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Moyen Orient et Monde - Jérusalem

Washington va laisser passer l’orage pour présenter son plan de paix

Selon les observateurs, Donald Trump s’est tiré une balle dans le pied en reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël. Photo prise le 21 décembre à la Maison-Blanche Brendan Smialowski/AFP

Attendre que l'orage passe. Les États-Unis pensent rester un médiateur incontournable entre Israéliens et Palestiniens, mais ils se sont compliqué la tâche avec la décision de Donald Trump sur Jérusalem avant la présentation, d'ici au printemps, de leur plan de paix.

« C'est clairement un moment difficile », estime David Makovsky, du Washington Institute for Near East Policy. Mais, relativise l'ex-diplomate jadis impliqué dans le processus de paix, « il y a déjà eu des hauts et des bas avant cela » : « Si j'avais gagné un dollar à chaque fois que quelqu'un a dit "c'est fini, les Américains ont perdu leur rôle de médiateur"... »

Le président américain a rompu, le 6 décembre, avec la position de ses prédécesseurs et avec le consensus international en reconnaissant Jérusalem comme capitale d'Israël. Le tollé contre cette décision unilatérale est venu notamment de la plupart des alliés de Washington, de l'Arabie saoudite à la Turquie en passant par la France et le Royaume-Uni. Selon les observateurs, Donald Trump s'est tiré une balle dans le pied. Car l'homme d'affaires se dit par ailleurs déterminé à relancer le processus de paix moribond entre Israéliens et Palestiniens. Or les Palestiniens ont fait savoir que Washington ne peut plus aspirer au rôle de médiateur. « Nous n'accepterons aucun plan de paix de la part des États-Unis », a martelé vendredi leur président Mahmoud Abbas. Il a aussi refusé de rencontrer le vice-président américain Mike Pence lors de son voyage au Proche-Orient, prévu cette semaine, mais opportunément repoussé à mi-janvier.

La condamnation de la décision américaine a culminé jeudi à l'Assemblée générale de l'ONU avec l'adoption d'une résolution contre la décision américaine. Un « revers cinglant », a dit l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riad Mansour. Selon des sources diplomatiques, les Palestiniens espèrent que ce vote leur permettra de peser lors de la prochaine phase.

 

(Lire aussi : Don Donald, l'édito d'Issa GORAIEB)

 

Jared Kushner, encore...
Car, une fois la tempête passée, Washington compte bien reprendre l'initiative. « Il faut maintenant se concentrer à nouveau sur notre intérêt stratégique », explique Dan Shapiro, ambassadeur en Israël sous l'administration de Barack Obama. « Quelle est la stratégie américaine pour mettre fin à ce conflit, parvenir à deux États ? » demande-t-il sur Twitter.

Au sein de l'administration américaine, on se veut confiant. La décision sur Jérusalem n'aura in fine qu'un impact limité, assurent des responsables, persuadés que les dirigeants du monde arabo-musulman condamnent Washington pour satisfaire leur opinion publique, mais sont prêts à tourner la page. Donald Trump compte sur son beau-fils et proche conseiller Jared Kushner pour réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué. Initialement attendue vers janvier, la présentation du plan de paix de Jared Kushner a dû être repoussée vers la fin du premier trimestre 2018, le temps de laisser retomber la poussière.

Les États-Unis pourront-ils à ce moment-là retrouver leur rôle naturel de médiateur ? Malgré leur hostilité à la décision sur Jérusalem, plusieurs de leurs alliés le pensent. Même si les États-Unis sont pour l'instant « marginalisés » dans ce dossier aux yeux du président français Emmanuel Macron, son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s'est montré rassuré en début de semaine à Washington d'apprendre que Jared Kushner entendait bien présenter prochainement son « initiative ».

Après le vote de jeudi, « il est plus important que jamais de rassembler la communauté internationale autour des paramètres agréés du processus de paix, ce qui inclut bien sûr les États-Unis dont chacun sait le rôle et le poids particuliers sur ce dossier », a déclaré l'ambassadeur de France à l'ONU François Delattre. Quand Jared Kushner et l'émissaire américain Jason Greenblatt présenteront leur plan, « les Palestiniens vont devoir le prendre au sérieux », estime David Makovsky. D'autant, explique-t-il, que Donald Trump a aussi dit des choses censées les satisfaire, mais rendues inaudibles par la polémique sur Jérusalem : à savoir que le statut final de la ville, les frontières et les accords de souveraineté dépendront de la négociation finale entre les deux camps.

 

 

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commentaires (3)

Qui s’ en fout... Le lobby juif mène le monde... Le nerf de la guerre, c’est l’hégémonie militaire et surtout économique: ils ont les deux et s’en foutent des théories moralisatrices de peuples opprimés... Puisqu’ils sont des racistes, se considérant le seul peuple élu de Dieu, savent qu’ils seront toujours les mal-aimés quoiqu’ils fassent, ils ne sont intéressés de faire des concessions que s’ils garantissent toujours leur sécurité et suprématie. Comme la loi du plus fort est toujours la meilleure, ils continueront à jouer ce jeu avec le monde entier, et qui m’aime me suive... Ainsi va le monde depuis l’antiquité et rien n’a changé, sauf qu’on est plus sophistiqués et éduqués: tout dépend de quel côté de la barrière on se trouve! Pauvre peuple palestinien, victime de l’histoire!

Saliba Nouhad

18 h 47, le 23 décembre 2017

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Commentaires (3)

  • Qui s’ en fout... Le lobby juif mène le monde... Le nerf de la guerre, c’est l’hégémonie militaire et surtout économique: ils ont les deux et s’en foutent des théories moralisatrices de peuples opprimés... Puisqu’ils sont des racistes, se considérant le seul peuple élu de Dieu, savent qu’ils seront toujours les mal-aimés quoiqu’ils fassent, ils ne sont intéressés de faire des concessions que s’ils garantissent toujours leur sécurité et suprématie. Comme la loi du plus fort est toujours la meilleure, ils continueront à jouer ce jeu avec le monde entier, et qui m’aime me suive... Ainsi va le monde depuis l’antiquité et rien n’a changé, sauf qu’on est plus sophistiqués et éduqués: tout dépend de quel côté de la barrière on se trouve! Pauvre peuple palestinien, victime de l’histoire!

    Saliba Nouhad

    18 h 47, le 23 décembre 2017

  • EN FAIT SUR JERUSALEM TRUMP DIT ET SE DEDIT ! C,EST LA LA NUANCE A SAISIR PAR LES PALESTINIENS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 42, le 23 décembre 2017

  • l'orage passera, les suivants aussi, j'ai bien peur que la palestine sera toujours la, a attendre que ses proprietaires legitimes la reprennent enfin.

    Gaby SIOUFI

    12 h 44, le 23 décembre 2017

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