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Poings de suspension

Doucement et par petites touches, la capilotade se confirme et le gouvernement de l'ex-barbichu transmuté en barbu ne tient plus qu'à un fil de suspension. Vous aviez naguère aimé Émile 1er le Prolongé ? Vous allez adorer Saad bis le Suspendu.

Le concept est en fait d'une simplicité enfantine. On appelle cela la démission intermittente. Elle variera selon la direction que prendront les prochains bavardages, pompeusement appelés dialogue. Elle permettra aussi au patron du Futuroscope de faire de brusques apparitions au milieu de ses partisans, telle la Vénus de Botticelli sortant nue des eaux, avant de disparaître aussitôt... puis revenir.

Le clou du cirque a été atteint quand le globe-trotter du Sérail a présenté officiellement sa démission. On donne à Baabda deux versions de la réponse faite par Mongénéral à son Premier ministre. Dans la première, il aurait dit : « Tu peux te la carrer là où je pense. » Et dans la seconde : « Je vais te la faire bouffer. » Disons que depuis cet entretien historique, les rapports entre les deux hommes, tout comme la démission, ont fini en échange de poings de suspension...

Et pour corser le tout, il a fallu entre-temps se farcir les discours télévisés interminables du Sayyed Barbu, qui invariablement promet des lendemains chantants tout en se gavant de missiles. Lui, on finira par l'entendre même en branchant un fer à repasser.

Bon, en attendant que le prochain barnum se mette en place, les larbins locaux des uns et des autres pourront toujours occuper leurs loisirs en se flinguant mutuellement par médias interposés. Un charmant tableau qui fait du Liban une bananeraie de poche où la tendresse mutuelle a remplacé les bananes... Une espèce de fondouk grégaire où l'on oscille allègrement entre l'insulte et le pelotage devant les caméras, mais où en même temps on pinaille avec délice sur tel ou tel autre fromage de la République, comme seuls savent le faire les agités de cette Suisse délabrée de l'Orient.

Pour l'heure, le gouvernement est donc provisoirement ressuscité. Avec sa remise sur pied, les Libanais viennent de récupérer un grand vide.

gabynasr@lorientlejour.com

Doucement et par petites touches, la capilotade se confirme et le gouvernement de l'ex-barbichu transmuté en barbu ne tient plus qu'à un fil de suspension. Vous aviez naguère aimé Émile 1er le Prolongé ? Vous allez adorer Saad bis le Suspendu.
Le concept est en fait d'une simplicité enfantine. On appelle cela la démission intermittente. Elle variera selon la direction que prendront les...

commentaires (7)

Mais M. Nasr, vous avez oublié le "tarayyoth"! Au fait, comment traduiriez vous ce mot dans la langue de Molière?

Georges MELKI

16 h 01, le 28 novembre 2017

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Commentaires (7)

  • Mais M. Nasr, vous avez oublié le "tarayyoth"! Au fait, comment traduiriez vous ce mot dans la langue de Molière?

    Georges MELKI

    16 h 01, le 28 novembre 2017

  • Cher Gaby, vous avez omis de souligner que l'ex-barbichu avait conduit lui-même sa voiture pour aller à Baabda avec, assis à sa droite, Istiz Nabeuh ! Le loup peut-il s'asseoir à côté d'un agneau sans le bouffer ? La réponse est chez De La Fontaine.

    Un Libanais

    16 h 12, le 24 novembre 2017

  • Gaby: le plus clair et le plus pertinent des journalistes. Santé!

    Wlek Sanferlou

    13 h 28, le 24 novembre 2017

  • Vous lire Mr nasr est un plaisir...merci pour cet article cible objectif tres agreable...merci,,,

    Soeur Yvette

    11 h 37, le 24 novembre 2017

  • Gaby Nasr vous avez un style plaisant à lire , vous jou z sur les mots d'une manière adorable quoique vous flagellez vos personnages ! J'ai beaucoup apprécié MA I S de grâce ne tuez pas en nous tout optimisme !

    Samira Fakhoury

    10 h 59, le 24 novembre 2017

  • FORMIDALE ! MAIS LES DEUX DERNIERES LIGNES SONT GENIALES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 16, le 24 novembre 2017

  • Bien dit et vous avez bien résumé dans votre style sarcastique et votre verve humoristique unique la situation loufoque, et tragi-comique de notre pauvre république bananière et comme une cerise sur ce gâteau puant, vous dites si bien: « on vient de récupérer un grand vide... » Tout autre commentaire serait inutile!

    Saliba Nouhad

    02 h 23, le 24 novembre 2017

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