Les étudiants de la faculté de gestion des affaires publiques de l'Université antonine de Baabda ont organisé une séance de projection d'extraits de films vidéo présentés dans le cadre de la quatrième édition de la Journée internationale de lutte contre la corruption, initiée en collaboration avec la Lebanese Transparency Association (LTA) et Transparency International. L'objectif fixé aux étudiants était de proposer une vidéo d'environ 30 secondes afin de donner plus de portée au message de lutte contre la corruption transmis par la LTA. Les trois meilleures productions ont été récompensées sur base de l'avis d'un jury formé pour l'occasion.
À l'ouverture de la cérémonie, la responsable du département des ressources humaines et du leadership de l'Université antonine, Elizabeth Kassab Sfeir, a notamment déclaré : « La corruption est aujourd'hui liée à tout ce que nous connaissons [...]. Ce cycle est un désastre pour les prochaines générations. » Le cycle en question est celui d'un système qui se regénère chaque jour, rongé par la corruption, dans lequel une personne n'est pas évaluée et estimée sur base de ses compétences ou de ce qu'elle est, mais seulement en fonction de ses contacts. Or le Liban ne peut se développer économiquement et socialement en demeurant dans cette logique. La nouvelle génération est donc la clé qui permet d'espérer une rupture sur ce plan, et l'enseignement supérieur joue ici un rôle capital.
De son côté, le doyen de la faculté de gestion des affaires publiques, Georges Nehmé, a souligné que « la lutte contre la corruption est une lutte pour le changement et cela commence d'abord par la formation des jeunes citoyens ». L'optique est d'inciter ces derniers à signaler avec assiduité les comportements liés à la corruption et à généraliser cette attitude à toute la société.
Les jeunes ayant participé à ce projet sont particulièrement concernés par cette question, dans la mesure où ils sont appelés à devenir les futurs gestionnaires du pays. « La lutte contre la corruption contribue à l'instauration de la stabilité et de la confiance dans notre pays pour toutes les couches de notre société », a souligné M. Nehmé. En effet, le règne du recours aux pistons et aux interventions en coulisses constitue l'un des principaux obstacles à la transparence au niveau des comptes de l'État et à l'amélioration des services publics.
(Pour mémoire : Perception de la corruption : le Liban toujours à la traîne, selon Transparency International)
Le doyen et fondateur de la faculté de gestion des affaires, l'ancien ministre Damien Kattar, a déclaré pour sa part : « Nous pensons que la corruption est devenue un cancer pour la communauté, nous devons donc être innovants dans le combat que nous menons contre cette maladie. »
Les courts extraits vidéo de trente secondes ont donc été axés sur cette lutte en faveur de la bonne gouvernance, en étroite collaboration avec la Lebanese Transparency Association (LTA). « Nous nous sommes dit que le pays est comme une pomme. Alors que tout le monde est en train de la croquer, que resterait-il pour les enfants ? À cause de la corruption, le pays va s'effondrer », commente l'un des membres du groupe d'étudiants ayant gagné le premier prix. Si les corrompus continuent à être corrompus, il faudrait au moins inciter les personnes victimes de cette corruption à dénoncer publiquement de tels comportements et à contacter la LTA. « Si nous n'en parlons pas maintenant, nos enfants seront eux aussi élevés dans la corruption », ajoute fort à propos l'étudiant précité.
Pour mémoire
« La lutte contre la corruption doit commencer par le haut »
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