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Économie - Rapport

L’entrepreneuriat a toujours le vent en poupe au Liban

Global Entrepreneurship Monitor exhorte, dans son rapport, les décideurs locaux à œuvrer pour réduire l'écart entre les sexes, en termes d'activité entrepreneuriale.

Environ 40,5 % des adultes libanais interrogés par GEM ont confié avoir l’intention d’entreprendre. Photo Rawpixel.com/Bigstock

Déjà très développé, l'entrepreneuriat a de beaux jours devant lui au Liban. Tel est le constat dressé dans le dernier rapport du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) consacré à la zone MENA pour l'année 2016. Selon ce rapport, le taux d'activité entrepreneuriale dans la phase de démarrage (Total Early-stage Entrepreneurial Activity, TEA) au Liban est de loin le plus élevé de la région.

Ainsi, plus d'un cinquième (21,2 %) de la population adulte libanaise est engagée dans un tel processus, contre une moyenne régionale de seulement 5,7 %. Et contrairement à la tendance régionale, plus de 20,1 % des adultes libanais ont des entreprises bien établies contre 6,7 % dans la zone MENA. Les rédacteurs du rapport jugent « particulièrement encourageant » le fait que le taux de TEA et le taux d'activité établie au Liban soient les mêmes, « car cela démontre que les structures de soutien pour les start-up et les nouvelles entreprises au Liban sont efficaces et que la qualité des entrepreneurs en phase de démarrage est bonne ».

Un engouement en perpétuelle progression, puisque environ 40,5 % des adultes libanais interrogés par GEM ont confié avoir l'intention d'entreprendre, contre 38 % dans la zone MENA, qui détient ainsi la proportion régionale la plus élevée dans le monde.

Plus en détail, le rapport souligne que plus de 59,6 % des Libanais perçoivent des opportunités d'entrepreneuriat. Une part largement supérieure à la moyenne régionale (47,5 %), mais aussi à la moyenne nord-américaine (58,1 %). Près de 68 % des Libanais estiment également que les compétences nécessaires sont disponibles au pays du Cèdre, contre 57,2 % dans la zone MENA. Seuls 22,5 % craignent d'échouer dans leur expérience d'entrepreneuriat.

 

(Lire aussi : L’entrepreneuriat social, l’autre vivier de solutions)

 

Manque de profitabilité
Le taux de cessation d'activité, défini par GEM comme le pourcentage d'adultes qui, pour une raison quelconque au cours des douze derniers mois, a décidé de quitter une ou plusieurs activités entrepreneuriales dans lesquelles il était impliqué, est de 7,3 % au Liban. Un niveau supérieur à la moyenne régionale qui est de 6,2 %. Il s'agit « d'un indicateur de la durabilité de l'entrepreneuriat dans une économie » qui, selon les auteurs du rapport, peut renseigner sur le niveau de préparation des entrepreneurs ainsi que sur la qualité de l'environnement des affaires. Les Libanais concernés ont imputé leur cessation d'activité au manque de profitabilité (43,7 %), à une raison personnelle (18,6 %), ou encore à une autre offre d'emploi plus intéressante (11,1 %). Seuls 2,5 % d'entre eux ont pris cette décision suite à une opportunité de vente de leur affaire contre une moyenne régionale de 8,1 %.

La principale ombre au tableau en matière d'entrepreneuriat au Liban concerne les disparités entre les genres. Alors que 26,2 % des hommes ont déclaré avoir une activité entrepreneuriale en phase de démarrage, seules 16,1 % des femmes ont répondu par l'affirmative. « Réduire l'écart entre les genres en termes d'activité entrepreneuriale doit devenir une priorité pour les décideurs politiques », recommandent les auteurs du rapport. En revanche, s'agissant des sources de motivation à entreprendre, on constate que les femmes sont davantage motivées par des opportunités que les hommes (59,8 % des femmes, contre 55,7 % des hommes), tandis que les hommes évoquent plus la nécessité d'entreprendre que les femmes (40,7 % des hommes contre 37,2 % des femmes).

Toutefois, l'entrepreneuriat touche aussi bien les jeunes que les seniors. La part des 18-24 ans de Libanais ayant une activité entrepreneuriale en phase de démarrage est la plus élevée dans la région (18,7 %, contre 9,2 % dans la zone MENA). De même pour les Libanais de 55-64 ans, dont 12 % ont déclaré avoir une activité entrepreneuriale en phase de démarrage, loin devant une moyenne régionale de 6,3 %.

D'un point de vue sectoriel, le commerce de détail se taille la part du lion au Liban, avec plus de 64,9 % des nouvelles affaires en phase de démarrage. Malgré cela, le Liban demeure à la première place régionale en termes d'innovation, avec plus de 58,7 % des entrepreneurs libanais en phase de démarrage qui ont confié développer ou proposer de nouveaux produits qui n'existent pas encore sur le marché. Les auteurs du rapport soulignent les progrès enregistrés par le pays du Cèdre en recherche et développement (R&D), en indiquant que la part du Liban dans la production mondiale a augmenté de 30 % entre 2000 et 2010 à 0,347 pour 1 000. « Un chiffre remarquable compte tenu du nombre limité de chercheurs (1 200 à temps plein) », concluent-ils.


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