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Moyen Orient et Monde - Russie

La conférence annuelle de Poutine, un spectacle trop bien rodé...

Comme chaque année, le maître du Kremlin a livré pendant quatre heures ses vues sur une multitude de sujets, face à 1 640 journalistes.

Vladimir Poutine répondant aux questions de divers journalistes hier à Moscou. Alexey Druzhinin/AFP/Sputnik

C'est d'une main de maître que Vladimir Poutine a mené sa conférence de presse annuelle hier. Cet exercice, dont le président russe est friand, aura duré près de quatre heures durant lesquelles il a fait face à 1 640 journalistes. L'événement avait tout d'un show dont il était la star principale, des flashes crépitants aux banderoles, peluches et autres objets susceptibles d'attirer l'attention du président russe et de lui poser ne serait-ce qu'une question.

Ce face-à-face bien rodé avec la presse a eu lieu une semaine après avoir officialisé sa candidature à la présidentielle russe de mars 2018, qu'il est susceptible de remporter. Le maître du Kremlin n'a pas de réelle opposition, comme le lui rappelle Ksenia Sobtchak, accréditée en tant que journaliste de la chaîne de télévision indépendante Dojd, mais également candidate libérale à la présidentielle face à Vladimir Poutine. Elle n'hésite pas à mentionner ses opposants les plus connus, dont Alexeï Navalny, interdit de se présenter au scrutin pour des condamnations en justice qu'il clame être fabriquées de toutes pièces.

« Le pouvoir n'a peur de personne », réplique M. Poutine, tout en refusant de nommer son adversaire, qu'il compare à l'opposant ukrainien Mikhail Saakachvili. « Vous voulez avoir des dizaines de Saakachvili qui courent sur nos places ? (...) Que de tels Saakachvili déstabilisent la situation dans le pays ? » a-t-il lancé. « Vous voulez que nous vivions d'un Maïdan (du nom de la place où a eu lieu le soulèvement populaire à Kiev en 2013) à l'autre ? Vous voulez que nous ayons des tentatives de coup d'État ? (...) Je suis convaincu qu'une majorité de citoyens russes ne le veulent pas et ne le permettront pas », assène-t-il, comme pour clore ce débat une fois pour toutes.

L'absence d'opposants d'envergure est si flagrante que l'une des premières questions posées, trois minutes à peine après le début de la rencontre, concerne son « ennui » sans candidat « viable ». Même Ksenia Sobtchak ne fait pas le poids. Jeune, connue du grand public pour sa carrière de présentatrice d'émissions télévisées populaires, mais légères, et surtout novice en politique, elle n'a aucune chance de l'emporter face à celui qui règne sur la Russie depuis bientôt 18 ans. Elle est d'ailleurs souvent accusée de faire de la figuration : elle est non seulement la fille d'Anatoli Sobtchak, ancien maire de Saint-Pétersbourg et mentor de Vladimir Poutine, elle est aussi la... filleule de ce dernier.

 

(Lire aussi : Moscou bloque le site du mouvement de Khodorkovski)

 

« C'est au peuple américain... »
Autant de raisons, pour l'opposition, de croire que l'homme fort de Russie est derrière la candidature de Sobtchak, ne serait-ce que pour donner un semblant de crédibilité à une élection gagnée d'avance, et pour laquelle il est crédité de 75 % des intentions de vote. Il a tout de même refusé de parler de son programme électoral en profondeur, hier, expliquant que l'occasion ne s'y prêtait pas réellement, mais promettant de se pencher au cours de ce quatrième mandat sur l'éducation, la santé et sur la hausse de la productivité et des revenus, sans plus de détails. « Nous avons une croissance de l'économie, c'est une évidence (...). Nous avons surmonté deux chocs (économiques) : la forte chute des prix de l'énergie et les restrictions externes, les prétendues sanctions (...). Notre développement commence à reposer de plus en plus sur la demande intérieure, ce qui est essentiel pour toute économie », a-t-il souligné. Autant de questions intérieures qui intéressent bien plus le Russe moyen que ses relations avec son homologue américain Donald Trump, rapidement évoquées au cours de la conférence hier.

Il a profité de l'occasion pour nier toute collusion avec l'équipe de Donald Trump à l'époque de sa campagne contre Hillary Clinton l'année dernière, alors qu'une enquête est en cours aujourd'hui aux États-Unis. « Tout cela a été inventé par des adversaires de Donald Trump pour discréditer son travail. Les gens qui font cela nuisent à la politique intérieure des États-Unis », a assuré Vladimir Poutine, selon lequel l'affaire a affecté le réchauffement des relations bilatérales. « Il faut lui demander s'il le souhaite (toujours) ou s'il y a renoncé. J'espère qu'il le souhaite. Nous allons normaliser nos relations et nous allons les développer et surmonter les menaces communes », a promis le chef de l'État russe, en référence notamment au Proche-Orient et à la lutte antiterroriste, avant de louer les réussites de Donald Trump.

« Ce n'est pas à moi d'évaluer le travail du président. C'est aux électeurs, au peuple américain, (mais) nous avons objectivement assisté à des réussites majeures, dans le peu de temps qu'il a passé à son poste. Voyez la croissance des marchés. Cela alimente la confiance des investisseurs à l'égard de l'économie américaine », a-t-il expliqué.

 

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PORTE PAR DES PIEDS ECONOMIQUES D,ARGILE ON N,AVANCE PAS !

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 43, le 15 décembre 2017

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Commentaires (1)

  • PORTE PAR DES PIEDS ECONOMIQUES D,ARGILE ON N,AVANCE PAS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 43, le 15 décembre 2017

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