intenable, les sbires de l'un et de l'autre se sont arrêtés de respirer, ce qui pour sûr fera des économies d'oxygène à la planète.
Un bonheur n'arrivant jamais seul, le deuxième duo est aussitôt entré en scène. Istiz Nabeuh, qui depuis 25 ans a fait de la fonction publique son agence personnelle pour l'emploi, fondant sur tout ce qui passait à proximité de sa convoitise, a eu une quinte de toux en voyant lui filer entre les doigts un décret que son pendentif aux Finances n'a pas cosigné. Mongénéral, qui depuis lulure lui réserve un chien de sa chienne, s'est entre-temps blindé en s'acoquinant avec le Premier ministre, que l'épisode saoudien a rendu fort sympathique à ses yeux. La politique est l'art de l'adaptation.
Ne reste plus qu'à attendre les imbéciles équidistants qui ont du temps à perdre et viendront certainement proposer de rabibocher les anciens complices. Dès lors que les Iraniens et les Saoudiens s'occupent de l'essentiel, tout le reste dégage un tel ennui que nos birbes locaux finissent par se rabattre sur les succédanés subsidiaires de l'accessoire secondaire.
Quant à la population, elle demeure ballottée entre les caprices contradictoires d'une classe politique d'un autre âge, sclérosée dans l'esprit, figée dans le temps, sans autre perspective que de regarder le Liban au fond des aïeux...
Normal : quand la soupe est bonne, les papys ne décrochent jamais.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (7)
Même la Grosse Bertha ne suffit pas pour éliminer les reliques momifiées qui gouvernent depuis 2005. Comme d'habitude, on votera en leurs faveurs en 2018 pour les réélire.
Un Libanais
16 h 58, le 29 décembre 2017