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À La Une - Conflit

Plainte d'une ONG contre les Emirats pour "crimes de guerre" au Yémen

L'Arab Organization for Human Rights in the United Kingdom, basée à Londres, accuse des mercenaires employés par Abou Dhabi d'avoir utilisé des bombes à sous-munitions et infligé "des traitements inhumains".

"Arrêtez la guerre contre le Yémen", dit cette pancarte brandie lors d'une manifestation. Photo d'archives Reuters

"Attaques contre des civils", "torture", utilisation d'"armes prohibées": une ONG a déposé lundi une plainte pour "crimes de guerre" devant la Cour pénale internationale visant les Emirats arabes unis, qui soutiennent les forces gouvernementales dans la guerre au Yémen.

L'Arab Organization for Human Rights in the United Kingdom, basée à Londres, dénonce des crimes perpétrés par des mercenaires employés par les Emirats arabes unis, pays-clé au sein de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen, a précisé à l'AFP Joseph Breham, avocat de l'ONG.

Ravagé par la pauvreté, le choléra et un début de famine, le Yémen est déchiré depuis 2014 par une guerre qui oppose les rebelles chiites houthis et leurs alliés - les forces restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh - aux troupes loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi. En mars 2015, le conflit s'est aggravé avec l'intervention militaire d'une coalition arabe, menée par l'Arabie saoudite pour aider le pouvoir à chasser les Houthis, soutenus par l'Iran.

Selon le site d'information Middle East Eye, sur 10.000 hommes envoyés par cette coalition, au moins 1.500 auraient été dépêchés par les Emirats pour prendre part aux opérations. "Notre plainte vise des actes perpétrés sur le territoire du Yémen par les Emirats arabes unis qui ne reconnaissent pas la compétence de la CPI", souligne Joseph Breham.

Pour autant, "les auteurs de ces crimes sont des mercenaires. Employés par les Emirats, ils sont venus de Colombie, du Panama, du Salvador, d'Afrique du sud ou d'Australie, des pays qui reconnaissent la CPI. Cette dernière est donc tout à fait compétente pour initier une enquête", ajoute-t-il.

 

(Lire aussi : Arrivée à l'aéroport de Sanaa des premières aides depuis trois semaines)

 

Bombes à sous-munitions
L'ONG accuse ces mercenaires d'avoir utilisé des bombes à sous-munitions, interdites par la Convention d'Oslo entrée en vigueur en 2010.

Ils seraient aussi responsables de nombreuses "frappes aériennes visant des habitations de civils, des hôpitaux ou des écoles". Parmi les plus de 5.000 civils tués depuis mars 2015, près des deux tiers auraient été victimes des forces de la coalition, relevait l'ONU début septembre.

Enfin, les mercenaires auraient infligé "des traitements inhumains" et procédé à "des actes de torture" ou "des exécutions" dans des prisons yéménites sous leur contrôle. D'après l'organisation Human Rights Watch (HRW), les Emirats contrôleraient au moins deux "structures de détention informelles" au Yémen, ce que dément Abou Dhabi. "D'anciens détenus décrivent avoir été entassés dans des conteneurs, recouverts de matières fécales, un bandeau sur leurs yeux, des semaines durant", d'après cette plainte, dont l'AFP a eu connaissance et qui fait état de nombreux cas de "disparitions forcées".

L'ouverture d'une enquête par la CPI reste incertaine: depuis son entrée en vigueur en 2002, la Cour a reçu quelques 10.000 plaintes et très peu ont débouché sur le déclenchement d'investigations. "Si la CPI va plus loin, cela sera la première fois qu'elle engage des poursuites contre des mercenaires", d'après Me Breham. "Cela permettrait d'ouvrir une brèche dans la muraille de l'impunité érigée par certains pays qui ont recours à ces soldats de fortune dont l'utilisation est interdite par les conventions internationales", estime-t-il.

La coalition sous commandement saoudien est régulièrement sous le feu des critiques pour le nombre élevé de victimes civiles et, le 29 septembre, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a décidé d'envoyer des experts internationaux pour enquêter sur d'éventuels crimes de guerre.

Le conflit entre rebelles et forces loyalistes a fait plus de 8.000 morts et plus de 44.500 blessés depuis l'intervention de la coalition en mars 2015. Il a aussi provoqué une crise humanitaire majeure dans ce pays déjà considéré comme le plus pauvre de la péninsule arabique.

 

 

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commentaires (2)

Ohhh l'Orient, quand finiras-tu par retrouver raison ? ---------------------------------------------- Allah! qui me rendra ma redoutable armée? La voilà par les champs tout entière semée, Comme l'or d'un prodigue épars sur le pavé. Quoi! Chevaux, cavaliers, arabes et tartares, Leurs turbans, leur galop, leurs drapeaux, leurs fanfares, C'est comme si j'avais rêvé. O mes vaillants soldats et leurs coursiers fidèles! Leur voix n'a plus de bruit et leurs pieds n'ont plus d'ailes. Ils ont oublié tout, et le sabre et le mors. De leurs corps entassés cette vallée est pleine. Voilà pour bien longtemps une sinistre plaine. Ce soir, l'odeur du sang : demain, l'odeur des morts. Victor Hugo (la Bataille Perdue) "Les orientales"

Sarkis Serge Tateossian

00 h 30, le 28 novembre 2017

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Commentaires (2)

  • Ohhh l'Orient, quand finiras-tu par retrouver raison ? ---------------------------------------------- Allah! qui me rendra ma redoutable armée? La voilà par les champs tout entière semée, Comme l'or d'un prodigue épars sur le pavé. Quoi! Chevaux, cavaliers, arabes et tartares, Leurs turbans, leur galop, leurs drapeaux, leurs fanfares, C'est comme si j'avais rêvé. O mes vaillants soldats et leurs coursiers fidèles! Leur voix n'a plus de bruit et leurs pieds n'ont plus d'ailes. Ils ont oublié tout, et le sabre et le mors. De leurs corps entassés cette vallée est pleine. Voilà pour bien longtemps une sinistre plaine. Ce soir, l'odeur du sang : demain, l'odeur des morts. Victor Hugo (la Bataille Perdue) "Les orientales"

    Sarkis Serge Tateossian

    00 h 30, le 28 novembre 2017

  • OU ETAIT CETTE ONG DURANT TOUTE LA GUERRE ET TOUS LES CARNAGES... 500.000.- +... DE SYRIE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    23 h 45, le 27 novembre 2017

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