Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, prend l'avion aujourd'hui en fin de journée pour Riyad, où il doit être reçu par le roi Salmane et le prince héritier Mohammad ben Salmane, et rencontrer le Premier ministre, Saad Hariri, dont la présence dans la capitale saoudienne, depuis samedi 4 novembre, suscite de multiples interrogations.
Le dialogue interreligieux et le non-alignement régional du Liban comme conditions de la stabilité du pays seront deux des grandes têtes de chapitre des entretiens, selon le porte-parole du siège patriarcal, Walid Ghayad. Ce dernier a par ailleurs précisé que le chef de l'État et le patriarche maronite se sont concertés sur les sujets à soulever avec M. Hariri.
Le chef de l'Église maronite sera accompagné de deux évêques : Boulos Matar, archevêque maronite de Beyrouth, et Boulos Abdel Sater, ainsi que du porte-parole du siège patriarcal et d'un photographe. Le patriarche Raï passera la nuit à la résidence de l'ambassadeur du Liban, où il recevra aussi le chef du gouvernement. Si tout se passe comme prévu, le patriarche prendra demain mardi l'avion directement pour le Vatican.
Dans une homélie qu'il a prononcée au cours de la messe de dédicace de la nouvelle église Saint-Joseph, à Deir Dourit (Chouf), le patriarche a demandé aux fidèles et, à travers eux, à tous les Libanais de prier pour le succès de son voyage. « Nous nous dirigerons ces deux prochains jours en Arabie saoudite en réponse à une invitation officielle. Nous nous y rendons en votre nom à tous, au nom de tous les Libanais, après avoir consulté toutes les instances dirigeantes religieuses et civiles concernées, en espérant que notre mission sera couronnée de succès. Accompagnez-nous de vos prières », a affirmé le patriarche.
« Nous sommes aujourd'hui en crise, après la démission du président du Conseil. Celle-ci est marquée de plusieurs points d'interrogation, et les circonstances nous invitent, comme l'a affirmé le chef de l'État, à faire preuve de retenue, de patience et de réflexion avant de prendre la décision qui s'impose, quand les points obscurs seront éclaircis », a encore précisé Mgr Raï dans son homélie.
À la veille de son départ, le patriarche a reçu des appels de l'ancien Premier ministre Fouad Siniora et du cheikh Akl druze, Naïm Hassan. De son côté, l'archevêque maronite de Beyrouth s'est rendu à Deir el-Fatwa, pour une visite de courtoisie et de concertation.
De son côté, délégué par le patriarche, l'évêque maronite de Saïda, Maroun Ammar, a rendu visite hier à la députée Bahia Hariri, à laquelle il a assuré que le patriarche « s'efforcera de rencontrer demain » (aujourd'hui) le Premier ministre Saad Hariri.
« Nous sommes là pour transmettre à Bahia Hariri et à la famille tout entière l'assurance que le cœur du patriarche et ses pensées ne les quitteront pas pendant son voyage en Arabie saoudite (...). Nous sommes là pour dire que nous, avec le Liban tout entier, sommes avec elle en ces circonstances, et que nous formons aujourd'hui avec elle une seule famille ; que ce qui l'affecte nous affecte de la même façon. C'est pourquoi nous élevons nos prières et nos implorations afin que cheikh Saad soit rendu aux siens en bonne santé et le moral haut, avec ce grand amour du Liban que nous lui connaissons. »
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commentaires (6)
UN CADEAU QUE LES SAOUDIENS DEVRAIENT FAIRE AU CARDINAL/PATRIARCHE RAI ? AUTORISER LA CONSTRUCTION D'UNE 1 ERE EGLISE EN TERRE SAOUDIENNE. ah la la ! ce serait un coup de maitre , que le MONDE ENTIER ne pourra que louer. pour le bien de l'arabie saoudite mais aussi celui du prince heritier, AU GRAND DAM DES"" AUTRES """ de tous les autres
Gaby SIOUFI
16 h 25, le 13 novembre 2017